Master class de Zoia Trofimova, Kino à Issy les moulineaux, 28/09/2013
Galina Guine, productrice du Studio Nikita et responsable de l’association Kino, a eu l’excellente idée d’organiser samedi dernier une rencontre avec Zoia Trofimova. Cette artiste russe travaille avec son mari, Iouri Tcherenkov au Studio Folimage de Valence. Elle y a réalisé notamment le très beau court métrage Le trop petit prince. Sa maîtrise des pastels illumine l’histoire de ce petit homme occupé à nettoyer le soleil.
Le trop petit prince de Zoia Trofimova, Studio Folimage, 2001
A partir de dessins réalisés pour la création graphique du film Le père frimas, Zoia Trofimova explique toute la richesse de sa technique de grattage sur pastel.
Master class de Zoia Trofimova, Kino à Issy les moulineaux, 28/09/2013
Elle donne ses secrets de fabrication aux enfants et aux adultes ravis de mettre la main à la pâte.
Master class de Zoia Trofimova, Kino à Issy les moulineaux, 28/09/2013
Master class de Zoia Trofimova, Kino à Issy les moulineaux, 28/09/2013
Le pastel permet un travail couche par couche. Zoia applique une première couche de pastels à la cire, elle privilégie alors des couleurs claires qu’elle recouvre ensuite avec des pastels gras aux couleurs complémentaires. A l’aide d’un cutter, elle enlève de la matière pour révéler une texture profonde. Le cutter sert aussi à graver dans le pastel des lignes variées.
Master class de Zoia Trofimova, Kino à Issy les moulineaux, 28/09/2013
Le père Frimas est un spécial TV de 26 minutes produit par les films de l’Arlequin. Il a été programmé sur France 3 pendant les vacances de Noël 2012. En décembre prochain, il sortira sur les écrans de cinéma accompagné du court métrage de Tsuneo Goda, Le Noël de Komaneko.
Presque centenaire, Koko le Clown, revient faire le pitre sur les écrans de cinéma !
Héros d’encre et de papier, la naissance de ce personnage est intimement liée aux débuts du cinéma d’animation américain. Après avoir admiré Gertie le dinosaure de Winsor McCay, Max Fleischer n’a plus qu’une obsession, inventer une machine qui permette d’obtenir un mouvement dessiné fluide. En 1915, il met au point, avec l’aide de ses frères, le rotoscope. Cette machine permet de décalquer image par image le mouvement d’un acteur filmé en prise de vue réelle. Cette base permet ensuite d’animer un personnage dessiné.
Rotoscope, Max Fleischer, Brooklyn, NY, 6 décembre 1915
Pour tester leur machine, les frères Fleischer ont besoin d’un petit film en prise de vue réelle. Dave, le plus jeune frère, joue alors devant la caméra le rôle d’un clown facétieux qui donnera naissance à Koko le Clown.
Model-sheet de Koko et Bimbo, Dick Huemer, chef-animateur des Fleischer
Koko le Clown est l’un des premiers personnages créés spécifiquement pour un dessin animé. Les scénarios des courts métrages, dont il est le héros, ont une structure identique. Max Fleischer, filmé en prise de vue réelle, dessine sous nos yeux Koko qui prend vie. S’ensuit une suite d’interactions entre le créateur et sa créature, chacun pénétrant tour à tour dans le monde de l’autre. Courses poursuites, métamorphoses et gags divers s’enchaînent pour notre plus grand plaisir ! Invariablement, le film se termine par le retour de Koko dans son encrier. Il est difficile de résumer les histoires des courts métrages qui composent la série Out of the inkwell (hors de l’encrier), elles ne sont souvent qu’un prétexte à repousser les limites du réel. L’une des devises de Max Fleischer était : « Si ça peut être fait dans la réalité, ce n’est pas de l’animation. » Se battre avec une mouche, voyager sur Mars, s’envoler dans une bulle de savon, narguer un géant… Tout est possible dans l’univers de Koko le Clown !
Tantalizing fly (La mouche qui agace), 1919,
A trip to Mars (Voyage sur Mars), 1924
Bed time(Il est temps de se coucher), 1923
Sept courts métrages du début des années 20 composent cette nouvelle diffusion sur les écrans de cinéma. Même si le distributeur, Gebeka films, est spécialisé dans le cinéma jeune public, il serait dommage d’en priver les adultes, à voir sans limite d’âge !
