Georges Rousse au Festival du regard

couvUn lieu exceptionnel, le Manège Royal de Saint-Germain-en-Laye, accueille, le temps du Festival du regard, 12 images au format imposant de l’artiste Georges Rousse. Nous sommes envahis par un sentiment de beauté et de plénitude ; est-ce l’espace qui magnifie les oeuvres ou est-ce le lieu qui est magnifié par elles ? Depuis les années 80, Georges Rousse développe une pratique artistique singulière, il crée des anamorphoses dans des lieux désaffectés. Il rend compte de son intervention uniquement par la photographie, les lieux n’étant pas accessibles au public. Seul le point de vue photographique réunit les formes éclatées et dispersées dans l’espace investi. Deux anamorphoses récentes réalisées grâce à la technique du collage complètent cette rétrospective des premières oeuvres picturales.

Bercy 1985

Bercy, 1985                                                                              

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Argentan, 1997

Abbaye-de-Fontevraud, 1985

Abbaye-de-Fontevraud, 1985

Anglards, 2016

Anglards, 2016

Un film passionnant pour découvrir le processus de création des installations de Georges Rousse réalisé lors de son intervention dans la base sous-marine de Bordeaux en 2014.


Michèle Lemieux, Le tout et la partie…

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Ecran Dowd ou Petit écran conçu et fabriqué par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker en 1937

Michèle Lemieux est l’une des rares artistes à maîtriser cet instrument incroyable qu’est l’écran d’épingles. Auteur reconnue d’albums pour enfants et professeur de dessin et d’illustration à l’école de design de l’université du Québec, elle entre dans le monde du cinéma d’animation lorsque l’ONF lui propose d’adapter son livre, Une nuit d’orage. Ce très bel album alterne des phrases percutantes et des dessins en noir et blanc. Chaque double page traduit les interrogations d’une petite fille sur le sens de la vie…

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Imagine si on pouvait changer de corps… Extrait d' »Une nuit d’orage », 400 coups, 2013 (première édition 1996)

En 2003, elle réalise son premier court métrage. Le mouvement, la couleur et le son s’invitent dans sa ballade philosophique et poétique. Elle rencontre alors le cinéaste Jacques Drouin qui l’initie à l’écran d’épingles. En 2012, elle sort son deuxième court métrage réalisé avec cette technique d’orfèvre, Le grand ailleurs et le petit ici.

L’exposition qui lui est consacrée au Centre culturel canadien est remarquable. Orchestrée par la photographe Angela Grauerholz, elle se déploie sur deux espaces. Le rez-de-chaussée présente sa méthode de travail : les lectures qui l’accompagnent, son métier d’enseignante et surtout des centaines de dessins et de notes.

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Mais aussi Bachelard, Jung, Borges, Calvino, Kentridge…

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Vidéo sur un cours de dessin à l’UQAM de Montréal

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Hommage à d’autres artistes : illustrateur, musicien, cinéaste

Une sélection de 100 doubles pages extraites des carnets d'esquisses

Une sélection de 100 doubles pages extraites de ses carnets d’esquisses

Dialogue entre la commissaire et l'artiste, deux collègues, deux amies...

Dialogue entre la commissaire et l’artiste : deux collègues, deux amies…

Les salles de l’étage, plongées dans l’obscurité, sont dédiées à son travail sur l’écran d’épingles, elles mettent en valeur le dialogue qu’elle entretient avec cet instrument ancien. L’usage d’une nouvelle et d’une ancienne technologie lui permet de rendre sensible des thèmes universels et intemporels.

Vidéo montrant l'alliance entre l'écran d'épingles et l'informatique.

Vidéo montrant l’alliance entre l’écran d’épingles et l’informatique.



