Un sale gosse gâté-pourri de Séoul est confié à sa grand-mère, très âgée, pendant les vacances. Elle vit isolée dans la montagne, dans un état de misère impressionnant pour un spectateur coréen certes, et européen encore plus. La réalisatrice ne nous le fait pas percevoir par le dialogue mais par la mise en scène : la vieille femme cassée en deux par les rhumatismes grimpe le long d’un sentier escarpé et caillouteux. Lentement et sereinement, le résultat d’une nécessité quotidienne. C’est la simple durée – inhabituelle – de cette séquence consacrée à un non-événement qui fait germer l’empathie. Trente films, trente points de vue sur le cinéma, Carole Desbarats, De zéro de conduite à Tomboy, Enfants de cinéma, 2021
Projection-conférence : Jiburo, Lee Jeong-hyang, 2002 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 11 janvier 2023
« La complicité professionnelle entre Djibril et moi a débuté quand il a eu sa caméra en main. C’était en 1965. Il avait dix-huit ans : un âge précoce dans un pays où le cinéma n’existait pas. J’étais à l’école et je séchais les cours pour l’accompagner dans son aventure. Donc vous voyez à quel point nous étions déjà, très tôt, portés vers des questionnements de lumière, d’ombre, de mouvement, de son, etc. C’est ce qui fait que je suis devenu musicien, grâce à l’écoute de la société, de l’environnement, à l’observation, des quantités de choses, des personnages insolites qui cernaient notre existence. Il suffit d’être attentif, c’est comme cela que l’on porte les choses qui nous habitent. Toute cette absorption de choses essentielles, douloureuses, fait de nous des soi-disant artistes. Car chacun détient un témoignage, une expérience, une existence. À charge alors pour nous d’essayer de les manifester par la photo, la musique ou le cinéma. C’est ce qui fait de nous tous des artistes. Chacun est l’artiste de son existence propre. Chacun peut raconter sa vie et étonner les autres. » « Ce que je dois à Djibril… » Wasis Diop, Fatou Kiné Sène, 2008
Projection conférence : La Petite vendeuse de Soleil, Djibril Diop Mambéty, 1998 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 23 octobre 2022
« On vous dit toujours de parler de ce que vous connaissez. Moi, je connaissais le cinéma, alors j’ai fait des films sur le cinéma. » Stanley Donen, Positif N°437-438, 1997 « Pourquoi suis-je complètement séduit par cette forme de musical, aussi bien au théâtre qu’au cinéma ? C’est peut-être que j’aime bien, quand je suis au spectacle, qu’on me montre du spectacle. Qu’on me dise : « Ce n’est pas la vie quotidienne que je montre, ce sont des acteurs maquillés qui sont sur un écran, une scène. On n’essaie pas de vous faire croire que c’est la réalité de tous les jours, c’est de l’imaginaire. » Quand le dialogue devient chant, entretien entre Alain Resnais et Réal la Rochelle, Positif N°437-438, 1997 « J’ai toujours adoré les différentes formes de comédies musicales. Il y a juste un profond mystère dans le plaisir qu’on a tous de voir fusionner une musique et des mouvements sur un écran. Ce qui rend la comédie musicale aussi essentielle et vibrante, ce n’est pas seulement qu’elle éveille le plaisir des yeux et des oreilles, mais juste qu’elle passe avant tout par le corps, par la peau et par les poils et donc pas par la tête. » Cédric Klapisch cité dans Comédies musicales, la joie de vivre au cinéma, sous la direction de N.T.Binh, Éditions de La Martinière, Philharmonie de Paris, 2018
Projection Conférence : Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain), Stanley Donen, Gene Kelly, 1952 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 6 octobre 2021
Russ Sanders (1919-2001) est la doublure d’Alan Ladd (Shane) et celle de Gene Kelly
Betty Noyes (1912-1987) double Debbie Reynolds (Would You) et la maman de Dumbo (Baby Mine)
Forrest Gump, Robert Zemeckis, 1994
Les effets spéciaux dans Forrest Gump permettent l’intégration du personnage dans un film d’archive. Le héros peut ainsi serrer la main du président John Fitzgerald Kennedy et grâce aux logiciels de synchronisation labiale avoir ce dialogue surréaliste avec lui : - Félicitations, ça fait quoi d’être un All-American ? – Je dois faire pipi – Je crois qu’il a dit qu’il devait faire pipi.