A l’ouverture du film, la voix de Simon Hart nous accueille. Ce jeune ingénieur vient de vivre une aventure extraordinaire qu’il souhaite partager avec nous, spectateurs. Sur son bureau, son journal intime côtoie une pile de livres de Jules Verne. Il en saisit un, le feuillette et nous montre de magnifiques illustrations. La caméra s’arrête sur une gravure représentant un bateau en pleine mer, subitement le bateau se met en mouvement …
Karel Zeman a adapté un roman peu connu de Jules Verne, Face au drapeau, paru en 1896 aux éditions Hetzel. L’originalité de cette adaptation cinématographique est l’intérêt porté aux illustrations de la première édition. En effet, Zeman fait vivre à l’écran les gravures de Léon Benett en combinant prise de vue réelle et technique d’animation « image par image ». Les personnages joués par des acteurs évoluent dans des décors inspirés des gravures. Le choix du noir et blanc, l’omniprésence des rayures et l’importance des surfaces plates nous indiquent que nous ne sommes pas dans la réalité mais dans un monde inventé dans lequel nous allons vivre le temps d’une projection.
Face au drapeau, Illustration de Léon Benett, 1896
Les aventures fantastiques de Karel Zeman, 1958
La réussite de Zeman est qu’on oublie sa virtuosité technique pour rentrer pleinement dans le récit des Aventures fantastiques. Son adaptation est très libre, son récit est moins sombre que le roman d’origine. Le professeur Roch notamment n’est plus un inventeur mégalomane mais un savant naïf, déconnecté de la réalité. Simon Hart est le héros positif par excellence, ingénieux, droit, courageux … Zeman n’hésite pas à introduire des scènes visuellement très poétiques comme la fusion de deux poissons se transformant en papillon. Ils ponctuent aussi son récit avec des scènes humoristiques qui, si j’en crois les rires qui ont fusé dans la salle du Studio des Ursulines, fonctionnent toujours ! Il crée aussi de multiples objets aussi fabuleux les uns que les autres, un fer à repasser très original, une pince à crayon démesurée et une variété incroyable de moyens de transport. J’ai un petit faible pour le vélo sous-marin !
Le fer à repasser -canon
le vélo sous-marin
Cette reprise est un très beau cadeau de rentrée, merci aux Films Malavida qui ont travaillé avec le musée Karel Zeman de Prague pour nous l’offrir !
Ok, la sortie du dernier album de Zep est hyper médiatisée alors pourquoi en rajouter une couche ? Et bien, parce que, plan marketing ou pas, la lecture des premières planches d’ « Une histoire d’hommes » sur le site web de Télérama m’a tellement accrochée que je n’avais qu’une seule envie, courir vite dans ma librairie préférée pour en connaître la suite.
Je viens de lire « Une histoire d’hommes » trois fois. J’ai d’abord été happée par l’histoire de ces quatre copains qui formaient un groupe de rock au début des années 90, les Tricky Fingers. Une émission TV foireuse a fait exploser le groupe, il se retrouve 18 ans plus tard … L’histoire se déroule le temps d’un week-end dans un manoir anglais appartenant à l’ex-chanteur du groupe, seul à avoir réussi une carrière de rock star. De nombreux flashbacks ouvrent le huis-clos un peu étouffant de ces retrouvailles. Les personnages ne sont pas des caricatures, ils ont une vraie enveloppe, on est très vite en empathie avec eux. L’un des héros, Yvan, se perçoit comme un « authentique loser ». Autour de lui, gravitent trois hommes et deux femmes. « Histoire d’hommes », oui, mais surtout histoire de coeur, la prescription existe-t-elle dans le domaine des sentiments ?
Après une première lecture un peu frénétique, je reprends tout depuis le début pour apprécier les dessins réalistes, le jeu avec les couleurs, les cases ouvertes … Il y a effectivement un changement dans le style de Zep par rapport à ces précédents albums mais aussi de la continuité … Son goût pour le bleu et le mauve, sa volonté de sortir des cases, son plaisir de dessiner des rockeurs, son sens des dialogues …
Titeuf 9, « la loi du préau » de Zep, Glénat, 2002
« L’enfer des concerts » et « Une histoire d’hommes » de Zep, Dupuis-1999 et Rue de Sèvres-2013
Pour accompagner la sortie de l’album, la galerie Barbier & Mathon organise une exposition des planches originales ainsi que certains essais témoignant de la recherche graphique de Zep, son storyboard et les trois versions consécutives de l’histoire. Passionnant de voir les changements de style, les choix de cadrage successifs … Surprise aussi de voir que la couleur n’est pas présente sur les planches originales. Le métier de coloriste s’est aussi informatisé, son travail n’apparaît plus sur les cimaises des galeries mais fort heureusement il reste fondamental dans l’édition du livre.
