C’est au tour des enfants de l’école maternelle Halphen de Ville d’Avray de percer le mystère des images qui bougent. La programmation conçue spécifiquement pour les jeunes écoliers de la ville par le tout nouveau cinéma leur a permis de connaître le plaisir partagé d’une séance de projection … Ils ont découvert des courts métrages d’animation venus des quatre coins du monde !
La boutique des pandas des studios d’art de Shanghai, Les films du préau
Le bal des Lucioles du Studio AB de Riga (Lettonie), Cinéma Public Films
Les contes de la mère poule, animation iranienne, Les films du préau
Ils ont aussi fabriqué, lors d’ateliers organisés à l’école, des jouets optiques et une petite séquence animée par classe. Un beau projet d’école ! Album photo : ici
Photographier pour mieux regarder autour de soi et découvrir autrement le quartier dans lequel les enfants vivent au quotidien… A l’initiative de leurs enseignantes, trois classes de l’école Maritain-Renan de Meudon se sont engagées dans un projet ambitieux sur l’architecture et le patrimoine. Découvrir les archives de la ville, sortir avec un guide-conférencier ont été les premières étapes avant nos « sorties photos ». Tout d’abord, nous avons tenté de définir ce qu’est une photographie. Première approche de l’objet technique et de l’histoire de la photographie : de la chambre noire aux premières images capturées par Niépce et Daguerre …
L’origine de l’appareil photo, la chambre noire …
Puis nous avons réfléchi sur l’usage des photographies, à quoi servent-elles ? Se souvenir, partager, témoigner, mieux regarder, se faire plaisir, faire de belles images et … fabriquer des jeux !
Quelques consignes avant la sortie photo …
Les CE1 et CE2 ont fabriqué un jeu de dominos des contraires photographiques en explorant la terrasse du château de Bellevue alors que les CP ont préparé un jeu de mémory photographique au Potager du Dauphin.
Toutes les photos illustrant cet article ont été prises par les enfants. Nos journalistes reporters ont relevé le défi avec brio, bravo !
Children in a movie theater, USA (The world is young), Wayne Miller, 1958
Les classes maternelles inscrites dans le dispositif Mon premier cinéma sont allées trois fois dans leur cinéma de quartier découvrir la programmation élaborée à leur intention par l’association « Enfances au cinéma » …
Gros-Pois et Petit-Point de Lotta et Uzi Geffenblad, 2011
La boîte à malice de Koji Yamamura, 2011
La petite fabrique du monde, 2013
Les insectes sont présents dans chacun de ces programmes. Ils dérangent le pique-nique de Gros-pois et Petit-point. Ils sont les compagnons discrets de Karo, l’oiseau bleu et de Piyobuputo, l’oiseau rose. Ils sont les personnages principaux du court-métrage Chinti … Une belle occasion de faire découvrir aux enfants Ladislas Starewitch qui était passionné de cinéma et d’insectes !
« La cigale et la fourmi » de Ladislas Starewitch, 1911
Et si nous aussi, à la suite de Ladislas Starewitch, on faisait bouger des insectes …
Lecture d’images avec les MS/GS d’Aymeric Gervais
Animation « image par image » avec les MS de Manon Marconnier
Animation « image par image » avec les MS de Muriel Rey
Animation « image par image » avec les MS de Sandrine Bourdon
Chaque classe a aussi fabriqué un folioscope collectif …
Réalisation du folioscope avec les MS de Marie Bouvaist
La petite Robe noire de Guerlain, dessin de Florence Deygas, 2013
… Quand elle fait des clins d’oeil au cinéma d’animation et aux illusions d’optique …
L’ai-je choisi pour sa fragrance ou ai-je été influencée par cette publicité légère et joyeuse… La petite robe noire m’accompagne chaque jour et j’attends avec impatience les nouvelles propositions du duo Kuntzel et Deygas …
Les artistes au travail …
Fan de flipbook, j’ai adoré retrouver cette animation dans une des dernières pubs Mac Do, vue au cinéma. Promis, je n’augmente pas pour autant ma consommation de hamburger, je ne pourrai plus mettre ma petite robe noire !
