Métamorphose et cinéma d’animation sont étroitement liés depuis les origines. Nous avons commencé à explorer ces liens avec la complicité d’Emile Cohl, d’Oskar Fischinger et d’Isao Takahata. Les vers de Paul Eluard La terre est bleue comme une orange nous ont entraînés dans une farandole de ronds …
Tous les sens sont mis à contribution, le toucher, le goût et l’odorat !
Réalisation du rond-point final
« Musique : http://www.musicscreen.be/ » Game.Over sous licence creative commons
Nous avons aussi réalisé une bande annonce pour le Jour le plus court, un article est dédié à cet évènement national !
Parallèlement aux projets collectifs, chacun s’est lancé dans l’élaboration d’un flipbook dessiné, il faudra être encore un peu patient pour admirer les réalisations finales…
Et pour finir l’année en beauté, nous avons eu envie de faire bouger la fusée de la Maison Populaire…
« Musique : http://www.musicscreen.be/ » Jingle-belles version 2 sous licence creative commons
Photogramme de Goshu le violoncelliste d’Isao Takahata, 1981
« Gauche était le préposé au violoncelle dans le cinéma muet de la ville. Mais on racontait qu’il ne se débrouillait pas très bien. C’est peu de dire qu’il ne jouait pas très bien : il était franchement le plus mauvais de tous ses camarades, et, pour cela, sans cesse tourmenté par le chef d’orchestre. » Train de nuit dans la voie lactée de Kenji Miyazawa, Le serpent à plumes
Projection-conférence : Goshu le violoncelliste d’Isao Takahata Co-animée avec Marc Laugenie Cinéma Jean Vigo de Gennevilliers Mercredi 18 décembre 2013 Cinéma le Rex de Châtenay-Malabry Mercredi 8 janvier 2014
Le studio Ghibli est sous les feux de l’actualité, les deux prochains films de ses réalisateurs fondateurs sont très attendus ! Le vent se lève d’Hayao Miyazaki sera sur nos écrans le 22 janvier 2014. Inspiré de la vie de l’ingénieur Jiro Horikoshi, le nouveau Miyasaki s’encre dans la réalité japonaise, du séisme de Kanton à la deuxième guerre mondiale. Pour celui d’Isao Takahata, il nous faudra être encore plus patient, une sortie pour le mois de mai 2014 est annoncée. Takahata s’est tourné quant à lui vers l’adaptation d’un conte populaire japonais du Xe siècle : L’histoire de la princesse Kaguya. Un vieil homme coupeur de bambou découvre, à l’intérieur d’une tige, une minuscule petite fille… Les deux complices du studio Ghibli se rendent-ils mutuellement un hommage entre réalité et féerie ?
Affiches japonaises des deux prochains films du studio Ghibli
Laissez-vous subjuguer par le montage réalisé par le studio Ghibli, il reprend les bandes annonces et propose quelques scènes inédites de L’histoire de la princesse Kaguya…
Une autre petite merveille découverte depuis la conférence. Bravo à Louis Thomas !
Promesse tenue ! Le Forum des images annonçait une rencontre exceptionnelle avec Kôji Yamamura, elle le fut au delà de mes espérances. Celui-ci a présenté, avec beaucoup de générosité les oeuvres qui ont composé sa dernière décennie de travail. Du Mont Chef aux Cordes de Muybridge, il nous a révélé la logique propre à chacun de ses courts métrages ainsi que les liens qui les unissent. Sa parole relayée avec beaucoup de talent par Ilan Nguyên était accompagnée par la projection de très nombreux croquis de recherche. Je n’ai nullement l’intention ici de faire le compte rendu exhaustif de cette rencontre de plus de trois heures. J’espère qu’elle sera accessible très prochainement sur le webTV du Forum des images. Si dans la structure même de la présentation, l’image et le son ont été pris en compte, c’est l’homme d’images qui m’intéresse avant tout et particulièrement l’enjeu de l’illustration dans sa pratique.
