Quelle joie de pouvoir suivre un projet sur tout son déroulement ! Depuis notre première rencontre, les classes inscrites dans le dispositif La Petite Ecole de Cinéma ont fait un travail remarquable avec les cinéastes qui les ont accompagnées dans la réalisation de leur film. Rendez-vous était donné au mois de mai au cinéma Le Studio pour valoriser sur grand écran plusieurs de ces films.
« Les amis catastrophes », Ecole Paul Bert 2, Le Havre
« Thimoté Polet, la passion partagée », Ecole Dauphine, Le Havre
La réaction du public lors de la projection et les discussions qui ont suivi ont montré la valeur de l’investissement des différents acteurs de ce projet ambitieux : les enfants, leurs enseignants, les cinéastes et l’équipe de Havre de Cinéma.
De plus, cette rencontre a été l’occasion de montrer aux classes comment deux réalisatrices se sont emparées du portrait cinématographique. Regarder des films permet aussi de se poser des questions de réalisation. Qu’est-ce que les réalisatrices donnent à voir des personnes filmées ? Comment nous les dépeignent-elles et avec quelles techniques ? Comment les réalisatrices sont-elles impliquées dans leur film ? Qui prend en charge le récit ? Comment la parole est-elle recueillie et restituée ?
« Espace » de Eléonore Gilbert, 2014
« Saigon sur Marne », Aude Ha Lepiège, 2014
Merci à Yann pour son reportage photo. Merci à Céline et à David pour leur accueil au Studio. Merci à Ginet pour sa confiance renouvelée. Merci à tous pour les échanges fructueux !
Festival « Fata Morgana » du 22 mars au 22 mai 2022
Le mirage est cousin de la réflexion, un obstacle dévie la pensée. Penser signifie changer de direction, être en mouvement, se heurter à l’obstacle, prendre des détours. Les pensées sont libres, qui peut les deviner ? Elles filent comme des ombres dans la nuit. Katinka Bock, Fata Morgana, Jeu de Paume / Manuella éditions, 2022
La première édition du festival Fata Morgana invite les spectateurs, petits et grands, à dialoguer avec une riche sélection d’œuvres contemporaines sur la question essentielle ; « Qu’est-ce que voir ?« . Parmi elles, Bain de lumière de l’artiste Ann Veronica Janssens permet de revenir aux origines de la photographie et de s’amuser avec sa perception.
« Le bain de lumière », Ann Veronica Janssens, 1998
3- Regards partagés sur une oeuvre de l’exposition
Dans l’auditorium les familles ont ensuite découvert le très beau court métrage d’Anne Huynh adapté du poème de Jacques Prévert, L’école des beaux-arts.
2- Projection du court métrage « L’école des beaux-arts », En sortant de l’école, 2014
Place enfin à l’action, jouer au « Jeu des formes » en famille !
C’était juste une histoire pour s’endormir que j’ai inventée pour ma fille Tacy quand elle avait deux ans. J’ai pensé que ce serait bien si quelqu’un venait nous voir – nous étions allés au zoo et cela semblait une bonne idée que ce soit un tigre. J’inventais toutes sortes d’autres contes, mais c’était celui-là qu’elle aimait. Elle avait l’habitude de dire : ‘Parlez au tigre !’ Je l’avais raconté si souvent que je le connaissais par cœur quand je l’ai transformé en livre d’images cinq ans plus tard en 1968. Judith Kerr C’est un livre parfait, car c’est un livre mystérieux. Francesca Simon, 2019Je veux juste voir, dans le cas du Tigre qui est venu prendre le thé, cette petite fille s’amuser parce qu’il n’y a rien de plus émouvant qu’un enfant qui s’amuse vraiment simplement et honnêtement. Robin Shaw, animation Scoop, 2021
Je révère Chaplin, Keaton, mais ceux que j’aime d’amour, c’est Laurel et Hardy. Pour moi, ce sont les plus grands. Louis de Funès J‘ai justement parce que le spectateur n’est pas impatient de voir la suite qu’il a le temps de rire ! Jacques Tati
C’est dans la très belle salle du théâtre-cinéma du Garde-Chasse des Lilas qu’a eu lieu le quiz du siècle. Quel bonheur d’entendre rire au cinéma avec ce grand duo !