Si comme moi, vous avez aimé La grande aventure Légo, vous aurezpeut-être envie de connaître les fondateurs de la fameuse petite brique. Kim Pagel a réalisé ce petit bijou en 2012 pour les 80 ans de la firme danoise, intéressant !
Passionnée par les images cachées et la bière, j’apprécie particulièrement le dernier visuel de la Leffe Royal qui a envahi les abris bus …
Une autre petite merveille d’image cachée … et pas besoin de lunettes pour la voir !
La dernière pub (juillet 2014 au cinéma) pour le parfum Lacoste live s’inspire fortement des travaux de Georges Rousse… Anamorphose réalisée par l’artiste graffeur Zoer.
Après les classes des MS et des GS, c’est au tour des « Petite Section » de découvrir le secret des images qui bougent. Jouer avec des jouets optiques et animer son doudou, une expérience magique !
Une équipe au grand complet ! 20 mai 2014
Apprendre à déplacer son doudou petit à petit … 20 mai 2014
Maîtriser son geste … 20 mai 2014
Prendre des photos une à une, 20 mai 2014
Vérifier le résultat … 20 mai 2014
… à l’écran ! 20 mai 2014
D’autres images de ces deux belles matinées et la valse des Doudous …
Affiche réalisée par Kyle Bean, motion factory, Gaîté lyrique Avril 2014
La Gaîté lyrique, espace dédié aux arts numériques, accueille jusqu’à la mi-août une exposition sur le cinéma d’animation. L’affiche présentant l’évènement a envahi les murs du métro, c’est elle qui a attiré mon attention. A mille lieux de la froideur des objets high-tech, c’est une jolie caméra en bois avec quelques touches de couleurs primaires qui est représentée. Image décalée, ludique et esthétique qui annonce parfaitement la suite ! J’ai été très sensible aux choix du commissaire de l’exposition, mettre en valeur le travail d’animateurs contemporains qui utilisent les technologies de pointe tout en manipulant des objets concrets. Ces objets sont au coeur de l’exposition, décors et personnages réalisés en diverses matières : papier, carton, bois, laine, sucre … Les petits formats ont été aussi privilégiés : clip vidéo, spot publicitaire … Mis à part les vétérans du groupe, Vincent Patar et Stéphane Aubier, aucun nom ne m’était connu ! Une salle de projection complète l’exposition, une nouvelle visite s’imposera pour découvrir tous les trésors sélectionnés. En attendant quelques coups de coeur !
Le premier a été vu des millions de fois sur Internet. C’est la dernière publicité pour une chaîne de grands magasins anglais, John Lewis. Il a été réalisé par le commissaire de l’exposition Yves Geleyn et son complice anglais Elliott Dear. Vous avez tous deviné ?
« The bear and the hare » d’Elliot Dear et Yves Geleyn, motion factory, Gaîté lyrique Avril 2014
Ce qui me fascine dans ce mini film est la qualité de la lumière. Remarque qui pourrait s’appliquer à bon nombre de films présentés. Un des avantages de créer avec une matière réelle est justement ce jeu possible avec la lumière !
Dans un genre différent, le lancer de toupie ne m’avait jamais propulsé aussi loin ! Voyage vers un monde onirique, voir psychédélique …
38-39°C de Kangmin Kim, Motion Factory, Gaîté lyrique, avril 2014
En regardant la vitrine dédiée à Joseph Mann, j’ai pensé au film Perdu, retrouvé de son compatriote Philip Hunt mais c’est une tout autre histoire que nous raconte Sandy ! Vive la plage pour tous !
Sandy de Joseph Mann, Motion Factory, Gaîté lyrique, avril 2014
Pour finir, j’ai beaucoup aimé Protéigon de Steven Briand. Ce court projeté dans la sélection de la société de production Partizanm’enchante pour son lien entre cinéma et magie…
Vous l’aurez compris, une exposition à voir et à revoir !