Ilan Nguyên et Kôji Yamamura, Forum des Images, 8 décembre 2013
Parmi ses multiples sources d’inspiration Kôji Yamamura a rendu hommage à deux illustrateurs. Le premier est l’illustrateur néerlandais, Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Une filiation étroite existe entre les deux artistes ; le motif récurent de la métamorphose, les recherches sur la notion d’infini, le désir de donner forme à un espace et à un temps personnels, le jeu sur les réflexions… A l’issue de la projection de son court métrage de fin d’études, Kôji Yamamura présente la lithographie d’Escher qui a nourri sa recherche, Three World. Kôji Yamamura nous explique qu’entre le monde aérien et le monde aquatique existe une membrane très fine à la surface de l’eau qui permet, par le reflet notamment, de jouer sur les interactions entre ces deux mondes. Un des plaisirs de sa pratique du cinéma d’animation est de pouvoir jouer sur les éléments indéfinissables qui surgissent entre deux images…
« Three world », lithographie d’Escher, 1955, http://www.mcescher.com/
L’hommage suivant est consacré à l’auteur français, Léopold Chauveau (1870-1940). Kôji Yamamura adapte en effet en 2005, un livre illustré de ce dernier, Le vieux crocodile (1923). Il oublie son style personnel pour être le plus fidèle possible aux illustrations d’origine. En parallèle à ses recherches graphiques, Kôji Yamamura réalise des personnages en pâte à modeler afin de mieux appréhender leur physionomie sous différents angles. Il découvre alors que Léopold Chauveau, ancien chirurgien, a créé après la première guerre mondiale des monstres en bronze. Cette activité de sculpteur imprègne ses dessins, donne une épaisseur à son graphisme.
Léopold Chauveau et l’un de ses monstres sculptés
La mise en mouvement des deux personnages principaux, le vieux crocodile et la pieuvre, a passionné Kôji Yamamura. Comment rendre compte de l’apparence physique et de la psychologie propre à chacun des personnages par le contraste visuel de leur déplacement ? L’adaptation du Vieux crocodile est la première histoire d’amour à laquelle il s’est confronté. Histoire d’un amour passionnel si l’on en croit l’utilisation presque subliminale du rouge ! Un magnifique travail qui permet entre autre de découvrir un artiste injustement oublié.
En réponse à une question sur ses moyens de financement, Kôji Yamamura explique que la majorité de ses films sont autoproduits. Il mène en parallèle des travaux de commande et d’illustration qui lui permettent de gagner sa vie. Si nous pouvons avoir une petite idée de son travail d’illustrateur par le biais de son site, il est fort dommage qu’aucun de ses ouvrages ne soit disponible en France.
Son propre travail d’illustrateur peut être à l’origine d’une oeuvre animée. Invité d’honneur en 2006 du sixième festival de cinéma d’animation du Val d’Oise, il a créé l’affiche de l’évènement.
Affiche du festival « Image par Image » 2006
La mise en scène de ces enfants aux situations imaginaires lui donne envie de réaliser un film. Une possibilité d’aide de l’Agence Culturelle du Japon précipite les choses. Il a quelques jours pour déposer un dossier de subventions. Il n’a pas de base narrative ou de concept, seul un motif visuel avec lequel il a envie de s’amuser. Le choix du titre Une métaphysique de l’enfance donne de la cohérence à son projet. Son film se présente comme un enchaînement de vignettes indépendantes mettant en scène un enfant, seul protagoniste. Kôji Yamamura voit son court métrage comme un hommage à la rébellion enfantine.
A la fin de sa présentation Kôji Yamamura annonce qu’il travaille actuellement à l’adaptation d’illustrations qu’il a réalisées pour la couverture d’une revue littéraire japonaise, Bungakukaï. L’aventure ne fait que commencer !
Couverture de la revue Bungakukaï par Koji Yamamura, Septembre 2013
Et pour finir, admirez le cadavre exquis réalisé par 70 étudiants en cinéma d’animation répartis en 17 équipes. Chaque équipe est partie de la même image de Kôji Yamamura qui ouvre et ferme chaque séquence de 10 secondes.