A lire ! Zep commente 3 de ses planches, passionnant ! Il révèle notamment l’importance de la photographie et du cinéma dans la construction des images et du récit …
L’adaptation cinématographique de la BD « Aya de Yopougon » est sortie pendant la trêve estivale. Fort heureusement, les organisateurs du festival Croq’anime ont eu l’excellente idée de proposer à Marguerite Abouet d’être la marraine de leur sixième édition. Coup de projecteur salutaire pour ceux qui comme moi auraient loupé la sortie du film !
Pendant la préparation du film, j’avais eu l’occasion, au Salon du livre, d’entendre Clément Oubrerie parler de son travail ( pour lire le billet, c’est ici !). Je suis d’autant plus curieuse de découvrir son coauteur, Marguerite Abouet. On devine, à voir la dame, que son implication, sa vitalité et son charisme sont pour beaucoup dans la réussite du film. Elle a écrit le scénario du film à partir des deux premiers tomes de la BD, son adaptation est très fidèle, elle a élagué quelques scènes et supprimé des intrigues qui se poursuivent dans le tome 3 (l’amour entre Albert et Inno, l’élection de Miss Yopougon). Elle s’est beaucoup impliquée dans la mise en mouvement et dans le « jeu » des personnages, elle prête aussi sa voix à Fanta, la mère d’Aya … Les quelques extraits et séquences du tournage projetés lors de la soirée d’ouverture de Croq’anime me donnent envie de me précipiter au cinéma dès le lendemain !
Aya est à l’affiche dans deux cinémas parisiens. Amis lecteurs, ne laissez pas passer votre chance de découvrir ce petit bijou sur grand écran !
Petite escapade pour préserver, encore un peu, le rythme des vacances ! Le village de Blandy-les-Tours semble hors du temps, le passé invite le présent dans ses murs. Le château moyenâgeux très joliment rénové accueille comme un écrin l’oeuvre d’un artiste contemporain, Nari Ward. Cette exposition fruit d’une collaboration active avec la Galleria Continua est une belle réussite d’un projet artistique hors des sentiers battus. Conceptuel, ludique, participatif, engagé, le travail de Nari Ward est à même de toucher un public très varié, notamment celui qui n’a pas pour habitude de franchir la porte d’une galerie d’art contemporain.
« Stallers » de Nari Ward, Blandy-les tours, 2013
Qu’il est bon de régresser ….
« Carry on » de Nari Ward, 2013
« Radiant Scans 4″ de Nari Ward, 2013
« CarouSoul » de Nari Ward, 2011
« Canned smiles » de Nari Ward, 2013
« Mission Accomplished » de Nari Ward 1 et 2, 2013
« Untold » de Nari Ward, 2013
« Untold » de Nari Ward, 2013
« Stroller Sprouts » de Nari Ward, 2013
Le château de Vaux le Vicomte se situe à quelques kilomètres de Blandy. L’année Le Nôtre me donne envie de revoir le domaine de Fouquet. L’exposition consacrée au jardinier le plus célèbre de France et une belle promenade dans le parc révèlent des jeux de perspective et des illusions optiques incroyables. André Le Nôtre n’a pas usurpé l’appellation de « magicien de l’espace« .
Miroir d’eau carré du château de Vaux le Vicomte, 24/08/13
Plus de 400 mètres séparent le château de son reflet, fantastique !
Extrait d’un panneau explicatif du parc de Vaux le Vicomte
Dans une petite rue près de l’Arsenal de Venise, 19 juillet 2013
Sélection d’images fixes et animées qui m’ont fait vibrer cet été !
ANNECY
Pour une inconditionnelle du cinéma d’animation, commencer ses vacances par une étape à Annecy est hautement symbolique. Le festival est terminé depuis plusieurs semaines mais reste l’exposition permanente, un petit tour au musée-château et au conservatoire d’art et d’histoire s’impose avant d’aller se rafraichir dans le lac !
C’est l’oeuvre d’un couple, François et Chantal Loriot-Mélia, qui ouvre cette sélection estival. Elle est présentée dans la dernière salle du parcours art contemporain du musée-château, je suis fascinée par sa beauté et sa poésie. Des morceaux de verre sont collés sur une roue de bicyclette qui tourne doucement devant un faisceau lumineux, les ombres projetées de cette installation créent un paysage de montagne qui se déploie sous nos yeux comme un long rouleau de peinture chinoise.
