Stage autour de l’image animée à Charenton-le-Pont

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Stage à la médiathèque des Quais de Charenton-le-Pont, avril 2021

Mercredi 21 avril 2021, projection des courts métrages :                                                       – Circuss, Sarah Moon, 2002                                                                                                 – Conte de quartier, Florence Miailhe, 2006

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Sarah Moon et Florence Miailhe

« Dans mes films adaptés de contes, c’est différent. Je les nomme « home movies », car je les tourne en quatre à cinq jours, avec très peu de moyens. Je comble les trous du récit avec des photos, nouvelles ou anciennes, comme je me sers de ma voix pour raconter l’histoire, parce que tout cela, je l’ai sous la main. C’est vraiment artisanal. »                               Interview de Sarah Moon, The Art Newspaper, 6 septembre 2020

Demain ? La photographie, Sarah Moon, 2017

 » On aurait donc bien tort d’établir de différences trop grandes entre son travail et la peinture immobile, qui fige et emprisonne le moment. D’ailleurs entre deux films (chacun lui a demandé environ deux ans de travail ), elle revient à la toile. Pour se libérer du carcan technique de l’animation. Pour se donner le temps d’hésiter, de traîner, de gâcher. Pour laisser surgir les idées qui feront le prochain film. Florence dit qu’elle trouve quand elle peint. Comme si la peinture était à l’origine. Comme si elle était la source dont il faudrait faire un fleuve. »             Un portrait de Florence Miailhe, Marie Desplechin, Chroniques d’ici et d’ailleurs, Garde -Temps, Arte Éditions, 2006

Cinq jeunes se sont retrouvés à la médiathèque pour cette première séance de stage. Un luxe appréciable en ces temps de COVID-19. Après la projection des deux courts métrages chacun a noté sur des post-it colorés ses premières réactions afin de nourrir l’échange passionnant qui a suivi leur mise en commun.

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réacttion

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Jeudi 22 avril 2021, atelier folioscope / flip-book

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L’envol d’oiseaux vu par Sarah Moon (Circuss) et Florence Miailhe (Conte de quartier)

« On ne sait plus ce qui bouge et ce qui est immobile, le cinéma redevient ce qu’il est ; une succession d’images fixes qui dansent avec le temps, le temps qui fuit et qui revient, et le noir, et le blanc, qui se partagent la mise. »                                                                         Comme si le cinéma s’inventait à nouveau, Philippe Rousselot dans le catalogue de l’exposition PasséPrésent, Sarah Moon, Paris Musée, 2020

Après avoir manipulé des jouets optiques, les enfants ont rendu une nouvelle vie à des livres mis au rebut en dessinant à leur tour l’envol d’un oiseau et une métamorphose impressionnante.

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Une dernière découverte avant de se quitter, la vidéo Second hand reading de l’artiste sud africain William Kentridge qui transforme un dictionnaire en un flip-book.

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Cyclopedia

Cyclopedia of drawing, William Kentridge, 2004

« Mes premières animations ont consisté à dessiner des balles qui rebondissent dans les marges des pages de mes livres de classe. Je pense que c’est mon père qui m’a appris à faire ça ; c’est une technique d’animation qui remonte aux années 1920. Je me demande si les élèves faisaient cela avant le cinéma d’animation ; dans les musées sur l’histoire du cinéma, je n’ai pas vu de livres du début du XIXème siècle contenant ce genre de dessin en marge. »                                                                                                                               Le dessinateur et son double, entretien « en stéréo » avec William Kentridge, Michael Auping, dans William Kentridge, cinq thèmes, exposition au Jeu de Paume, 2010

MERCI à Marie (réseau des médiathèques de Charenton-le-Pont) et Julia (Jeu de Paume) qui ont rendu possible ce stage.

Eté 2013 : d’une image à l’autre …

Dans une petite rue près de l'Arsenal de Venise, 19 juillet 2013

Dans une petite rue près de l’Arsenal de Venise, 19 juillet 2013

Sélection d’images fixes et animées qui m’ont fait vibrer cet été !