Témoin privilégié d’un atelier animé par Samuel, j’ai été impressionnée par sa faculté d’adaptation et sa capacité à accompagner un groupe dans un réel travail de création. J’ai ensuite découvert de façon presque simultanée son court métrageL’oiseau et son exposition Le prochain visible à l’artothèque de Saint Cloud. J’ai suivi de loin en loin son parcours dans le monde de l’art contemporain : la Nuit Blanche 2012, le MACParis, la Gallerie Felli… jusqu’à sa dernière exposition au Sel de Sèvres en compagnie de Valentin Van Der Meulen. Présent sur plusieurs fronts, Samuel est en train d’écrire son prochain court métrage d’animation, il participe aussi activement à la toute nouvelle association Barybal… Malgré cet emploi du temps chargé, il a accepté avec simplicité de nous parler de son parcours artistique …
Se présenter en quelques mots…
Je suis sculpteur et réalisateur de films d’animation : mon temps se partage entre l’atelier où je produis mes pièces et les endroits où j’expose. Je suis amené aussi à travailler pour certains studios d’animation et aussi réaliser des films avec des jeunes ou adultes dans le cadre de worshops.
Qu’est-ce qui a été le plus formateur pour toi dans ton enfance ?
Enfant je n’avais pas le profil scolaire et je me suis beaucoup ennuyé à l’école. Mais je pratiquais le modelage depuis tout petit, ma mère m’avait inscrit à un cours de poterie. J’ai fait une seule assiette et puis j’ai commencé à faire des trucs de mon côté. La prof me laissait tranquille, elle ne savait pas trop quoi faire de moi. J’y suis resté plusieurs années. J’avais aussi un voisin qui dessinait beaucoup, j’étais souvent avec lui. Il est d’ailleurs devenu sculpteur. Et puis il y a eu des découvertes artistiques fortes : la Pieta de Michel Ange à Rome qui m’a marquée enfant, plus tard les oeuvres d’Egon Schiele, Giacometti… Et puis, pendant deux ans, en seconde et en première, j’ai quitté le lycée, je suivais des cours par correspondance. J’ai beaucoup dessiné, je lisais, allais à Paris visiter des expos… Je suivais aussi des cours particuliers avec un prof, il m’a appris les techniques liées à la sculpture, aux matériaux et on parlait beaucoup d’art.
Une image qui t’accompagne…
Le personnage de Boris, le jeune fondeur de cloches que l’on voit dans le film «Andreï Roublev» de Tarkovski. C’est un peu la métaphore de l’artiste par excellence, il y a l’idée qu’il n’y a pas une transmission de savoir-faire qui garantirait la réussite. Lorsqu’on se lance dans le travail artistique, on fait un pari, on n’est sûr de rien. Je me sens proche de Boris. Comme lui, je suis face à un défi permanent : adapter des techniques, des procédés, assumer l’échec et recommencer…
Quand as-tu décidé que tu allais te consacrer à une carrière artistique ?
A l’adolescence, quand j’ai fait ma coupure scolaire au début du lycée. J’ai redécouvert à ce moment-là la sculpture. Il y avait quelque chose de primitif, de spontané dans la possibilité de transformer une matière, de s’exprimer à travers elle. La découverte d’un vrai terrain de liberté, comme une évidence. J’ai approfondi également ma connaissance dans l’histoire de l’art et la découverte d’artistes aux démarches contemporaines, Penone m’a beaucoup marqué notamment. Et c’est important, car on répond à l’art. L’art est stimulé par l’art. Il y a un dialogue entre son travail et l’oeuvre des autres. Certaines oeuvres sont des incitations, elles invitent à une réponse, à une réaction, à un écho… J’ai aussi lu des textes philosophiques et scientifiques, ils ont étayé ma réflexion. Ils ont eux aussi nourri mon travail. Dans chaque projet, on suit un cheminement qui est enrichi par des lectures, par la relation avec d’autres oeuvres d’art. Je m’intéresse à beaucoup de choses, je n’ai pas une connaissance pointue dans un domaine précis, je préfère faire des liens entre différents domaines…
Tu peux nous parler de ton rapport à la musique ?
J’en écoute beaucoup, de toutes les périodes, de la Renaissance aux musiques actuelles. Je m’intéresse notamment à la musique vocale, des chants grégoriens à Ligeti. Il n’y a pas une articulation conceptuelle entre mon travail et la musique, mais ce qui me passionne c’est comment une forme va au delà d’elle-même, se déploie, cette idée là est présente dans la musique. Cela me renvoie à la question des limites.
Et la science ?
Je m’intéresse à la science depuis que je suis tout petit. J’étais fasciné par l’idée que la totalité du code génétique se retrouve dans toutes les parties du corps. Je m’intéresse aussi à la physique quantique. Que le concept de la matière ait volé en éclat rejoint les interrogations sur les limites.
