Fin septembre, je recevais une proposition insolite du Théâtre-Cinéma Georges Simenon de Rosny-sous-bois, imaginer un atelier en lien avec le spectacle Jours d’école del’artiste Prieur de la Marne. Je ne connaissais pas l’univers de l’artiste mais un petit tour sur internet avec le visionnement de quelques extraits de ses précédents spectacles et l’interview ci-dessous m’a donné envie de dire « oui ».
Le mystère qui entoure le contenu de son spectacle Jours d’école me donnait une grande liberté pour construire un atelier avec les enfants de deux classes de CP de l’école Jean Mermoz. J’ai eu envie de leur proposer de réaliser une vidéo dont le sujet serait l’artiste lui-même et de commencer à découvrir l’art du mixage par la pratique…le tout en une matinée seulement.
Prendre deux images qui existent déjà et en inventer une troisième par le découpage-collage. Les enfants se sont amusés à créer un troisième Prieur de la Marne complètement imaginaire celui-ci.Dans l’affiche se cachait un personnage intrigant tout de noir vêtu, maîtresse pour les uns, maître nageur pour les autres… Un zoom dans l’image numérique a permis de dévoiler un homme tout de noir vêtu portant sur son épaule une carabine. Toute ressemblance avec une personne réelle serait-elle fortuite ?
Après l’image, nous nous sommes intéressés aux sons présents dans les films : aux voix, aux ambiances et à la musique… Nous nous sommes amusés avec des jeux vocaux avant d’enregistrer le titre du spectacle et un appel angoissé à PRIEUR !
Enfin, Prieur de la Marne nous a envoyé une petite vidéo que nous avons découpée et transformée… L’arroseur arrosé ! L’enregistrement de la sonnerie de l’école, quelques ambiances de récréations récupérées sur internet et une musique libre de droit ont complété notre batterie de sons.
La vidéo est en ligne !
Merci aux élèves, aux deux enseignantes, à Clara et au Théâtre-Cinéma Georges Simenon pour cette collaboration enjouée. ET … il va sans dire que nous sommes tous impatients de découvrir le spectacle de Prieur de la Marne et de savoir enfin quel est ce mystérieux homme en noir…
Les ateliers sur la lumière au cinéma célèbrent les liens entre la salle de cinéma et la salle de classe. Le 31ème festival du court métrage d’humour de Meudon organisé par Meudon 7e art a permis de renforcer ces liens pour six classes de maternelle des écoles La Fontaine et Desvergnes.
ATELIER n° 1 : La salle de cinéma, un lieu unique
Dans un premier temps, nous avons reparlé très concrètement de la sortie au cinéma effectué avant les vacances de la Toussaint. L’aide de photographies a été précieuse pour raviver les mémoires : se rappeler ce qu’est un festival, décrire la salle de cinéma et le déroulement de la séance, partager ses impressions sur les différents courts métrages du programme » Drôles de créatures « .
Ensuite les enfants ont allumé leur lampe de poche pour concurrencer la lumière du projecteur. Très utile pour comprendre pourquoi nous sommes plongés dans le noir lorsque la projection commence au cinéma alors que les lumières restent allumées quand nous regardons un film sur l’écran de la télévision ou sur celui de l’ordinateur.
Avant de passer à la pratique, petite incursion dans l’histoire du cinéma pour découvrir un des premiers courts métrages d’humour, L’arroseur arrosé des frères Lumière. Beaucoup de succès auprès des enfants du XXI ème siècle ! Ecoutez un petit garçon de grande section raconter l’histoire quelques jours après avoir vu le film.
Chaque enfant a ensuite dessiné sa salle de cinéma pour l’explorer avec une lampe magique.
ATELIER n° 2 : L’art de la projection
Commençons par différencier une image imprimée d’une image projetée.
Ensuite, rien de mieux que des lanternes magiques avec leurs plaques pour comprendre que l’image projetée est obtenue grâce au passage de la lumière à travers un support translucide. Au delà de la « compréhension », émerveillement assuré !
Enfin chaque enfant a fait un dessin sur une plaque en rhodoïd pour qu’il soit projeté en grand sur l’écran ! Des petits observateurs ont remarqué que je mettais leur dessin à l’envers dans le support…
Un grand merci aux enseignantes pour leur confiance et leur complicité.