Retoursur les trois courts métrages qui composent le programme.
Oeil pour œil (Big Business), James W.Horne, 1929
Vive la liberté (Liberty), Leo Mc Carey, 1929
Quelques épreuves du quiz …
Improviser un dialogue, , le passage du muet au parlant
Jeu de mains, « kneesie, earsie, noosie »
Le quiz est aussi l’occasion de partager des informations sur les films !
Nous avons grandi à une époque où les images étaient rares, et maintenant que nous les utilisons presque comme une seconde nature, il peut sembler que nous en abusons. Mais dirions-nous que nous sommes devenus accros aux mots ? Si l’on compare notre époque avec les temps passés, où les gens étaient analphabètes, dirions-nous que maintenant que nous savons écrire, nous sommes devenus accros à l’écriture ? Tout dépend de l’usage que l’on fait de l’écriture et de l’image. Une utilisation généralisée n’est pas nocive en soi. Joan Fontcuberta, Welcome to the post-photographic era, Albert Forms
Début décembre deux ateliers photo-vidéo ont été proposés à la médiathèque Des Quais de Charenton. Le premier, Image de soi, du selfie au sleeveface, permettait d’inscrire ces pratiques contemporaines dans une histoire de la représentation de soi.
Le « selfie », élu mot de l’année par les Dictionnaires d’Oxford en 2013.
Comment se cacher tout en se révélant ? / Comment se révéler tout en se cachant ?
L’objectif du deuxième atelier, Image du monde, une minute d’attention,était de tourner l’objectif de la caméra vers les autres, salariés ou usagers de la médiathèque, et de réaliser un plan séquence d’une minute environ.
« Je crois que je ne suis fait que pour les visages, et encore, il faut qu’ils soient seuls sur l’écran, et de face, et presque immobiles, simplement dans le but de mettre en valeur leur énergie en expansion infini. J’ai commencé à être ‑vaguement- cinéaste à partir du moment où je n’ai plus inventé la moindre action dramatique. Je ne filmais que ce qui avait été vécu par moi, ou par quelqu’un qui avait soigneusement consigné son expérience. » Je reviens toujours au même point : c‘est au tournage pour moi que les choses se passent. Ce qui est raté au tournage est raté au montage, est raté pour l’œil du spectateur. » René Prédal, Alain Cavalier : « Filmer les visages », L’AvantScène cinéma, n° 440-441, mars-avril 1995.
Ateliers sur le portraitLa petite école de Cinéma Havre de Cinéma Du 18 au 26 novembre 2021
J’ai eu le plaisir de partir à la rencontre d’une quinzaine de classes de l’agglomération havraise inscrites dans le dispositif La Petite école de Cinéma, dispositif mis en place par l’association Havre de Cinéma et l’éducation nationale depuis plusieurs années. Avec la complicité d’un cinéaste, chaque classe réalise cette année un court métrage sur la thématique du portrait. Mon objectif était d’introduire cette thématique par la découverte d’oeuvres choisies pour susciter chez les élèves des interrogations et des échanges au sein de leurs classes.
Dans un premier temps les élèves étaient invités à dire le mot qu’ils associaient spontanément au mot portrait. Cette liste était interrogée à la fin de la séance ; avions-nous lors de l’atelier évoqué tous ces mots ? Vers quelles autres perpectives nous entraînaient ceux qui n’avaient pas été cités ?
Puis j’ai mis mes mots dans ceux de Pline l’Ancien pour raconter aux élèves l’histoire de la fille de Corinthe et de son père, le potier Butadès. Nous avons ensuite découvert comment deux artistes s’étaient emparés de ce mythe à quelques siècles d’écart, le peintre belge Joseph-Benoît Suvée et la photographe américaine Karen Knorr.