Dissolution de Samuel Yal, 2011
Les représentations deviennent instables. C’est la même chose dans l’art. Comment, justement, ne pas représenter un corps, un visage, de manière totalisante ? On ne peut plus faire un buste en rond de bosse dont le spectateur fait tranquillement le tour. Le visage se donne comme une présence qui échappe au regard.
Quelle formation spécifique as-tu suivie ?
Après le bac, j’ai fait une école d’arts appliqués à Chambéry (ENAAI). Le cinéma d’animation en volume m’a permis de faire le lien avec la sculpture. J’ai grandi à Annecy, je connaissais le cinéma d’animation grâce au festival. Gamin, j’étais attiré par l’animation, j’avais envie d’en faire mais techniquement c’était difficile, on était dans une période intermédiaire, entre le Super 8 et le numérique. Après j’ai fait un master 2 d’arts plastiques à Paris. C’était une formation plus théorique.
De tes deux modes d’expression, la sculpture et le cinéma d’animation, duquel te sens-tu le plus proche ?
Je pense que j’ai un cerveau plus orienté plasticien que cinéaste. Mais j’ai besoin de l’alternance, et en même temps il y a des choses que je ne peux pas faire avec la forme sculptée. Le cinéma d’animation a fait bouger mes lignes en sculpture. La sculpture n’est plus une forme figée dans le temps, elle est un élément d’un processus. Mon intérêt pour le cinéma d’animation est plus lié à la forme filmique qu’à la narration. Idéalement, j’aimerais que l’animation soit une sorte « d’opéra » sculpté, que ma sculpture puisse se déployer dans le temps, dans le mouvement, dans la couleur…
De nombreux réalisateurs de films d’animation sont aussi peintres, illustrateurs ou graphistes, je connais moins de réalisateurs-sculpteurs. Quels «maîtres» t’ont ouvert la voie ?
Le premier a été Swankmajer. J’ai vu son film « les possibilités du dialogue» très jeune à Annecy. Il m’a impressionné. Son rapport à la matière, à sa capacité expressive, est incroyable. On échappe à la narration et pourtant ça raconte beaucoup plus de choses qu’une seule histoire pourrait le faire.
Les possibilités du dialogue de Swankmajer, 1982
Je pense aussi aux films expérimentaux des Frères Quay, à leurs jeux sur les sensations …
Street of crocodiles des frères Quay, 1986
L’oeuvre de William Kendrige également, et puis les pièces et les performances de Solweig Von Kleist au musée du château à Annecy m’ont aussi beaucoup intéressé.
Chaos de Solweig Von Kleist, 2003
Tu as co-écrit le scénario de «L’oiseau» avec Marine Bachasel. Peux-tu nous parler de la genèse de ton film ?
Je suis parti d’intuitions personnelles. J’ai eu besoin d’un appui pour ne pas me perdre, garder le fil. J’avais besoin de quelqu’un qui m’aide à structurer, à élaguer. Les idées arrivaient en flux, Marine m’aidait à les canaliser, à fluidifier mon écriture, à prendre du recul… (…) Il a été réalisé dans une économie de moyens. Je voulais garder la possibilité de changer des choses au cours de la réalisation. Son écriture n’était pas figée, (…) Tout s’est fait rapidement. J’ai commencé en 2007 et la postproduction s’est achevée en 2009. Je l’ai fait en même temps que mon master. J’ai quelques regrets parce qu’en faisant on apprend et on voit ce qui aurait pu être mieux fait, mais il y a eu dans la réalisation de ce film une énergie incroyable !
Quel accueil a reçu ton film ?
J’ai été content. Il a eu une bonne diffusion par rapport aux moyens et à la prétention du projet. Il a été sélectionné dans pas mal de festivals en France et à l’étranger et ça a été une expérience positive de le suivre en festival et de rencontrer d’autres professionnels. J’ai pu participer ensuite à d’autres projets, faire des rencontres, animer des workshops….
Photogrammes du court métrage l’oiseau de Samuel Yal, 2009
Une autre activité importante pour toi, ce sont les ateliers que tu animes dans des contextes très variés. Qu’est-ce qui te motive dans cette pratique ?
