« J’étais peintre avant de devenir cinéaste. J’essaie de le rester : voilà toute ma philosophie. Promener le pinceau de la palette à la toile c’est là le plaisir du peintre, un plaisir qui prend fin dès l’œuvre faite. Quand je peins ou quand je regarde peindre, j’ai l’impression, peut-être par déformation professionnelle, que les métamorphoses successives subies par la toile, depuis son état vierge jusqu’à sa fin qui n’est dans mon propre cas au moins, que barbouillage et torture, ont cent fois plus d’intérêt que l’oeuvre finie. » L’écran et le pinceau, Norman McLaren, FEMA La Rochelle, 1982
Projection-conférence : Jeux d’images, Norman McLaren, 1942-1963 Cinéma La Coursive à la Rochelle Mercredi 1er Mars 2023
McLaren on McLaren, Grant Munro, 1983, 7 min Norman McLaren s’adresse à la caméra en anglais à l’occasion du festival d’Arnhem (Pays-Bas). Il rend hommage à ses principaux collaborateurs de l’ONF.
J’ai pu regarder à l’ONF vos travaux récents, Sphères, Synchromie, Pas de deux et Ballet Adagio ; j’ai été émerveillé et aussi très ému ; ce que vous faites est unique au monde, unique dans l’histoire du cinéma, j’avais les larmes aux yeux en regardant vos films et je me sentais un cinéaste bien lourd en voyant vos danseurs en slow motion but in strong emotion. François Truffaut, lettre du 18 octobre 1973, Los Angeles.
» Dans beaucoup de vos films, et ça remonte à Hen Hop et La Poulette grise, il y a des tas de poulets, de poules et d’oeufs. On les trouve par-ci par-là, même dans les films les plus abstraits. D’où viennent-ils ? Il faudra interroger mon psychiatre ou mon subconscient car je ne sais pas d’où ça vient ni pourquoi ça a continué. Je dirais une chose. Une poule ou un oiseau quelconque est très facile à dessiner, c’est linéaire. C’est très commode pour l’animation à cause de sa simplicité : moins d’articulations qu’un être humain, beaucoup moins. Et puisque j’ai la conviction que l’émotion doit s’exprimer à travers la qualité du mouvement même, le « quoi » importe moins que le « comment ». Je pourrai peut-être faire un film qui exprimerait la même émotion avec comme motif deux êtres humains ou deux animaux, à l’instar des dessins animés. Je choisis des éléments simples, comme une poule, pour exprimer, raconter ce que j’ai à dire. Ça vous paraît … une explication plausible ? » Entretien entre Norman McLaren et Guy Cotte, 1967, collection Cinéma de notre temps, André S. Labarthe, 1972-2001
» L’enfant et l’artiste habitent le même pays. Une contrée sans frontière. Un lieu de transformations et de métamorphoses. » L’Enfance de l’Art, Elzbieta, Editions du Rouergue, 1997
Projection-conférence : Jeux d’images de Norman McLaren Monsieur et monsieur de Břetislav Pojar Cinéma Les Lobis de Blois Lundi 27 novembre 2017
Pour la première édition du dispositif Maternelle et Cinéma dans le Loir-et-Cher deux grands créateurs-explorateurs sont à l’honneur, Norman McLaren et Břetislav Pojar ! L’agence régionale du Centre-Val de Loire, Ciclic, soutient cette expérimentation en organisant cette rencontre et en mettant à la disposition des classes un ensemble d’albums jeunesse sur le thème de la métamorphose.
Caprice en couleurs de Norman McLaren et Evelyn Lambart, 1949
Des photogrammes de Caprice en couleurs : formes simples, formes complexes, dessins figuratifs Deux autres articles sont consacrés à Jeux d’images, c’est ici et là. Et aussi, un entretien passionnant avec Evelyn Lambart …
Intriguée par le logo animé qui annonce les courts métrages des contes de la mère poule, j’ai été ravie d’assister à la conférence donnée par Bamchade Pourvali au Forum des images le mois dernier sur l’Institut pour le Développement Intellectuel des Enfants et des Adolescents, l’institut iranien Kanoun. Particulièrement intéressée par les liens entre les livres illustrés et le cinéma d’animation, j’ai choisi dans cette très riche présentation des oeuvres d’artistes qui sont à la fois illustrateur et réalisateur.
L’idée première de l’institut Kanoun, créé en 1964, était de favoriser la traduction, l’édition et la diffusion de livres en direction de la jeunesse à travers un large réseau de bibliothèques. Les bibliothèques se sont rapidement transformées en centre d’art proposant des activités artistiques de plus en plus variées aux enfants ; cinéma, musique, danse, théâtre… Un des premiers livres marquant de l’institut a été la création en 1967 de l’album Le petit poisson noir par l’écrivain Samad Behrangi et l’illustrateur Farshid Mesghali.