ANNECY

Pour une inconditionnelle du cinéma d’animation, commencer ses vacances par une étape à Annecy est hautement symbolique. Le festival est terminé depuis plusieurs semaines mais reste l’exposition permanente, un petit tour au musée-château et au conservatoire d’art et d’histoire s’impose avant d’aller se rafraichir dans le lac !

IMG_0006C’est l’oeuvre d’un couple, François et Chantal Loriot-Mélia, qui ouvre cette sélection estival. Elle est présentée dans la dernière salle du parcours art contemporain du musée-château, je suis fascinée par sa beauté et sa poésie. Des morceaux de verre sont collés sur une roue de bicyclette qui tourne doucement devant un faisceau lumineux, les ombres projetées de cette installation créent un paysage de montagne qui se déploie sous nos yeux comme un long rouleau de peinture chinoise.

Ready made in China, François et Chantal Loriot Mélia, 2000

Ready made in China, François et Chantal Loriot Mélia, 2000

La vue et la compréhension du dispositif très prosaïque amplifient l’émotion ressentie face aux images flottantes.

Et aussi …

Philippe Ramette et Bernard Moninot au musée-château, l’exposition permanente et l’exposition temporaire JPL Films au CITIA.

espace d'exposition CITIA

espace d’exposition CITIA

MILAN

Toutes les salles du Pavillon d’Art Contemporain (PAC) de Milan sont consacrées à l’exposition « Rise and Fall of Apartheid: Photography and the Bureaucracy of Everyday Life ». Cette impressionnante exposition explore 50 ans de guerre civile (1948-1994) à travers la vision de 70 photographes sud-africains.

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Je suis touchée par cette approche foisonnante, les photos de lutte contre le régime inique de l’apartheid côtoient les photos de la vie quotidienne marquée elle aussi par la ségrégation raciale.

Une salle est consacrée au cycle de films d’animation « Drawings for projection » de William Kentridge. J’avais découvert cet artiste lors de sa rétrospective au Jeu de Paume en 2010, j’avais été alors fascinée par sa technique d’animation au fusain, créant le mouvement par une succession de gommages et d’ajouts. La vision des films dans ce nouveau contexte d’exposition me fait percevoir pleinement leur dimension politique. Rien n’est figé, l’oeuvre et le regard porté sur elle sont en perpétuel mouvement.

Felix in Exile, William Kentridge, 1994

Felix in Exile, William Kentridge, 1994

Et aussi …

Deux superbes expositions : la collection de « mini-portraits » de Cesare Zavattini à la Pinacothèque de Brera et « Gianni Berengo Gardin, histoire d’un photographe » au Palais Reale.

"Cesare Zavattini, Luzzara" de Gianni Berengo Gardin, 1973

« Cesare Zavattini, Luzzara » de Gianni Berengo Gardin, 1973

VENISE

Aimer Venise est un cliché pour certains, mais moi j’aime passionnément cette ville, j’aime me perdre dans ses ruelles, j’aime la rencontre de l’eau et des vieilles pierres, j’aime partager ce plaisir avec pleins de touristes aux yeux qui brillent. Et puis, cette année, c’est la Biennale d’Art contemporain, je ne boude pas mon plaisir, j’arpente en long et en large les Guardini et l’Arsenal. Le pavillon flottant du Portugal m’offre même un petit tour en bateau, que du bonheur !

Trafaria Praia de Joana Vasconcelos, Pavillon du Portugal, Biennale de Venise, 2013

Trafaria Praia de Joana Vasconcelos, Pavillon du Portugal, Biennale de Venise, 2013

« Le palais encyclopédique » exposition internationale

Les images qui bougent m’attirent particulièrement, j’ai trouvé dans l’exposition  » Le palais encyclopédique » trois artistes qui explorent le collage et l’image en mouvement avec dextérité : l’hallucinant « Heaven and Earth Magic » d’Harry Smith, le vertigineux « Movie mural » de Stan Vanderbeek et l’inclassable « Grosse fatigue » de Camille Henrot.