« Musique et cinéma » Master class du jour le plus court

Jacques Kermabon, Pierre-Luc Granjon, Timothée Jolly

Jacques Kermabon, Pierre-Luc Granjon et Timothée Jolly

Jacques Kermabon, rédacteur en chef du magazine Bref, rappelle que la musique fait partie intégrante du cinéma dès les premières projections du théâtre optique d’Emile Reynaud. Celui-ci avait en effet, demandé au compositeur Gaston Paulin, des partitions originales, pour accompagner au piano ses pantomimes lumineuses présentées au cabinet fantastique du musée Grévin. Après cette courte introduction historique, c’est la rencontre artistique entre le réalisateur Pierre-Luc Granjon et le compositeur Timothée Jolly qui est à l’honneur lors de cette master class dominicale présentée au Carreau du Temple : Comment la musique s’accorde au cinéma…                                                                                                   C’est dans la ville de Lyon que tout commence, Pierre-Luc Granjon est étudiant à l’école d’Arts Appliqués, il assiste aux ciné-spectacles donnés par La Cordonnerie, il apprécie particulièrement la musique créée par Timothée Jolly. Lorsqu’il écrit l’histoire de son premier court métrage, Petite escapade, il ne connaît rien à la post-production mais a envie de confier la musique de son film à Timothée et à son complice Denis Mignard. Ses directives sont très simples, il indique les morceaux qu’il aime le plus dans leur musique et précise les moments qui doivent être accompagnés…

Petite escapade de Pierre-Luc Granjon, 2001

Petite escapade de Pierre-Luc Granjon, 2001

La musique proposée est un hommage aux films muets. Les personnages qui défilent sur le trottoir, sous les yeux attentifs du jeune garçon, sont accompagnés chacun d’un instrument différent. Les instruments utilisés (scie musicale, batterie-bassine, ukulélé…) s’accordent parfaitement avec l’esprit fait main des décors et des personnages réalisés avec du grillage et du papier mâché. Quelques années plus tard, ils collaborent à nouveau pour le court métrage Le Loup blanc. Avant même de voir les premières images du film, Timothée envoie à Pierre-Luc un CD avec des musiques qu’il vient de composer. Pierre-Luc « flache » sur un morceau. Les accords se font par hasard, cette musique accompagnera la scène de l’enterrement.

Le loup blanc de Pierre-Luc Granjon, 2006

Le loup blanc de Pierre-Luc Granjon, 2006

Les premières minutes du court métrage sont visionnées avec uniquement la voix test. La projection intégrale de la version finale nous permet de prendre conscience de l’apport du bruitage et de la musique. Son utilisation est plus parcimonieuse que sur Petite escapade, l’usage de la musique ou son arrêt mettent en valeur une scène. L’absence de musique peut en effet provoquer l’imaginaire de chaque spectateur. Par exemple, la scène où le petit garçon galope sur le dos du loup n’a pas besoin d’un accompagnement musical, l’image se suffit à elle même. A l’inverse, la musique permet de créer des sensations profondes, Pierre-Luc voulait par exemple donner le sentiment que la forêt est un personnage en soi. Pour ce faire, les musiciens ont travaillé la matière sonore afin de créer des nappes de sons très graves en grattant les cordes du piano et du violoncelle. Le spectateur est plongé alors dans une expérience sensorielle totale.

Le temps est passé très vite en compagnie de ces deux complices qui manifestent un réel plaisir du travail partagé. Je ne sais pas si la musique s’accorde au cinéma, mais ce réalisateur là et ce compositeur là sont sur la même longueur d’onde artistique pour notre plus grand plaisir.

L’exposition Varda/ Cuba au Centre Pompidou

L'exposition Varda / Cuba au Centre Pompidou, 11/11/15- 01/ 02/16

L’exposition Varda / Cuba au Centre Pompidou, 11/11/15- 01/ 02/16

Agnès Varda effectua un séjour à Cuba à la fin de l’année 1962. De cette expérience, elle réalisa un film documentaire, Salut les Cubains, sortit en 1964. La nouvelle exposition de la galerie des photographes nous raconte la genèse passionnante de ce film. Son originalité est, qu’en dehors de quelques prises directes utilisées pendant le générique, il est constitué d’un montage d’images fixes. L’exposition met en scène le film terminé et un ensemble de photographies.