Ready made in China, François et Chantal Loriot Mélia, 2000
La vue et la compréhension du dispositif très prosaïque amplifient l’émotion ressentie face aux images flottantes.
Et aussi …
Philippe Ramette et Bernard Moninot au musée-château, l’exposition permanente et l’exposition temporaire JPL Films au CITIA.
espace d’exposition CITIA
MILAN
Toutes les salles du Pavillon d’Art Contemporain (PAC) de Milan sont consacrées à l’exposition « Rise and Fall of Apartheid: Photography and the Bureaucracy of Everyday Life ». Cette impressionnante exposition explore 50 ans de guerre civile (1948-1994) à travers la vision de 70 photographes sud-africains.
Je suis touchée par cette approche foisonnante, les photos de lutte contre le régime inique de l’apartheid côtoient les photos de la vie quotidienne marquée elle aussi par la ségrégation raciale.
Une salle est consacrée au cycle de films d’animation « Drawings for projection » de William Kentridge. J’avais découvert cet artiste lors de sa rétrospective au Jeu de Paume en 2010, j’avais été alors fascinée par sa technique d’animation au fusain, créant le mouvement par une succession de gommages et d’ajouts. La vision des films dans ce nouveau contexte d’exposition me fait percevoir pleinement leur dimension politique. Rien n’est figé, l’oeuvre et le regard porté sur elle sont en perpétuel mouvement.
Felix in Exile, William Kentridge, 1994
Et aussi …
Deux superbes expositions : la collection de « mini-portraits » de Cesare Zavattini à la Pinacothèque de Brera et « Gianni Berengo Gardin, histoire d’un photographe » au Palais Reale.
« Cesare Zavattini, Luzzara » de Gianni Berengo Gardin, 1973
VENISE
Aimer Venise est un cliché pour certains, mais moi j’aime passionnément cette ville, j’aime me perdre dans ses ruelles, j’aime la rencontre de l’eau et des vieilles pierres, j’aime partager ce plaisir avec pleins de touristes aux yeux qui brillent. Et puis, cette année, c’est la Biennale d’Art contemporain, je ne boude pas mon plaisir, j’arpente en long et en large les Guardini et l’Arsenal. Le pavillon flottant du Portugal m’offre même un petit tour en bateau, que du bonheur !
Trafaria Praia de Joana Vasconcelos, Pavillon du Portugal, Biennale de Venise, 2013
« Le palais encyclopédique » exposition internationale
Les images qui bougent m’attirent particulièrement, j’ai trouvé dans l’exposition » Le palais encyclopédique » trois artistes qui explorent le collage et l’image en mouvement avec dextérité : l’hallucinant « Heaven and Earth Magic » d’Harry Smith, le vertigineux « Movie mural » de Stan Vanderbeek et l’inclassable « Grosse fatigue » de Camille Henrot.
Photogramme du Film n°12, Heaven and Earth Magic, Harry Smith, 1959-61
Extrait de Movie Mural de Stan Vanderbeek, 1986-2013
Photogramme de Grosse fatigue, Camille Henrot, 2013
C’est par leur vidéo « Le cours des choses » que j’avais découvert les deux artistes suisses, Peter Fischli et David Weiss. Ils sont présents à la Biennale avec un tout autre support, des sculptures en argile cru. Leur sens de l’humour et leur goût de l’accumulation me ravissent.
Suddenly this overview, Peter Fischli et David Weiss, 1981-
Brunelleschi invente la perspective, Fischli et Weiss, 1981-
Opposition populaire : construction et déconstruction, Fischli et Weiss, 1981-
Les pavillons nationaux
Le pavillon libanais est consacré à la lumineuse vidéo « Letter To A Refusing Pilot » d’Akram Zaatari.
Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram zaatari, 2013
Dans les années 80, une rumeur commence à circuler au Liban, un pilote de l’armée israélienne aurait refusé de lacher une bombe sur son objectif sachant que le bâtiment visé accueillait une école. Akram Zaatari est d’autant plus sensible à cette histoire que cette école se trouve dans sa ville natale, Saïda, et que son père en a été le directeur pendant une vingtaine d’années. Des années plus tard, lors d’un échange avec le réalisateur israélien Avi Mograbi, Zaatari découvre que le pilote fantasmé existe, il s’appelle Hagai Tamir. Fiction et réalité, mémoire collective et individuelle s’entrelacent étroitement dans la vidéo qui utilise tout aussi bien des documents d’archive que des prises de vue actuelles.
Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013
Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013
Grosse surprise en pénétrant dans la salle centrale du pavillon autrichien, un court dessin animé passe en boucle. C’est léger, reposant même, après certains pavillons hermétiques. On suit en chantonnant les aventures sylvestres d’un âne en costume de marin mais très vite on se demande pourquoi une Silly Symphony des studios Disney représente l’Autriche en 2013 … Erreur, j’ai été dupée, la lecture du cartel nous apprend que cette oeuvre est contemporaine et qu’elle n’est pas un Disney inédit mais la création d’un jeune artiste Mathias Poledna.
Imitation of life de Mathias Poledna, 2013
Mathias Poledna a travaillé à l’ancienne, réalisant plus de 5000 dessins avec des vétérans des studios californiens. Il a aussi réorchestré une chanson populaire des années 30 « I got a feeling, you’re foolin’with me « . Coup de projecteur sur une période sensible ? Hommage au cinéma d’animation traditionnel ? Mystification ?
Et aussi …
Les tags animés du pavillon vénézuélien, les expériences sensitives au pavillon coréen, Josef Koudelka au pavillon du Vatican, Zanele Muholi au pavillon sud-africain, les planches originales de « La Genèse » de Crumb …
Josef Koudelka au Pavillon du Vatican, Biennale de Venise, 2013
MOULINS
Depuis son ouverture je rêvais de visiter le Musée de l’Illustration Jeunesse. Ravie de le découvrir avec l’exposition temporaire consacrée à Georges Lemoine. Les dessins originaux exposés révèlent toute la finesse et la richesse de ce grand artiste. J’aime sa conception de l’illustration vue comme une interprétation musicale. De belles heures de lecture en perspective …
Les toits gris de Blois vus de la Maison de la Magie Robert-Houdin, 4 juillet 2013
Après mon escapade au Louvre Lens, c’est Blois et sa Maison de la magie qui m’attirent hors de la capitale. Le titre de l’exposition temporaire est tout simplement irrésistible : « Fascination optique »…
Avant même de découvrir l’exposition, je tombe sous le charme des illusions optiques conçues par James Hodges. Cet artiste aux multiples facettes a revisité de nombreux jeux avec un graphisme en noir et blanc très clair qui réussit à troubler notre regard.
Figures réversibles de James Hodges, Maison de la magie, Blois
Figures réversibles de James Hodges, Maison de la magie, Blois
Mots embrouillés de James Hodges, Maison de la Magie, Blois
Roi ou Reine ? de James Hodges, Maison de la magie, Blois
Après cette mise en appétit, il est temps de découvrir l’exposition temporaire. Au sous-sol, un grand cabinet de curiosité a été constitué, les différentes pièces présentent de nombreuses images qui nous invitent à jouer avec nos yeux et notre cerveau, quel plaisir d’être trompé !
Face à ce paisible paysage gravé, on a la tête qui tourne en lisant le cartel : 78 animaux, 10 êtres humains, 7 visages et 10 lettres s’y cacheraient …
J’ai trouvé plusieurs chiens, des singes, des éléphants, des chevaux, un castor, des hommes à chapeaux… Je cherche toujours la girafe, on m’a assuré qu’il y en avait une !
J’ai aussi découvert l’artiste américain, Gustave Verbeek, qui a publié dès 1903 dans le New York Herald des planches de 6 cases complètement réversibles. Fascinant !
The upside down of little lady Lovekins and old man Muffaro, Gustave Verbeek, 1904
Sans attraper un torticolis ni casser votre ordinateur, vous allez pouvoir observer comment un vieil homme se transforme en jeune fille, comment un canoë devient le bec d’un oiseau, comment des vagues se changent en oiseaux …
De très beaux objets complètent l’exposition, kaléidoscopes, anamorphoses, objets usuels .
Je ne connaissais de Robert-Houdin que son théâtre dont Georges Méliès fut le dernier directeur. La Maison de la Magie rend hommage à cet homme éclectique qui a uni l’art et la science avec passion.
J’apprends que Robert-Houdin, horloger de formation, avait conçu un automate « écrivain-dessinateur » qui a certainement brulé lors d’un incendie à New-York … Les images du livre et du film « Hugo Cabret » me reviennent en tête, quand la réalité nourrit la fiction …
« L’invention d’Hugo Cabret » de Brian Selznick
Pour finir, ne quittez pas la Maison de la Magie sans avoir tester l’Hallucinoscope. A l’aide de lunettes à miroir, vous allez enfin marcher au plafond sans aucun danger ni préparation physique intensive !