Des fiches réalisées par des enfants de GS des classes d’Elodie et de Laurence
« Le voyage est comme une espèce de porte par où l’on sort de la réalité connue pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. »Au soleil, Guy de Maupassant, 1884
Après le programme originalVert la nature ! imaginé pour les 20 ans du festival « Image par Image, les élèves des classes inscrites dans le dispositif Ecole et cinéma-maternelle vont découvrir deux autres programmes de courts métrages qui ont de nombreux points communs : Le Grand Dehors et Voyages de rêve.
La formation prévue pour les enseignants le 9 décembre est annulée. Les enseignants auront accès à des vidéos en lien avec les deux programmes par l’intermédiaire de l’association EcransVO.
« La lumière est à l’origine du cinéma. C’est elle qui projette et transporte les images, le long d’un rail lumineux, de la boîte noire du projecteur ou de la lanterne, jusqu’à l’écran. La lumière nous éclaire et nous réchauffe. Elle crée aussi le mouvement et le mystère, et fascine les enfants en projetant des ombres mouvantes ou en guidant les jeunes aventuriers dans le noir par la grâce d’une lampe de poche… » Brochure « Ma première séance » 2020-2021
« Le cinéma c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière. » Jean Cocteau
Projection-conférence Cinéma Le Méliès à Montreuil Mercredi 14 octobre 2020
« Si cela n’avait tenu qu’à moi, je n’aurais pas choisi ce sujet. C’était terrifiant de reprendre une œuvre aussi connue et aussi appréciée. J’aurais préféré écrire quelque chose d’entièrement nouveau. Mais dans le même temps, je voulais vraiment le faire. Enfant, j’adorais cette œuvre. Au moment où j’ai été approchée, je ne savais pas qu’elle avait été adaptée par Disney et par d’autres cinéastes, et j’ai été encore plus terrifiée quand je me suis rendu compte que cela avait été fait autant de fois ! Je me suis demandée ce que je pouvais apporter de plus ou de différent. Je ne voulais surtout pas répéter les choses. Alors j’ai regardé toutes les versions que j’ai pu trouver pour m’assurer de ne surtout pas les copier. Par chance, cela m’a permis de me rendre compte que ce que j’imaginais était totalement différent. » Interview de Suzie Templeton
« Oui je peux être agacé parfois par l’image édulcorée qu’on réserve au jeune public dans un certain nombre d’œuvres dites « pour enfants ». L’univers enfantin n’est pas tout rose, il est fait de grands bonheurs, mais aussi de grandes peines, de grosses colères, de grands drames. Enfant on vit les choses pleinement. Quand on joue on est totalement pris par le jeu, sans penser qu’on est en train de jouer. Les adultes ont tendance à oublier ce qu’était l’enfance, ce n’est pas Disneyland. » Interview de Pierre-Luc Granjon
Projection-conférence : Pierre et le loup, Suzie Templeton, 2009 Cinéma Jean Vigo de Gennevilliers Samedi 3 octobre 2020 Cinéma Le Rex de Châtenay-Malabry Samedi 10 octobre 2020 Co-animation avec Marc Laugenie (Conseiller pédagogique en musique)
En 1957, pour l’un de ses programmes télévisés, Walt Disney a raconté la visite de Prokofiev à Hollywood en 1938. Le pianiste Ingolf Dahl joue le rôle de Prokofiev.
Présentation du « Loup blanc » par Pierre-Luc Granjon.
« Avec ce parc, je voulais montrer quelque chose qui ne soit pas une illusion. Quelque chose de réel. Quelque chose qu’ils puissent voir et toucher. » John Parker Hammond, Jurassic Park, Steven Spielberg, 1993 « Le son est un outil émotionnel puissant, et il est plus puissant parce que les gens ne réalisent pas qu’il est là la plupart du temps.» Gary Rydstrom, Annie May Swift Hall, 2016
Théâtre et Cinéma Georges Simenon à Rosny-sous-Bois Dimanche 20 septembre 2020 Projection du film Jurassic Park à 16h15 Atelier Mon P’tit Cinézik vers 18h15
L’exposition consacrée à l’artiste coréen Nam June Paik s’ouvre sur son emblématique TV-Buddha réalisé en 1972. Si cette installation est représentée dans toutes les publications qui parlent de l’art vidéo, j’ai tout à découvrir du parcours de l’artiste qui l’a réalisée. L’exposition du Stedelijk offre un aperçu complet de sa carrière artistique. Elle est prolongée jusqu’au 4 octobre. Avant de vous montrer quelques oeuvres qui m’ont marquée dans cette exposition foisonnante, une petite vidéo qui donne la parole à l’artiste ! Interview de Nam June Paik par Thierry Ardisson en 1989.