Vue générale de l'exposition Varda / Cuba

Vue générale de l’exposition Varda / Cuba

Certaines séquences ont été réalisées en rafale, notamment celles qui portent sur la danse ou sur le chanteur, Benny Moré. Dans le film, ces dernières reconstituent un mouvement saccadé, elles constitueraient de magnifiques flipbook !

Benny Moré par Agnès Varda, l'exposition Varda / Cuba au Centre Pompidou

Benny Moré par Agnès Varda, l’exposition Varda / Cuba au Centre Pompidou

L’exposition est accompagnée d’un très beau livre qui nous informe notamment sur l’importance de la musique pour le montage des images. Un regard et une voix singulière pour un très beau voyage !

Varda / Cuba , Editions du Centre Pompidou, Editions Xavier Barral, 2015

Varda / Cuba , Editions du Centre Pompidou, Editions Xavier Barral, 2015


Qui a peur des femmes photographes ?

femmesDeux musées parisiens, le musée de l’Orangerie et le musée d’Orsay, consacrent aux femmes photographes une vaste exposition au titre intrigant : Qui a peur des femmes photographes ? Clin d’oeil à la chanson du court métrage Les trois petits cochons de Walt Disney, ce titre nous interroge sur la visibilité du travail des femmes artistes. Deux lieux, deux époques (1839-1919 / 1918-1945), l’oeuvre de plus de 150 photographes est présentée dans une scénographie thématique passionnante. Comme dans toute exposition collective de cette ampleur, chaque spectateur se crée un parcours personnel, édifiant son propre Panthéon. Voici le mien !

La première grande dame de mon parcours est sans conteste la photographe américaine pictorialiste, Gertrude Käsebier. Elle installe, dès 1897, son propre studio à New York, ouvrant la voie du professionnalisme à de nombreuses femmes. Ses photographies d’enfants et notamment celles avec son petit-fils Charles O’Halley renouvellent ce genre intimiste. Le portrait est l’activité principale de son studio, son regard sur ses modèles révèle leur force individuelle. Deux portraits d’amérindien sont notamment remarquables, the red man et celui sur la jeune activiste sioux, Zitkala Sa. Loin des clichés ou de l’attrait de l’exotisme, c’est l’individu dans sa singularité qui l’intéresse et qui nous touche un siècle plus tard.

La route vers Rome de Gertrude Käsebier, 1902

La route vers Rome de Gertrude Käsebier, 1902

Zitkala Sa de Gertrude Käsebier, vers 1898

Zitkala Sa de Gertrude Käsebier, vers 1898

Les deux oeuvres reproduites sur les affiches des expositions sont de deux artistes anglaises. Si la première est connue, Julia Margaret Cameron est en effet une des rares photographes du XIX ème siècle à connaître la postérité, la deuxième, Madame Yevonde, est une totale inconnue pour moi. Et pour le moins, son oeuvre interpelle ! Pionnière dans l’usage de la photographie couleur, elle expérimente le processus Vivex couleur dans des mises en scènes audacieuses. N’hésitant pas à utiliser de la glycérine pour représenter des larmes, son portrait de Lady Campbell semble être un photogramme d’un film.

Lady Campbell as Niobe de Madame Yevonde, 1935

Lady Campbell as Niobe de Madame Yevonde, 1935

Quelques cinéastes sont d’ailleurs présentes dans l’exposition. On peut voir notamment un extrait du film réalisé en 1923 par Germaine Dulac La souriante Madame Beudet, considéré comme le premier film féministe. Un photogramme de son film surréaliste La coquille et le clergyman est aussi exposé.  Une grande dame qui reste à découvrir !


Je suis enfin attirée par deux photographies de l’artiste américaine, Barbara Morgan. Dans sa collaboration avec des chorégraphes ou dans son travail plus abstrait, Barbara Morgan expérimente de nouvelles techniques comme la surimpression de négatifs ou le light painting pour représenter le mouvement dans une image fixe. Passionnant !