Film n°12, Heaven and Earth Magic, Harry Smith, 1959-61

Photogramme du Film n°12, Heaven and Earth Magic, Harry Smith, 1959-61

Extrait de Movie Mural de Stan Vanderbeek, 1986-2013

Extrait de Movie Mural de Stan Vanderbeek, 1986-2013

Photogramme de Grosse fatigue, Camille Henrot, 2013

Photogramme de Grosse fatigue, Camille Henrot, 2013

C’est par leur vidéo « Le cours des choses » que j’avais découvert les deux artistes suisses, Peter Fischli et David Weiss. Ils sont présents à la Biennale avec un tout autre support, des sculptures en argile cru. Leur sens de l’humour et leur goût de l’accumulation me ravissent.

Suddenly, this overview, Peter Fischli et David Weiss,  1981-

Suddenly this overview, Peter Fischli et David Weiss, 1981-

Brunelleschiinvente la perspective, Fischli et Weiss, 1981-

Brunelleschi invente la perspective, Fischli et Weiss, 1981-

Opposition populaire : construction et déconstruction, Fischli et Weiss, 1981-

Opposition populaire : construction et déconstruction, Fischli et Weiss, 1981-

Les pavillons nationaux

Le pavillon libanais est consacré à la lumineuse vidéo « Letter To A Refusing Pilot » d’Akram Zaatari.

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram zaatari, 2013

Dans les années 80, une rumeur commence à circuler au Liban, un pilote de l’armée israélienne aurait refusé de lacher une bombe sur son objectif sachant que le bâtiment visé accueillait une école. Akram Zaatari est d’autant plus sensible à cette histoire que cette école se trouve dans sa ville natale, Saïda, et que son père en a été le directeur pendant une vingtaine d’années. Des années plus tard, lors d’un échange avec le réalisateur israélien Avi Mograbi, Zaatari découvre que le pilote fantasmé existe, il s’appelle Hagai Tamir.                                                                                                    Fiction et réalité, mémoire collective et individuelle s’entrelacent étroitement dans la vidéo qui utilise tout aussi bien des documents d’archive que des prises de vue actuelles.

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram Zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram Zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013

Grosse surprise en pénétrant dans la salle centrale du pavillon autrichien, un court dessin animé passe en boucle. C’est léger, reposant même, après certains pavillons hermétiques. On suit en chantonnant les aventures sylvestres d’un âne en costume de marin mais très vite on se demande pourquoi une Silly Symphony des studios Disney représente l’Autriche en 2013 … Erreur, j’ai été dupée, la lecture du cartel nous apprend que cette oeuvre est contemporaine et qu’elle n’est pas un Disney inédit mais la création d’un jeune artiste Mathias Poledna.

Imitation of life de Mathias Poledna, 2013

Imitation of life de Mathias Poledna, 2013

Mathias Poledna a travaillé à l’ancienne, réalisant plus de 5000 dessins avec des vétérans des studios californiens. Il a aussi réorchestré une chanson populaire des années 30 « I got a feeling, you’re foolin’with me « . Coup de projecteur sur une période sensible ? Hommage au cinéma d’animation traditionnel ? Mystification ?

Et aussi …

Les tags animés du pavillon vénézuélien, les expériences sensitives au pavillon coréen, Josef Koudelka au pavillon du Vatican, Zanele Muholi au pavillon sud-africain, les planches originales de « La Genèse » de Crumb …

Josef Koudelka au Pavillon du Vatican, Biennale de Venise, 2013

Josef Koudelka au Pavillon du Vatican, Biennale de Venise, 2013

MOULINS

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Depuis son ouverture je rêvais de visiter le Musée de l’Illustration Jeunesse. Ravie de le découvrir avec l’exposition temporaire consacrée à Georges Lemoine. Les dessins originaux exposés révèlent toute la finesse et la richesse de ce grand artiste. J’aime sa conception de l’illustration vue comme une interprétation musicale. De belles heures de lecture en perspective …