New York et la découverte d’une ville à travers le regard des photographes et des cinéastes qui l’ont arpentée avant moi … Alfred Stieglitz, Edward Steichen, Berenice Abbott, Walker Evans, Paul Strand, Lewis Hine, Diane Arbus, Garry Winogrand, Lee Friedlander, William Klein, Paul Graham … Impossible de faire une liste exhaustive des photographes qui ont capturé l’image filante d’une ville fascinante par son architecture et ses habitants ! Mais plus encore que des photographies, ce sont des extraits de films qui sont imprimés dans ma mémoire. Petite sélection personnelle des lieux de New York qui ont une empreinte cinématographique …
La gare de Grand Central dans « La mort aux trousses » d’Alfred Hitchcock, 1959
Parc Battery dans « Recherche Susan désespérément » de Susan Seidelman, 1985
Tiffany and Co dans « Diamants sur canapé » de Blake Edwards, 1961
Central Park dans « Marathon Man » de John Schlesinger, 1976
L’Empire State Building dans « Alice dans les villes » de Wim Wenders, 1974
Réminiscence d’images mais envie aussi d’en découvrir d’autres dans la rue et dans les musées. Ma première visite est pour l’ICP, l’International Center of Photography. Une exposition est consacrée aux photographies en couleur de Robert Capa. Une découverte totale ! Dès 1938, Capa explore les possibilités offertes par les films Kodachrome et très vite il se déplace avec deux appareils chargés respectivement d’une pellicule en noir et blanc et d’une pellicule couleur. Photo journaliste reconnu après ses reportages sur la guerre d’Espagne, il a beaucoup de mal à faire publier ses photographies couleurs. Pour de nombreux responsables de la presse, la couleur est associée à la publicité, le « noir et blanc » étant lui, lié aux sujets plus sérieux. Ce sont des revues comme Holiday ou Look qui publient les photographies effectuées lors de ses nombreux voyages en France , en Italie, en Norvège, en Hongrie, en Israël …
Exposition « Capa in color » à l’ICP, avril 2013
Exposition « Capa in color »à l’ICP, avril 2013
Une belle occasion aussi de découvrir ses talents de portraitiste que ce soit avec des mannequins posant pour des photos de mode ou avec ses amis artistes. Les photographies de l’exposition sont en ligne sur le site Magnum, à voir !
Si aucun autre musée n’est consacré exclusivement à la photographie, j’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir les expos permanentes ou temporaires du Whitney Museum of American Art, du Guggenheim Museum, du MoMA et du Met… Pour rester dans la photographie couleur, le face à face dans la même pièce des photographies de William Eggleston et des peintures d’Edward Hopper est une expérience riche en correspondance.
Railroad Crossing d’Edward Hopper, 1922-1923
Untitled (Ground view of street) de William Eggleston, 1970
Un petit tour à la Biennale d’art contemporain du Whitney Museum s’impose. Etrange, ce sont les artistes photographes qui ont retenu le plus mon attention… Zoe Leonard et sa camera obscura ( j’adore ! ), Sarah Charlesworth, Dawoud Bey et Stephen Berens.
945, Madison Avenue de Zoe Leonard, 2014, Withney Museum
Work in progress (camera work) de Sarah Charlesworth, 2009
Maxine Adams et Amelia Maxwel (Birmingham projet), Dawoud Bey, 2012
40 vues de Rome de Stephen Berens, 2005
Je suis aussi fascinée par les illusions visuelles de Miljohn Ruperto. On peut voir tout d’abord une série de photographies de plantes intitulée « études botaniques Voynich ». Les photos sont magnifiques, le travail sur la lumière est extraordinaire mais lorsqu’on regarde un peu plus attentivement les fleurs représentées, un doute s’installe sur la réalité de ce que l’on voit …
Etudes botaniques Voynich de Miljohn Ruperto et Ulrick Heltoft, 2013
Etudes botaniques Voynich de Miljohn Ruperto et Ulrick Heltoft, 2013
Un coup d’oeil au cartel nous apprend que ces photographies sont à l’origine des illustrations d’un manuscrit du 16 ième siècle dont on n’a jamais percé le secret ! A partir de ces dessins de plantes inconnues, Miljohn Ruperto et son complice Ulrick Heltoft ont créé des plantes en 3D qui ont été ensuite photographiées en argentique … Je suis aussi très attirée par la vidéo « Janus » qui reprend la célèbre image ambiguë du « lapin-canard ».