We are Three Women - We are Three Million Women de Barbara Morgan, vers 1935

We are Three Women – We are Three Million Women de Barbara Morgan, vers 1935

Pure Energy and Neurotic Man de Barbara Morgan, 1945

Pure Energy and Neurotic Man de Barbara Morgan, 1945

J’ai aussi retrouvé avec intérêt des photographies d’artistes ayant bénéficié d’une exposition personnelle au Jeu de Paume au cours de ces dernières années : Berenice Abbott, Laure Albin Guillot, Diane Arbus, Eva Besnyö, Claude Cahun, Florence Henri, Germaine Krull et Lisette Model…

La maison de l’Amérique Latine propose, quant à elle, jusqu’au 12 décembre une exposition dédiée à Lola Alvarez Bravo. Le travail des femmes photographes sort-il de l’indifférence ?

Indeferencia de Lola Alvarez Bravo, vers 1940

Indeferencia de Lola Alvarez Bravo, vers 1940

Miss Hokusai de Keiichi Hara

Miss Hokusai de Keiichi Hara, 2/09/15

Miss Hokusai de Keiichi Hara, 2/09/15

Le troisième film du réalisateur japonais, Keiichi Hara, est éminemment singulier et personnel. Il porte son attention sur la fille du plus célèbre artiste japonais Katsushika Hokusai et nous raconte en détail une année de sa vie à Edo. C’est une toute jeune femme à l’âge des premiers émois amoureux que nous allons accompagner au fil des saisons. A l’encontre de son père, sa vie a failli sombrer dans l’oubli malgré les qualités artistiques indéniables de son travail. C’est une historienne et mangaka, Hinako Sugiura, qui l’a fait connaître au public japonais dans un manga non publié en France, Sarusuberi.

Sarusuberi d'Hinako Sugiura,

Sarusuberi d’Hinako Sugiura, 1983-87

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Sarusuberi d’Hinako Sugiura, 1983-87

Respectueux du passé et du manga qu’il adapte partiellement, Keiichi Hara développe des sujets qui le passionnent depuis Un été avec Coo. Les liens familiaux sont au centre du film, la relation avec son père et maître de peinture bien sûr mais surtout l’attachement d’O Ei pour sa jeune soeur aveugle, O Nao. Le film est très sensuel, notamment dans l’évocation des ballades des deux soeurs. La cécité d’O Nao est contournée par l’attention portée aux bruits, aux odeurs, au sens du toucher, à l’évocation des couleurs…

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O Ei et O Nao dans Miss Hokusai de Keiichi Hara

Une très belle scène de jeux dans la neige ravive un souvenir de l’enfance d’O Ei, un des rares flash-back du film. O Ei, petite fille, accompagne son père lors d’une séance de dessin sur le vif, Hokusai dessine le paysage enneigé pendant que sa fille joue à lui lancer des boules de neige. Agacé, Hokusai tend à sa fille quelques feuilles de papier et des pinceaux pour qu’elle puisse dessiner et le laisser tranquille.

Une maison de thé et le mont Fuji sous la neige, Hokusai, 1830

Une maison de thé et le mont Fuji sous la neige, Hokusai, 1830

Dans ce film, Keiichi Hara imbrique à nouveau le fantastique avec le quotidien. Les nombreuses scènes nocturnes sont propices à l’évocation d’apparitions surnaturelles. Elles lui permettent aussi d’évoquer la passion d’O Ei pour les incendies, pour les jeux de lumière et d’ombre que l’on retrouve dans l’une de ses rares oeuvres signées, Scène de nuit dans le Yoshiwara, présentée lors du générique.