Effets visuels supervisés par Ken Ralston, ILM Industrial Light & Magic
Un duo d’artistes engagés, Bill Posters et Daniel Howe, réalise une installation, Big Dada, constituée de six vidéos « deep fake ». Ils démontrent que l’on peut faire dire ce que l’on veut à qui l’on veut comme ici avec Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook. Contrairement aux apparences, ce dernier n’a jamais dit : « Imaginez un homme qui contrôle les données volées de milliards d’individus, qui contrôle tous leurs secrets, leur vie et leur futur. Je dois ça à Spectre. Spectre m’a montré que celui qui contrôle les données, contrôle le futur”.
Pour le plaisir ! Une autre leçon de phonétique avec Audrey Hepburn et Rex Arrison dans My Fair Lady de Georges Cukor (1964)…
…et une mise en abyme animée, Duck Amuck de Chuck Jones (1953).
« L’homme qui plantait des arbres », Frédéric Back, 1987
« Je me demande si le rapport premier aux arbres n’est pas d’abord esthétique, avant même d’être scientifique. Quand on rencontre un bel arbre, c’est tout simplement extraordinaire. » Francis Hallé, exposition Nous les arbres, Fondation Cartier pour l’Art contemporain
Conférence : Crac !, Frédéric Back, 1981 L’homme qui plantait des arbres, Frédéric Back, 1987 Cinéma de la Crèche (79) Mercredi 19 février 2020
… Mais arrêtons-nous un instant pour nous demander ce qu’est un musée. Est-ce une collection de glands et de feuilles sur une terrasse, ou un gigantesque bâtiment construit à prix d’or pour héberger les objets les plus rares et les plus beaux sur Terre ? La réponse est bien sûr : les deux. Un musée est une collection d’objets présentés avec le plus grand soin de manière à raconter une histoire extraordinaire… Le conservateur remplit une fonction importante, car c’est lui qui décide de ce qui a sa place dans le musée. Il décide ensuite de la manière exacte dont ces objets seront exposés. En un sens, toute personne qui fait sa propre collection chez elle est un conservateur. Lorsque vous choisissez comment présenter vos affaires, où accrocher telle ou telle gravure et dans quel ordre ranger vos livres, vous entrez dans la même catégorie qu’un conservateur de musée. Black Out de Brian Selznick, Bayard Jeunesse, 2012
Projection-conférence : Un animal, des animauxde Nicolas Philibert Cinéma du Moulin du Roc de Niort Mercredi 20 décembre 2017
» Un de mes amis a déclaré un jour que toutes les formes d’art sont des lettres d’amour que l’artiste adresse au monde. Mon moyen d’expression, c’est le cinéma, bien sûr. Je dois avouer que, pour un comique, s’exprimer par le biais d’un film n’a rien d’un exercice drôle. En règle générale, ceux de mes films qui ont le plus fait rire le public ont été les plus douloureux à réaliser. » Charles Chaplin dans Les Archives Charlie Chaplin, 2015
« La lumière baisse, les rideaux s’écartent et l’organiste Henrietta Cameron commence son introduction musicale au Cirque de Chaplin. Il est fabuleux ! Il fait toutes sortes de choses avec son corps et son visage. Il se tient droit comme un automate, fait virevolter sa canne, jaillit de la cage aux lions et grimpe à un poteau – je n’ai jamais rien vu d’aussi drôle. » Dr Jerry et Mr Lewis, Stock-Cinéma, 1982
Projection – conférence
Le Cirque de Charles Chaplin Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 6 janvier 2016
A la fin du XIX ème siècle, les clowns Footit et Chocolat s’emparent de la légende de Guillaume Tell. Footit place une pomme sur la tête de Chocolat puis avec un fusil, il lui lance un jet d’eau à la figure. Finalement les deux clowns mangent la pomme ensemble…
Footit et Chocolat, Emile Reynaud, 1896
Footit et Chocolat, Vue n°1141 des Frères Lumières, 1900
Harry Lauder et Charles Chaplin, photogramme issu de rushes montrés dans la série « Chaplin inconnu »