Au début ça s’est fait un peu par hasard. On m’a proposé de faire un remplacement. Et puis, ça m’a plu. C’est toujours intéressant. J’essaie d’associer la technique du cinéma d’animation à un contenu qui a du sens pour les gens avec lesquels je travaille. Les sujets sont très variés ; par exemple j’ai fait des films sur la danse, sur la géométrie et même sur les tracteurs ! Le cinéma d’animation permet de renouveler le regard sur un thème, je le conçois comme un big bang créatif. Et puis les ateliers permettent d’expérimenter, tant au niveau des techniques que du montage : on peut tester des formes d’écritures et des registres différents. Il y a toujours des choses à imaginer avec les participants, qu’ils soient plus jeunes ou plus expérimentés. C’est très enrichissant aussi pour soi.
Tu as réalisé un très beau film d’atelier avec une classe de terminale au Maroc. Les jeunes témoignent de leur relation avec leur famille. Quelle a été l’origine de ce projet ?
C’est un projet phare dans mon parcours et une belle aventure humaine ! Pendant que j’étais envoyé au Maroc, un réalisateur marocain est venu travailler en France. On est parti sur l’idée d’un échange épistolaire sur le thème de la famille. Pendant 3 jours, on a travaillé sur l’écriture. La forme de témoignages spontanées s’est rapidement imposée. Je suis rentré en France et j’ai travaillé sur le montage son puis j’ai découpé le film en séquences. Je suis ensuite retourné au Maroc pour une dizaine de jours. Chaque élève s’est emparé d’une partie. Il y avait trois plateaux de tournage. C’est vraiment une chouette expérience, il est rare de travailler dans de telles conditions.
Tu as participé à la création d’une nouvelle association «Barybal animation» , tu peux nous la présenter ?
C’est un studio d’animation qui réunit plusieurs réalisateurs. On a en commun d’utiliser des techniques d’animation traditionnelles et de faire des interventions autour du cinéma. Notre administrateur est Olivier Catherin de la maison de production «Les trois ours». On mutualise la communication et nos compétences techniques, plastiques et pédagogiques. Face aux structures qui nous proposent des interventions, on n’est plus tout seul, on peut travailler en duo, en trio… En fonction du calendrier des uns et des autres et des compétences requises, on est plus à même de répondre aux projets.
Pour terminer j’aimerais que tu nous parles de ton futur court-métrage …
L’enjeu du prochain court sera de pouvoir injecter au maximum des problématiques travaillées au sein de ma sculpture. J’ai écrit une première mouture il y a quelques temps pour le dossier de financement, mais je suis en train de reformuler, d’éclater les choses afin que ce soit moins linéaire. Il y a un fil qui maintient les éléments mais l’idée est qu’on le perde, et que le film soit d’avantage organique. J’espère tourner l’été prochain à partir d’éléments en céramique. Et, même si j’ai eu des aides, cela restera un film avec peu de moyens. Je fais ce choix pour garder mon indépendance et travailler avec de la souplesse pour essayer des choses, rater, recommencer, et rater encore mieux. N’est-ce pas comme ça qu’on avance ?
Dodu, l’enfant en carton de José Miguel Ribeiro, 2010
Tout commence par une séance de cinéma au Centre d’Art et de Culture de Meudon. Les élèves des moyennes sections et des grandes sections de l’école maternelle Jean de la Fontaine goûtent les films programmés pour eux dans le cadre du festival du Court Métrage d’Humour …
L’attente fébrile devant l’écran blanc …
Les six petits films d’animation qui composent « La petite fabrique du monde » viennent des quatre coins de la planète. Avec trois fois rien (des bouts de cartons, des morceaux de tissus, des feuilles de thé, du sable…) des mondes imaginaires et des personnages attachants s’animent devant les enfants.
L’aventure continue à l’école avec des ateliers qui allient la connaissance et l’émerveillement. Manipuler et fabriquer des jouets optiques, animer une petite séquence en hommage à Dodu, l’enfant en carton puis découvrir qu’une même histoire peut se raconter dans un album, un film et une chanson !
« Ça se tient comment ce truc-là ? » classe de Marie, 19/11/13
Atelier thaumatrope, classe d’Elodie, 19/11/13
Animer nos insectes bouchons, classe de Sabrina, 22/11/13
L’atelier cinéma d’animation de la Maison Populaire de Montreuil vous propose un programme de courts métrages dédié aux animaux. Le logo de la Maison Populaire nous a inspirés !
