« La Belle et la Bête » Jean Cocteau, 1946
[Les images de Cocteau] « Transparentes, idéalement translucides, comme si Cocteau avaient pris très au sérieux la matière-même de la pellicule, comme si cette nouvelle peau, qui venait remplacer le papier, qui est uniface et opaque, l’enchantait pour sa réversibilité : l’endroit et l’envers de deux mondes, miroir à deux faces, harmonisant des mouvements que l’on peut tout aussi bien démonter (les trucages fameux de simplicité dans La Belle et la Bête en séquences montées à l’envers), un corps enfin qui ne réfléchit que lorsqu’il est traversé de lumière. » Cocteau et le Cinéma, Désordres, Philippe Azoury, Jean-Marc Lalanne, Cahiers du Cinéma, Centre Pompidou, 2003
Formation médiation jeune public Mercredi 7 février 2024 Cinéma Le Palais à Créteil
Documents à télécharger : Pour aller plus loin, L’ombre démesurée, Les cinq secrets, D’un reflet à l’autre, Faut-il toujours dire la vérité ? et aussi ici
« Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images. »
Le sang d’un poète, Jean Cocteau, 1930 « Je suis votre miroir, la Belle. Réfléchissez pour moi, je réfléchirai pour vous. »
La Belle et la Bête, Jean Cocteau, 1946
Cocteau fait du miroir en objet magique par excellence, doué de parole, capable de révéler l’essence des êtres et d’annoncer le futur. Il permet aussi que Belle voit à distance la souffrance des personnes qui lui sont chères, son père malade puis la bête abandonnée. Lors de la toute dernière partie de la formation, les participants ont joué avec des miroirs, ils avaient pour consigne d’explorer l’espace du cinéma avec des miroirs et de réaliser des photographies irréelles. Deux groupes ont joué avec la lumière de la salle. Intercepter à l’aide du miroir le faisceau lumineux du projecteur et renvoyer l’image sur d’autres surfaces que celle de l’écran. Renvoyer des éclats lumineux pour créer des taches de lumière.
Un usage qui me rappelle l’utilisation d’éclats de miroir dans un bac d’eau par le génial chef opérateur Henri Alekan afin de créer en studio l’effet de vagues miroitantes.
« Alekan, la lumière », Michel Dumoulin, 1985 à voir ici (à partir de 17:30)
Jouer avec le surcadrage et la profondeur de champ…
D’autres groupes sont sortis de la salle et ont investi différents lieux et objets du cinéma. Utiliser l’objectif d’un ancien projecteur, utiliser le miroir des toilettes, créer une installation avec des supports publicitaires…
Jouer avec la mise en abyme …