Henri-Georges Clouzot, un réalisateur en oeuvres

IMG_1464Quarante ans après sa mort, Henri-Georges Clouzot est de retour dans sa ville natale. En écho à l’exposition organisée par son oncle au musée Galliera en 1924, L’art dans le cinéma français, l’exposition du musée Bernard d’Agesci de Niort célèbre l’art visuel en lien avec trois films cultes de la dernière période du réalisateur : Le Mystère Picasso, L’Enfer et La Prisonnière.

« Je ne suis pas un littéraire. On le dit, mais c’est faux. Quand je commence à raconter une histoire, c’est toujours en partant d’un choc visuel subi, pour aboutir à un choc réinventé, à une image déformée et quelquefois, je l’espère, efficace. »                                                                                                     H-G Clouzot à André Parinaud, Arts, n° 552

Ce désir de donner à voir les images mentales qui l’obsèdent est une constante dans l’oeuvre du cinéaste. Cette préoccupation est-elle à l’origine de sa collaboration avec Pablo Picasso ? Le prologue du Mystère Picasso présent dans l’exposition permet de le supposer… « On donnerait cher pour savoir ce qui s’est passé dans la tête de Rimbaud quand il écrivait Le Bateau ivre… dans la tête de Mozart pendant qu’il composait la symphonie Jupiter… pour connaître ce mécanisme secret qui guide le spectateur dans son aventure périlleuse. Grâce à Dieu, ce qui est impossible pour la poésie et la musique est réalisable en peinture… » 

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Photogramme du Mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot, 1956

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« Tête de Faune  » de Pablo Picasso, été 1955

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Cahier du Cinéma, n° 60, juin 1956

L’article qu’André Bazin a écrit dans Les cahiers du cinéma à la sortie du film est exposé. Sa lecture est passionnante. Bazin souligne que seul le cinéma est à même de rendre compte des métamorphoses successives d’une peinture telle que la concevait Pablo Picasso. Le rapprochement entre la forme du film de Clouzot et celle des films d’animation expérimentaux m’intéresse particulièrement. Ce texte sera repris dans le recueil, Qu’est-ce que le cinéma ? édité aux éditions du CERF.                                                                                    … Cette conception ne fonde pas le dessin animé sur l’animation à postériori d’un dessin qui aurait virtuellement une existence autonome, mais sur le changement du dessin lui-même où plus exactement sur sa métamorphose. L’animation n’est pas alors pure transformation logique de l’espace, elle est de nature temporelle. C’est une germination, un bourgeonnement. La forme engendre la forme sans jamais la justifier…                                                               Un film bergsonien : « Le Mystère Picasso » de André Bazin, 1956

Dans L’enfer, ce n’est plus la conscience d’un artiste que Clouzot met en scène mais celle d’un personnage. Son scénario tient en une seule ligne. Marcel (Serge Reggiani) est un homme maladivement jaloux de son épouse Odette (Romy Schneider). Clouzot recherche  comment traduire plastiquement la névrose de son héros.

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Photogramme de « L’enfer » avec Serge Reggiani, H-G Clozot, 1964, film inachevé

Recherche désespérée s’il en est, l’obsession du réalisateur rejoignant celle de son personnage. Si le film n’a pu être achevé, les photogrammes et les rushs venus jusqu’à nous grâce au documentaire de Serge Bromberg sont des témoins hallucinants de ce désir de filmer l’intérieur d’un cerveau.

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Photogrammes de « L’enfer », 1964 / « H-G Clouzot, un réalisateur en oeuvres », musée Bernard d’Agesci

Après L’enfer, l’art cinétique est à nouveau sollicité pour le dernier film de Clouzot. Des oeuvres d’Yvaral, d’Antonio Asis, de Nicolas Schöffer et de François Morellet évoquent la galerie fictive de La Prisonnière.

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« Sphère-trames » de François Morellet, 1962 / « H-G Clouzot, un réalisateur en oeuvres », musée Bernard d’Agesci

L’exposition se termine par la reconstitution de l’appartement de Stan, le directeur de la galerie d’art joué par Laurent Tersieff. Joli cadeau offert aux visiteurs de se promener dans un décor de film composé par des oeuvres d’art ayant appartenu à Clouzot et au galeriste Daniel Cordier.

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« Le couple » de Meret Oppenheim, 1956 / « H-G Clouzot, un réalisateur en oeuvres », musée Bernard d’Agesci

« Ecole et cinéma 79″ Le Cirque de Charles Chaplin

avant_premie_re_ » Un de mes amis a déclaré un jour que toutes les formes d’art sont des lettres d’amour que l’artiste adresse au monde. Mon moyen d’expression, c’est le cinéma, bien sûr. Je dois avouer que, pour un comique, s’exprimer par le biais d’un film n’a rien d’un exercice drôle. En règle générale, ceux de mes films qui ont le plus fait rire le public ont été les plus douloureux à réaliser. »                Charles Chaplin dans Les Archives Charlie Chaplin, 2015

« La lumière baisse, les rideaux s’écartent et l’organiste Henrietta Cameron commence son introduction musicale au Cirque de Chaplin.                                                                          Il est fabuleux ! Il fait toutes sortes de choses avec son corps et son visage. Il se tient droit comme un automate, fait virevolter sa canne, jaillit de la cage aux lions et grimpe à un poteau – je n’ai jamais rien vu d’aussi drôle. »                                                                                                                                              Dr Jerry et Mr Lewis, Stock-Cinéma, 1982

Projection – conférence

Le Cirque de Charles Chaplin                                                                                       Cinéma Le Moulin du Roc à Niort                                                                              Mercredi 6 janvier 2016

Document accompagnant la conférence Le Cirque

Photogrammes Plans et angles de vue

La première apparition de Charlot au cinéma …

La légende de Guillaume Tell …

Illustration de Guillaume Tell Collection particulière AKG Berlin

Collection particulière AKG Berlin

A la fin du XIX ème siècle, les clowns Footit et Chocolat s’emparent de la légende de Guillaume Tell. Footit place une pomme sur la tête de Chocolat puis avec un fusil, il lui lance un jet d’eau à la figure. Finalement les deux clowns mangent la pomme ensemble…

Footit et Chocolat, Emile Reynaud, 1896

Footit et Chocolat, Emile Reynaud, 1896

Footit et Chocolat, Vue n°1141 des Frères Lumières, 1900

Footit et Chocolat, Vue n°1141 des Frères Lumières, 1900

Photogramme issu de rushes montrés dans la série "Chaplin inconnu"

Harry Lauder et Charles Chaplin, photogramme issu de rushes montrés dans la série « Chaplin inconnu »

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

Photogramme du Cirque de Chaplin, 1928

De Guillaume Tell aux lanceurs de couteaux …

Les clowns de Federico Fellini, 1971

Les clowns de Federico Fellini, 1971

La fille sur le pont de Patrice Leconte, 1999

La fille sur le pont de Patrice Leconte, 1999