Scène de nuit dans le Yoshiwara,  O Ei Katsushika, date inconnue

Scène de nuit dans le Yoshiwara, O Ei Katsushika, date inconnue

La scène de la tempête annonciatrice de la venue du dragon est un joli clin d’oeil à celle d’Un été avec Coo

Un été avec coo, Keiichi Hara,

Un été avec coo, Keiichi Hara, 2007

Enfin, Keiichi Hara n’hésite pas à utiliser à plusieurs reprises du rock pour accompagner notamment la marche dynamique d’ O Ei lorsqu’elle traverse le pont Ryogoku. Loin d’un anachronisme, ce choix ainsi que les dernières images montrant ce site à l’époque contemporaine, mêle le présent au passé dans cette histoire qui est avant tout intemporelle.

Coucher de soleil sur le pont Ryogoku, Hokusai, 1830-1832

Coucher de soleil sur le pont Ryogoku, Hokusai, 1830-1832

Regards croisés sur le Brésil…

Barreirinhas , 25 juillet 2015

Barreirinhas , 25 juillet 2015

Un voyage longtemps rêvé qui s’est réalisé cet été… Quelques images de nos principales étapes…

Accueillis par la famille Monteiro, notre première escale nous permet de découvrir le fonctionnement d’une fazenda dédiée à la culture du café. Patricia, jeune photographe documentaire s’intéresse à la ferme familiale, un reportage instructif sur la cueillette est à voir sur son blog. Premier regard croisé entre nos photos de vacances et le travail de photographes sur les lieux visités…

Guaxupé, fruit du café à différents stades de maturation... 12 juillet 2015

Guaxupé, fruits du café à différents stades de maturation… 12 juillet 2015

Tests de dégustation réalisé à la coopérative de Cooxupé

Tests de dégustation réalisés à la coopérative de Cooxupé, 15 juillet 2015

Après le calme de la campagne du Minas Gerais, le choc ressenti à Sao Paulo en est que plus intense… Tout semble démesuré ! Le silence des musées s’oppose à la frénésie autour du marché municipal, les petits vendeurs à la sauvette côtoient les galeries marchandes modernes… Le titre du livre de Roger Bastide Brésil, terre de contrastes est toujours d’actualité ! Les embouteillages monstres nous donnent le temps d’admirer graffitis et pixaçao qui envahissent la moindre surface disponible.


Ayant découvert le travail du photographe d’origine allemande, Hans Gunter Flieg, à l’exposition de la fondation Galouste Gudbenkian de Paris, je suis ravie de visiter l’espace qui lui est consacré au musée d’art contemporain (MAC USP) et d’admirer notamment les photographies dédiées à l’expansion de Sao Paulo dans les années 50.

Ville de Sao Paulo vue de l'immeuble Altimo Arantes, Hans Gunter Flieg, 1950

Ville de Sao Paulo vue de l’immeuble Altimo Arantes, Hans Gunter Flieg, 1950

Vue de la pinacothèque de Sao Paulo, 17 juillet 2015

Vue de la pinacothèque de Sao Paulo, 17 juillet 2015

Après un premier vol intérieur, Salvador est notre premier contact avec le vaste littoral brésilien. Lors d’une marche sur le front de mer nous dégustons les délicieux beignets afro-brésiliens au nom exotique, l’acaraje. Le travail du photographe français, Pierre Verger, qui a vécu à Salvador et qui s’est passionné sur les liens entre le continent Africain et le Brésil, nous aide à appréhender cette culture typique de la région de Bahia. Au delà des influences culinaires, les photographies de Pierre Verger soulignent l’importance des pratiques spirituelles et religieuses importées par les esclaves du golfe de Guinée. Première porte d’entrée pour tenter de comprendre cet immense pays complexe et paradoxal dont l’histoire est en partie liée à la traite et à l’esclavage. Une conférence de l’historienne, Charlotte de Castelnau-L’Estoile est à ce titre très éclairante.

Fabrication d'acaraje dans Bahia de tous les poètes de  Pierre Verger, 1955

Fabrication d’acaraje dans « Bahia de tous les poètes » de Pierre Verger, 1955

Syncrétisme religieux, les bracelets de l'église de Bonfim, Salvador, 21 juillet 2015

Syncrétisme religieux, les bracelets de l’église de Bonfim, Salvador, 21 juillet 2015

Une très belle exposition vue au musée afro brésilien de Sao Paulo nous a donné un aperçu de notre étape dans le Nordeste. Elle présente des photos de plateau réalisées par le photographe brésilien Chico Albuquerque lors du tournage du film inachevé d’Orson Welles, Four men on a raft. Les paysages et les hommes du Ceara sont magnifiés dans des cadrages audacieux et par une lumière qui donne toute sa puissance au noir et blanc.