TV-Buddha fascine par sa simplicité, nous sommes témoin d’un face à face silencieux entre un bouddha en bois et son image captée par une caméra et retranscrite sur un écran. Je ne peux m’empêcher de penser au jeu enfantin « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette », un jeu qui se poursuivrait ici à l’infini… Le passé et le présent enchaînés pour la vie éternelle.
TV- Bouddha, Nam June Paik, 1974
Le bouddhisme zen irrigue d’autres oeuvres dont les deux hypnotiques « One Candle ». Le bruit et le foisonnement d’images laissent la place au silence et à une flamme vacillante.
One Candle / Candle TV, Nam June Paik, 2004
One Candle (Candle projection), Nam June Paik, 1989 vue partielle de l’installation au Stedelijk, 2020
One Candle (Candle projection), Nam June Paik, 1989 vue partielle de l’installation au Stedelijk, 2020
Des photographies de Klaus Barisch témoignent des premières performances de l’artiste réalisées lors de son séjour en Allemagne au début des années 60. Par exemple des photos prises après son étude pour Piano Forte jouée dans le studio de l’artiste Mary Bauermeister montrent sa complicité avec le compositeur d’avant-garde John Cage et leur intérêt partagé pour les « oeuvres ouvertes » et l’humour.
Si vous voulez savoir ce qui est arrivé à la cravate et aux cheveux de John Cage c’est ici.
Précurseur et innovant dans l’utilisation d’objets technologiques, certaines de ses oeuvres prolongent une réflexion ancienne sur la nature des objets et leurs représentations. C’est le cas de Three eggs qui s’inscrit dans une problématique féconde de l’histoire de l’art.
Three eggs (1975-1982), Name June Paik
« Ça me fait penser à … Retour vers le passé »
Une et trois chaises, Joseph Kosuth, 1965
La trahison des images, René Magritte, 1928-1929
Et aussi au « duel » entre les peintres grecs Parrhasius et Zeuxis raconté par Pline l’ancien dans son Histoire Naturelle. « [Zeuxis] eut pour contemporains et pour émules Timanthès, Androcyde, Eupompe, Parrhasius. Ce dernier, dit-on, offrit le combat à Zeuxis. Celui-ci apporta des raisins peints avec tant de vérité, que des oiseaux vinrent les becqueter; l’autre apporta un rideau si naturellement représenté, que Zeuxis, tout fier de la sentence des oiseaux, demande qu’on tirât enfin le rideau pour faire voir le tableau. Alors, reconnaissant son illusion, il s’avoua vaincu avec une franchise modeste, attendu que lui n’avait trompé que des oiseaux, mais que Parrhasius avait trompé un artiste, qui était Zeuxis. »
Une oeuvre interactive qui invite le spectateur à prendre la place de la bougie ?
Three Camera Participation / Participation TV, Nam June Paik, 1969-2001
Sa famille de robots.
Lors d’un interview avec un journaliste de Libération qui lui demandait pourquoi il avait choisi la figure du robot, Nam June Paik répondait : Tout simplement parce qu’il est beaucoup plus facile de réaliser un robot qu’une sculpture humaine. Rodin a mis un an à sculpter son Balzac; moi, je peux faire un robot par mois. Je suis donc plus rapide, plus vif que Rodin (rires), et d’ailleurs je suis pour l’automation ! Certes, je ne suis pas Rodin, mais j’ai quand même fait un Jean-Jacques Rousseau, un Marat, un Voltaire, un Diderot… que beaucoup de gens ont adoré. Je suis incapable de dessiner la figure humaine, sans doute parce que c’est une question trop complexe. Je peux dessiner un poulet, un chien, une voiture, mais pas un corps humain. Le totem est une vieille superstition et le robot est une création moderne, cybernétique. Mais en fait, cyber-totem = robot. Le robot est notre totem cybernétique, une cybervaccination du monde moderne.