Le logo de la Maison Populaire de Montreuil
Le 21 décembre le salon se transforme en ménagerie : une mouche acrobate, des poulpes très résistants, une souris de laboratoire, des girafes trapézistes, un poisson récalcitrant et … une baleine amoureuse !
La mouche acrobate de Percy Smith, 1min, 1908
Oktapodi de Julien Bocabeille, 2 min, 2007
Carlitopolis de Luis Nieto, 3min, 2006
5m80 de Nicolas Deveaux, 5 min, 2013
Le moine et le poisson de Michael Dudok de Wit, 6 min, 1994
L’éléphant et la baleine de Jacques Remy Girerd, 8min, 1986
Deux ateliers ont été consacrés à la création d’une bande annonce présentant l’évènement…
Rémy dans Ratatouille de Brad Bird, 2007, Studios Pixar
Rémy est de retour sur les quais parisiens. Il n’est pas venu seul, tous ses amis des studios Pixar ont fait le voyage ; Wall-E, Les Indestructibles, Nemo, Cars, Rebelle, Woody le cow-boy… Chacun a apporté dans ses bagages son album de famille rempli d’images de sa naissance. Le tout nouveau musée des Arts Ludiques expose l’incroyable richesse des recherches graphiques des studios Pixar. Les créatures révèlent leurs créateurs… Les pastels de John Lasseter, les collages de Teddy Newton, les dessins de Carter Goodrich et les peintures numériques de Lou Romano, pour ne citer que quelques artistes, sont des petites merveilles visuelles.
John Lasseter
Teddy Newton
Carter Goodrich
Lou Romano
Les images envahissent les murs des salles, chaque héros a son heure de gloire ! Une vidéo explique comment les infographistes prennent le relais, les dessins préparatoires permettent notamment la réalisation de sculptures qui serviront de modèle pour les images de synthèse. Ces sculptures en résine grise qui se déploient tout au long de l’exposition sont le contrepoint des dessins.
Carl dans « Là-haut » de Pete Docter et Bob Petersen, 2009, Studios Pixar
Russel dans « Là-haut » de Pete Docter et Bob Petersen, 2009, Studios Pixar
L’exposition montre le travail des artistes, elle leur donne aussi la parole. Un ensemble de petites vidéos met en valeur la richesse humaine des studios Pixar, les artistes et les techniciens partagent leur passion et leur savoir… Un exemple ci-dessous avec l’explication de la genèse et du fonctionnement du zootrope dédié à Toy Story.
Lorsque je pénètre dans la salle qui est consacrée au zootrope, je suis dans un premier temps déçue ! On ne peut pas en faire le tour et il est protégé par de grosses vitres. Je m’approche. Comme un manège, le zootrope se met à tourner, il commence à prendre de la vitesse, les 18 figurines qui composent chacun des mouvements se superposent en un magma coloré. Pas top, le truc ! Et puis soudain, miracle, la lumière électrique est remplacée par la lumière stroboscopique. Pendant que les soldats en plastique envahissent le zootrope, Jessie joue avec son lasso, Buzz l’éclair caracole sur la balle de Luxo Jr, Woody galope avec Pile-Poil et Siffli le pingouin fait des acrobaties avec l’Alien extraterrestre ! Une belle illustration pour comprendre le rôle de l’obturateur au cinéma ! Tout simplement génial !
Depuis trois ans, le cinéma l’Etoile de la Courneuve propose aux classes de maternelle une programmation spécialement conçue pour les jeunes spectateurs. Cette action, menée en collaboration avec l’association Cinémas 93, s’accompagne d’une formation pour les enseignants inscrits dans ce projet.
Nous nous sommes réunis autour du film « Perdu, retrouvé » de Phillip Hunt et du programme de courts-métrages « La parade des animés ». Après leur projection, nous avons échangé sur les liens qu’entretient le cinéma d’animation avec le monde de l’illustration. Découvertes et questionnements ont ponctué cette matinée trop courte !
Je n’ai pu notamment entonner ma petite chanson pour confirmer qu’une histoire peut se raconter de multiples façons (livre, écran, chanson, spectacle vivant).
Et pour le plaisir, voici un court-métrage qui lui, ne raconte pas d’histoires …
Je vous invite aussi à participer aux Rencontres cinématographiques de la Seine Saint Denis pour continuer à découvrir sur grand écran d’autres petites merveilles graphiques !