Photo de tournage "It's all true" de Chico Albuquerque, 1942

Photo de tournage « It’s all true » de Chico Albuquerque, 1942


Le musée de l’image et du son de Sao Paulo présente quant à lui une sélection de la série, Vivendo do mar,du photographe autodidacte Durvile Cavalcanti. Ses images maritimes semblent intemporelles.

Durvile Cavalcanti, Vivendo do mar, MIS Sao Paulo, 2015

Durvile Cavalcanti, Vivendo do mar, MIS Sao Paulo, 2015

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Barreirinhas, 25 juillet 2015

Jangada dans la région de Ceara, 28 juillet 2015

Jangada dans la région de Ceara, 28 juillet 2015

Nous ne sommes pas les premiers français à tomber sous le charme de la baie de Rio de Janeiro. Le nouveau Musée d’Art de Rio (MAR) consacre une exposition sur les images de la ville réalisées par des photographes français, Rio, une passion française… Je sillonne la ville mais je range ma tablette !

Augusto Malte, Rio, non daté, musée Nicéphore Niépce

Augusto Malte, Rio, non daté, musée Nicéphore Niépce

Rio, Raymond Depardon, 2004

Rio, Raymond Depardon, 2004

Si ce voyage au Brésil est et restera exceptionnel, mon désir de mieux connaître ce pays est décuplé. En parallèle à la découverte des images, je me lance dans la lecture de romans brésiliens. Les Editions Métailié m’offrent un choix passionnant, des auteurs classiques (J.-M. Machado de Assis…) aux auteurs contemporains ( Luiz Ruffato …).

Je ne peux pas terminer cet article sans citer le livre de Patrice Montagu-Williams, Brésil Dans les pas du géant qui m’a accompagné tout au long de ce voyage. Ce n’est pas un guide mais un compagnon de voyage précieux. Il est tout petit mais on peut le lire avant, pendant et après le séjour…

Felice Varini à La Villette

Galerie Est de La Grande halle de la Villette, Arcs de cercle sur diagonale, jusqu'au 13 septembre 2015

Galerie Est de La Grande halle de la Villette, Arcs de cercle sur diagonale, jusqu’au 13 septembre 2015

Admiratrice des installations de Felice Varini, je n’ai pas résisté longtemps à parcourir ses nouvelles créations conçues pour La Villette. Pour la première fois, je découvre son travail dans un espace intérieur. Le pavillon contemporain Paul-Delouvrier accueille un ensemble de trois peintures monumentales. Je suis particulièrement sensible aux aplats de couleurs primaires qui rehaussent la blancheur monacale des murs. Les formes créées jouent avec la géométrie spécifique du lieu.

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Quatorze triangles percés/penchés de Felice Varini

Le plaisir visuel s’enrichit de l’échange avec les autres visiteurs dans la recherche mutuelle du point de vue qui va organiser le chaos ! Comme les figures de Felice Varini, des groupes se forment et se déforment au gré de la visite.

Rouge jaune noir bleu entre les disques de Felice Varini

Rouge jaune noir bleu entre les disques de Felice Varini

Rouge jaune noir bleu entre les disques de Felice Varini

Rouge jaune noir bleu entre les disques de Felice Varini

La structure métallique grise de la galerie est de la Grande halle offre quant à elle, un très beau support à huit arcs de cercle orangés. Tel un éventail qui s’ouvre, nous ressentons un souffle d’air frais à la vue de cette perspective transfigurée.

Détail de Arcs de cercle sur diagonale de Felice Varini

Détail de Arcs de cercle sur diagonale de Felice Varini