Et enfin sa « chapelle Sixtine », trop vite vue ! L’heure de la fermeture du musée a précipité l’exploration des dernières pièces.
Gilbert Garcin et son double, Mister G. Photogramme extrait du documentaire « Tout peut arriver » de Ralf Kämpfe
C’est un photographe du nom de Gilbert Garcin qui a imaginé, mis en scène et photographié ces trois images mystérieuses. Né en 1929 à la Ciotat il a travaillé toute sa vie professionnelle dans une boutique qui vendait des luminaires. C’est à la retraite, à 65 ans, qu’il se met à photographier. Ce qui l’intéresse c’est de raconter des histoires. Comme il a besoin de personnages, il décide de se prendre lui même en photo. Il réussit aussi à convaincre de temps en temps sa femme, Monique, à jouer l’actrice à ses côtés.
« L’échange », Gilbert Garcin
Gilbert Garcin aime bricoler, travailler de ses mains. Tout se passe dans son atelier. À l’aide d’un retardateur, il se photographie dans différentes positions, Il découpe ensuite minutieusement le contour de ses silhouettes qu’il monte sur un petit support. Il construit peu à peu une maquette. Il installe ses personnages dans des décors, très souvent sur du sable. Parfois il utilise quelques accessoires comme des morceaux de ficelle… Il peut aussi projeter des images pour compléter sa mise en scène, il a toute une collection de diapositives représentant des ciels. Une photo peut lui demander jusqu’à 30 heures de préparation.
Gilbert Garcin dans son atelier. Photogrammes extrait du documentaire « Tout peut arriver » de Ralf Kämpfe
Il compare son travail à celui d’un réalisateur de cinéma de fiction. Ce qui l’intéresse c’est de créer une illusion qui provoque l’imagination des spectateurs. Chacun est libre d’interpréter ses mises en scène comme il le souhaite ! C’est ce que vous avez réussi à faire merveilleusement bien. Je me suis bien amusée à lire vos histoires sur le padlet de vos maîtresses.
Voici une retranscription simplifiée du scénario d’Hassan, Jean-Claude et l’oursin.
« Vivre masqué » de Gilbert Garcin
« Jean-Claude est un vieux monsieur qui ne voit pas la vie en rose mais en noir et blanc. Il a trop d’émotions. Voilà pourquoi il porte des masques dans sa main. Au début de cette histoire, le vieil homme décide, une nuit, de prendre l’air sur la plage pour évacuer son inquiétude. »
« Les précautions élémentaires » de Gilbert Garcin
« Au cours de sa promenade, il marche sur un oursin magique qui le pique. Il commence à rapetisser. Il devient tellement petit qu’il peut rentrer dans l’oursin. L’oursin se transforme en vaisseau. La boule piquante propose à Jean-Claude un voyage pour apprendre à gérer ses émotions. Au cours de ce voyage, Jean-Claude doit affronter plusieurs épreuves. Grâce à son guide, l’homme aux cheveux blancs découvre qu’il est endurant, il peut vivre tout petit et seul. Son inquiétude s’apaise peu à peu. »
« Embarquement immédiat » de Gilbert Garin
« Les pouvoirs de l’oursin se dissipent, le voyage est terminé. Jean-Claude sort du vaisseau, il retrouve sa taille normale. Le soleil brille. Jean-Claude, élégant, marche sur le sable. Il découvre une pelle qui va lui servir à construire une nouvelle vie joyeuse. »
Et si vous aidiez Hassan à approfondir son idée ? Quelles pourraient être les épreuves affrontées par Jean-Claude ? Je vous propose de dessiner les différentes actions qui composent chaque épreuve sous forme d’un storyboard.
Voici Le « pique » de la réussite écrit et dessiné par Hassan. Son personnage doit affronter une épreuve difficile : passer un examen. Je vous laisse découvrir cette séquence. BRAVO à notre jeune artiste !