Lapin-canard, Fliegende Blätter, 1892
Troublant de voir notre perception changée au rythme de la respiration de cet étrange hybride blessé … Pour le voir s’animer quelques secondes, cliquez ! Janus
Janus de Miljohn Ruperto, animé par Aimée de Jongh, 2014
Au MoMA, j’ai été particulièrement sensible à l’expression du mouvement dans de nombreuses oeuvres sélectionnées pour l’exposition Un monde à part: les pratiques photographiques dans le studio. Les photographies multiflash d’Harold Edgerton, les séquences photographiques d’Eadweard Muybridge à John Balessari et la vidéo de Peter Fischli et David Weiss…
Cockatoo vol: Plaque 762 de Animal Locomotion d’Eadweard Muybridge, 1884_1886
Golfeur d’Harold Edgerton, 1937
Charlie Chaplin d’Edward Steichen, 1931
Dropping Milk de William Wegman, 1971
Kitchen Frenzy d’Anna et Bernhard Blume, 1986
Throwing four balls in the air to get a square de John Baldessari, 1972-73
Extrait de 3 min de la vidéo « The way things go » de Peter Fischli et David Weiss, 1987 (30 min)
Et encore… Carrie Mae Weems au Guggenheim museum, Marville et Kentridge au Met !
Kitchen table séries de Carrie Mae Weems, 1990
Les rives de la Bièvre de Charles Marville, 1862
The refusal of time de William Kentridge, 2012
J’ai aussi beaucoup apprécié jouer au MoMA Art Lab et au musée du cinéma ! Réaliser des petites séances animées et des flipbook photographiques, jouer avec la bande son des films, je ne m’en lasse pas !
Je vous invite à courir voir l’exposition consacrée à Henri Langlois. Pour le plaisir des yeux tout d’abord ! Le montage réalisé par Dominique Païni est un pur bonheur visuel. Un kaléidoscope d’oeuvres récentes côtoie les oeuvres aimées et défendues par Langlois. Une jolie manière de fêter ses 100 ans sans le plonger dans la naphtaline.
Toutes les images passionnaient Langlois, les extraits de films partagent l’espace d’exposition avec les planches colorées de Matisse, les peintures de Gino Severini, les « rotoreliefs » de Marcel Duchamp, les dessins de Fischinger, les photographies de Germaine Krull… Langlois ne doutait pas que le cinéma est un art, si la salle de cinéma est son espace naturel, le musée est sa deuxième maison.
L’exposition permet aussi d’aller à l’essentiel. Au-delà des anecdotes, que retient-on de cet homme ? C’était un acharné, il s’est donné très jeune une mission, sauver les films de la destruction et de l’oubli. Pour cela il a consacré sa vie à collecter inlassablement les bobines des films pour pouvoir les montrer. Il n’était pas un archiviste mais un passeur. La mémoire des hommes est encore le lieu de stockage le plus sûr ! La vitrine consacrée aux listes des programmes cinéma conçus par Langlois est le coeur de l’exposition, j’ai été particulièrement touchée par la place qu’il accordait aux films d’animation… Grimault et Alexeieff sont programmés avec Renoir, Bunuel, Vigo …
Une autre idée forte qu’il défendait concerne la naissance du cinéma. Si le 28 décembre 1895 est une date clef, elle n’est pas pour lui fondatrice. J’aime cette idée d’un cinéma latent à l’humanité, présent dès les premières ombres vacillantes… Il collectait les lanternes magiques et les jouets optiques avec frénésie. On peut admirer nombre de ces objets dans l’exposition permanente de la cinémathèque… Il a exposé et défendu les oeuvres des pionniers de l’art animé, Emile Reynaud, Etienne-Jules Marey, Emile Cohl…
Le plaisir de l’exposition est prolongé par le catalogue qui l’accompagne. Aucune envie de résister à cette très belle couverture ! Il vous faudra quitter l’écran de votre ordinateur et vous déplacer dans une librairie pour sentir sous vos doigts le papier glacé de la photo s’opposant au contact duveteux du carton… Après avoir joué avec l’élastique vous découvrirez un ensemble de témoignages qui compose peu à peu le portrait passionnant d’un homme aux multiples facettes. Vive Langlois ! Vive la cinémathèque !