Le petit poison noir est un être de désir, il veut savoir comment se termine le cours d’eau dans lequel il vit avec sa mère. Contre l’avis de cette dernière, il décide de suivre le fil de l’eau et d’atteindre l’océan. Au cours de son voyage il fait de nombreuses rencontres avec différentes créatures qui peuplent la rivière… Pour Bamchade Pourvali, cet album introduit l’une des philosophies essentielles de l’institut Kanoun, inviter les enfants à sortir de leur cadre habituel pour aller à la rencontre de la vie.
Ce récit initiatique est accompagné de magnifiques linogravures de l’artiste Farshid Mesghali qui réalisera par la suite le premier dessin animé produit par le Kanoun, Agha-ye Hayoola (M. Monstre) en 1970. Petit poisson noir remporte en 1969 le grand prix du livre pour enfants de Bologne.
Le deuxième album présenté par Bamchade Pourvali est Les corbeaux de l’écrivain Nader Ebrahimi et de l’illustrateur Noureddin Zarinkelk.
L’illustration de la couverture rappelle le court-métrage du dessinateur Chaval, Les oiseaux sont des cons, que devait connaître Noureddin Zarinkelk ayant étudié l’animation en Europe auprès de Raoul Servais. Les fleurs du tapis est un autre album réalisé par ce duo d’auteurs. L’illustration, d’un style très différent de l’album précédent,est un hommage à l’art du tapis iranien.
Le premier film réalisé en Iran par Noureddin Zarinkelk est un petit bijou surréaliste qui enchaîne à un rythme trépidant de multiples métamorphoses : le penseur de Rodin côtoie la statue de la Liberté mais aussi un mollah et une femme voilée.
Quatre plus tard, il réalise Amir Hamzeh et le Zèbre qui est une oeuvre majeure selon Bamchade Pourvali. Ce film rassemble de nombreux éléments de la culture iranienne : les miniatures, la musique, la danse et aussi la figure du diable…
Un autre artiste fondateur du Studio d’animation Kanoun est Ali Akbar Sadeghi, les miniatures iraniennes et les légendes du Livre des Roissont à la source de ses illustrations et de ses films.
Le dernier film d’animation présenté est l’oeuvre du cinéaste Sohrab Shahid-Saless qui s’inspire directement de la technique de la pixilation inventée par Norman McLaren.
Tous les films réalisés dans le cadre de l’institut Kanoun, quelque soit leur durée, étaient accompagnés à leur sortie par une affiche. C’est Abbas Kiarostami qui est l’auteur de celle du film de Sohrab Shahid-Saless, un bel exemple de son talent de graphiste.
Abbas Kiarostami, Noir et blanc, 1972
Pour ceux qui aimeraient continuer cette découverte… De nombreux courts métrages d’animation réalisés dans le cadre de l’institut Kanoun ont été édités en DVD par les distributeurs suivants : Les films du préau, Les films du Whippet et Les films du paradoxe.
Photogramme d’Il était une chaise de Claude Jutra et Norman McLaren, 1957
« Mon but était d’essayer de faire comprendre au spectateur de façon très méthodique et très rigoureuse, comment s’établissent les correspondances entre le son et la musique » Norman McLaren cité sur le site Sonore Visuel
Projection-conférence : Jeux d’images de Norman McLaren Programme de sept courts métrages Cinéma l’Etoile de la Courneuve Jeudi 4 février 2016 Espace des Arts, salle Philippe Noiret des Pavillons sous bois Lundi 15 février 2016
Caprice en couleurs d’Evelyn Lombart et Norman McLaren, 1949
» Le film est une musique qui vous atteint par l’intermédiaire de l’oeil. » Elie Faure, De la cinéplastique à son destin social, Librairie Plon, 1937
La nouvelle programmation Maternelle et Cinémamet à l’honneur deux grands créateurs de courts métrages d’animation avec La boîte à malice de Koji Yamamura et Jeux d’images de Norman McLaren.
Présentation des deux programmes au Cinéma Jean Gabin d’Argenteuil Mercredi 14 octobre 2015
En 2014, la ville de Montréal célèbre le centième anniversaire de la naissance de McLaren, à cette occasion Koji Yamamura et son épouse Sanae revisitent le court métrage Caprice en couleurs réalisé par Norman McLaren et Evelyn Lambart en 1949.
Document accompagnant la présentation Pour aller plus loin et fichiers à télécharger :
Une nuit résolument sous le signe de la fête ! Une explosion de couleurs, de sons, de plaisirs partagés. Jouer à cache-cache place de la République, admirer les oeuvres de Robin Rhode, Rosa Barba, Norman McLaren… boire un p’tit verre de blanc près du canal de l’Ourcq, danser avec le petit bal de poche au 104, vibrer à l’unisson avec des milliers de personnes devant le feu d’artifice de Cai Guo-Qiang…
Fog square, 2013 de Fujiko Nakaya
La pendule de glace de Lily Hibberd
Fosse d’orchestre de Rosa Barba
A day in May de Robin Rhode
Canal de l’Ourcq
Projection de courts métrages de Norman MacLaren au 104