« J’étais peintre avant de devenir cinéaste. J’essaie de le rester : voilà toute ma philosophie. Promener le pinceau de la palette à la toile c’est là le plaisir du peintre, un plaisir qui prend fin dès l’œuvre faite. Quand je peins ou quand je regarde peindre, j’ai l’impression, peut-être par déformation professionnelle, que les métamorphoses successives subies par la toile, depuis son état vierge jusqu’à sa fin qui n’est dans mon propre cas au moins, que barbouillage et torture, ont cent fois plus d’intérêt que l’oeuvre finie. » L’écran et le pinceau, Norman McLaren, FEMA La Rochelle, 1982
Projection-conférence : Jeux d’images, Norman McLaren, 1942-1963 Cinéma La Coursive à la Rochelle Mercredi 1er Mars 2023
McLaren on McLaren, Grant Munro, 1983, 7 min Norman McLaren s’adresse à la caméra en anglais à l’occasion du festival d’Arnhem (Pays-Bas). Il rend hommage à ses principaux collaborateurs de l’ONF.
Le cinéma c’est formidable, il y a un écran avec des gens qui ont une tête de 30 mètres carrés, qui vous dominent : on n’ose pas moufter, on a du respect pour le spectacle dans une salle de cinéma, on est dominé par l’image et aussi on est sensible à la présence du public. Paul Grimault, Jean-Pierre Pagliano, Lherminier, 1986
Le monde de Grimault est proche de celui du conteur danois. D’un côté des personnages attachants, naïfs, enfantins, de l’autre : la méchanceté et l’hypocrisie concrétisée par des personnages inquiétants chaussés de godillots à clous et armés de parapluies. Cette lutte du merveilleux et de la cruauté est le dénominateur commun de l’œuvre de Grimault. Défense du court métrage français, François Porcile, Le Cerf/Corlet,1997
Projection-conférence : Le roi et l’oiseau, Paul Grimault, 1980 Cinéma Le Rex de Châtenay-Malabry Samedi 4 février 2023 Cinéma Jean Vigo de Gennevilliers Samedi 11 février 2023 Co-animation avec Marc Laugenie (conseiller pédagogique en musique)
Et qui était-elle ? Qui était Yes ? Qu’est-ce que je savais d’elle ? Et elle de moi ? On s’apportait beaucoup l’une à l’autre. On se complétait, mais pas comme on pourrait le penser. Je la sentais plus domestiquée que moi. Plus sous emprise. Moi, plus tentée par la sauvagerie qu’elle. Par la liberté. Alors, qui de nous deux domestiquait l’autre ? Qui ensauvageait l’autre ? Et qui de nous deux aimait l’autre de façon désintéressée ? Alors, ça, grande question et simple réponse : aucune des deux. Un chien à ma table, Claudie Hunzinger, page 144, Grasset, 2022
Formation en distanciel, Cinémas 93L’extraordinaire voyage de Marona, Anca Damian, 2019 Vendredi 20 janvier 2023
Avec un collègue, nous allions voir tous les films avec Félix le chat et compagnie, nous nous arrangions avec les projectionnistes pour pouvoir étudier la pellicule fenêtre par fenêtre sur leurs tables de rembobinage, et ainsi, nous nous faisions un semblant d’idée sur la création du mouvement animé. (…) Lorsque je tourne un film, je ne pense pas tant au succès, je cherche avant tout à accomplir un travail honnête, avec quelque chose pour les yeux et quelque chose pour les oreilles, quelque chose qui donne à penser et quelque chose qui porte à rire, quelque chose qui apporte un peu de bonheur et quelque chose qui, parfois subrepticement, vous touche le cœur de façon durable. (…) Mais si vous voulez savoir pourquoi je tourne des films – alors je dois avouer que je cherche un No man’s land, une île où nul cinéaste n’a encore posé le pied, une planète où nul réalisateur n’a encore planté son drapeau de découvreur, un monde qui n’existe que dans les contes de fées. Je vous ai toujours dit que j’aime beaucoup les enfants, et pour pouvoir communiquer avec eux, je ne dois pas trop m’éloigner d’eux. Mais c’est aux adultes que Prokouk était destiné. Extraits du Dossier de Presse, Malavida
Deux RDV autour du programme La magie de Karel Zeman ( 1945-1972) mercredi 18 janvier 2023 au cinéma Le Rex de Châtenay-Malabry mercredi 25 janvier 2023 au collège Maréchal Leclerc de Puteaux