La reproduction du tableau de Louis XIV en costume de sacre a fait beaucoup réagir les enfants. Pourquoi portait-il des collants et des chaussures à talons ? Pourquoi a-t-il des cheveux longs ? Quel âge avait-il lorsque le peintre a fait son portrait ? Que représente le petit portrait inscrit sur la colonne ? Pourquoi ses habits sont-ils de la même couleur que son fauteuil ? Que représente le motif doré ? Pourquoi porte-t-il un bavoir ? Quel effet fait-il sur nous ? Pourquoi boude-t-il ?
Nous avons ensuite comparé la peinture de Hyacinthe Rigaud au portrait photographique de Sarah Bernhardt réalisé par Nadar à la fin du XIX ème siècle. Qu’ont-ils en commun ? Qu’est-ce qui les différencie ?
Après l’exploration des images fixes nous avons découvert un portrait cinématographique, Antoinette, l’illusionniste d’Alain Cavalier. C’est peu dire que les élèves et les enseignants sont tombés sous le charme de cette vieille dame de 86 ans au regard malicieux.
Beaucoup d’enfants ont été marqués par l’habileté d’Antoinette à réaliser ses différents tours de magie. Ce n’est pas l’activité qu’ils imaginaient pour une vieille dame ! Certains ont été aussi sensibles au récit de sa vie et à l’attention qu’elle a pour les personnes âgées et les enfants handicapés. Enfin chacun a réalisé un portrait d’Antoinette au format d’une photo d’identité. Un joli patchwork autour de cette vieille dame espiègle.
Quelques notions abordées au fil des échanges : lumière – ombre – description – sensation – fiction – documentaire – mise en scène – illusion – cadrage – tournage – montage – hors champ – plan – regard caméra
Et une vidéo sur un grand monsieur qui est resté en hors champ pendant l’atelier !
« La plupart du temps je me promène aux mêmes endroits : le marché, la rue, le zoo mais chaque fois, je vois d’un oeil nouveau parce que je cherche autre chose. Une fois je vais chercher les couleurs, une autre fois, je compte, une autre fois je cherche les formes. Alors tout redevient neuf. » Rencontre avec Tana Hoban, La revue des livres pour enfants, 1996
Depuis la rentrée, Le Jeu de Paume propose une nouvelle offre d’activités à l’intention des enfants et des familles, PING-PONG. N’hésitez pas à consulter l’agenda du Centre d’Art pour connaître les différents ateliers !
Après 9 ans à découvrir les expositions du Jeu de Paume en co-animant l’atelier des Enfants d’abord ! avec Pauline Boucharlat et Julia Parisot, j’ai eu le plaisir de concevoir avec l’équipe éducative une nouvelle formule expérimentée avec l’exposition Chefs-d’oeuvres photographiques du MOMA : 3,2,1 action ! Ce nouvel atelier est conçu sur un rythme à trois temps :
3- Regards partagés sur une oeuvre mystérieuse de l’exposition
2- Découverte d’un court métrage dans l’auditorium
1- Action ! Une activité qui change à chaque exposition
… et d’autres surprises à découvrir selon ses envies et à son rythme !
Le prochain atelier » 3, 2, 1, action ! : la chasse aux formes » aura lieu le dimanche 23 janvier 2022 à 10h30
Après l’annulation de l’année dernière, le retour du festival IDEKLIC était très attendu. Une année supplémentaire pour peaufiner avec Patricia un atelier qui sortait de « nos sentiers battus »…De sentiers, il en sera question puisque nous proposions aux enfants de s’approprier le poème Sensation écrit par Arthur Rimbaud à l’âge de 15 ans et de réaliser en 2 heures une petite forme visuelle et sonore à offrir à leur famille et à leurs amis.
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme. Arthur Rimbaud, mars 1970
Les enfants nous ont impressionnés ! Ils se sont emparés de la proposition avec inventivité et une forte dose de bonne humeur.
Réalisation des costumes…
Voici un montage de quelques captations de leurs propositions. BRAVO à eux.