Un sale gosse gâté-pourri de Séoul est confié à sa grand-mère, très âgée, pendant les vacances. Elle vit isolée dans la montagne, dans un état de misère impressionnant pour un spectateur coréen certes, et européen encore plus. La réalisatrice ne nous le fait pas percevoir par le dialogue mais par la mise en scène : la vieille femme cassée en deux par les rhumatismes grimpe le long d’un sentier escarpé et caillouteux. Lentement et sereinement, le résultat d’une nécessité quotidienne. C’est la simple durée – inhabituelle – de cette séquence consacrée à un non-événement qui fait germer l’empathie. Trente films, trente points de vue sur le cinéma, Carole Desbarats, De zéro de conduite à Tomboy, Enfants de cinéma, 2021
Projection-conférence : Jiburo, Lee Jeong-hyang, 2002 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 11 janvier 2023
« L’histoire a d’abord été écrite sous forme de roman, en y mettant tous les rêves d’aventures de mer qui me hantaient lorsque j’avais treize ans et qui ne m’ont pas quitté. Ces rêves se référaient davantage à Conrad ou Stevenson (en particulier David Balfour qui était mon personnage préféré). Le périple de ce gamin sur l’océan, et ses aventures, le placent chaque fois devant un vrai problème d’adolescent, intime et secret. Il s’agissait pour moi de le rendre crédible « par l’intérieur »… » Jean-François Laguionie rétrospective, l’ADRC, 2019
« Moi je suis un vieux bonhomme, mais je me sens complètement immature, et quand je fais un film, je parle à l’enfant qui est en moi. Et inversement, quand j’étais enfant, je me considérais déjà comme un adulte. Donc je ne voulais pas qu’on me raconte de bêtises. » Laguionie en été, France Culture, 2019
Projection-conférence : L’île de Black Mór de Jean-François Laguionie, 2004 Cinéma Le Rex de Châtenay-Malabry Samedi 3 décembre 2022 Cinéma Jean Vigo de Gennevilliers Samedi 10 décembre 2022
Jean-François Laguionie et Christophe Héral, réalisateur et compositeur de L’Île de Black Mór, parlent de leur collaboration au Festival Gindou, à voir et à écouter à ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=Fy-CT9w3Fro
Festival 2018
La Reine des pirates est l’adaptation pour les enfants de la fiction radio La dernière Nuit d’Anne Bonny de Claire Richard, une petite merveille !
« La complicité professionnelle entre Djibril et moi a débuté quand il a eu sa caméra en main. C’était en 1965. Il avait dix-huit ans : un âge précoce dans un pays où le cinéma n’existait pas. J’étais à l’école et je séchais les cours pour l’accompagner dans son aventure. Donc vous voyez à quel point nous étions déjà, très tôt, portés vers des questionnements de lumière, d’ombre, de mouvement, de son, etc. C’est ce qui fait que je suis devenu musicien, grâce à l’écoute de la société, de l’environnement, à l’observation, des quantités de choses, des personnages insolites qui cernaient notre existence. Il suffit d’être attentif, c’est comme cela que l’on porte les choses qui nous habitent. Toute cette absorption de choses essentielles, douloureuses, fait de nous des soi-disant artistes. Car chacun détient un témoignage, une expérience, une existence. À charge alors pour nous d’essayer de les manifester par la photo, la musique ou le cinéma. C’est ce qui fait de nous tous des artistes. Chacun est l’artiste de son existence propre. Chacun peut raconter sa vie et étonner les autres. » « Ce que je dois à Djibril… » Wasis Diop, Fatou Kiné Sène, 2008
Projection conférence : La Petite vendeuse de Soleil, Djibril Diop Mambéty, 1998 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 23 octobre 2022
« Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » Notre jeunesse, cahiers de la quinzaine, Charles Péguy, 1910 « L’ennui avec les humains, c’est qu’ils voient l’univers avec leurs idées, bien plus qu’avec leurs yeux. »Si les lions pouvaient parler, sous la direction de Boris Cyrulnik, Gallimard, 1998
Projection-conférence : Cinéma Le Méliès à Montreuil Mercredi 9 novembre 2022