Nous avons grandi à une époque où les images étaient rares, et maintenant que nous les utilisons presque comme une seconde nature, il peut sembler que nous en abusons. Mais dirions-nous que nous sommes devenus accros aux mots ? Si l’on compare notre époque avec les temps passés, où les gens étaient analphabètes, dirions-nous que maintenant que nous savons écrire, nous sommes devenus accros à l’écriture ? Tout dépend de l’usage que l’on fait de l’écriture et de l’image. Une utilisation généralisée n’est pas nocive en soi. Joan Fontcuberta, Welcome to the post-photographic era, Albert Forms
Début décembre deux ateliers photo-vidéo ont été proposés à la médiathèque Des Quais de Charenton. Le premier, Image de soi, du selfie au sleeveface, permettait d’inscrire ces pratiques contemporaines dans une histoire de la représentation de soi.
Le « selfie », élu mot de l’année par les Dictionnaires d’Oxford en 2013.
Comment se cacher tout en se révélant ? / Comment se révéler tout en se cachant ?
L’objectif du deuxième atelier, Image du monde, une minute d’attention,était de tourner l’objectif de la caméra vers les autres, salariés ou usagers de la médiathèque, et de réaliser un plan séquence d’une minute environ.
Stage à la médiathèque des Quais de Charenton-le-Pont, avril 2021
Mercredi 21 avril 2021, projection des courts métrages : – Circuss, Sarah Moon, 2002 – Conte de quartier, Florence Miailhe, 2006
Sarah Moon et Florence Miailhe
« Dans mes films adaptés de contes, c’est différent. Je les nomme « home movies », car je les tourne en quatre à cinq jours, avec très peu de moyens. Je comble les trous du récit avec des photos, nouvelles ou anciennes, comme je me sers de ma voix pour raconter l’histoire, parce que tout cela, je l’ai sous la main. C’est vraiment artisanal. » Interview de Sarah Moon, The Art Newspaper, 6 septembre 2020
Demain ? La photographie, Sarah Moon, 2017
» On aurait donc bien tort d’établir de différences trop grandes entre son travail et la peinture immobile, qui fige et emprisonne le moment. D’ailleurs entre deux films (chacun lui a demandé environ deux ans de travail ), elle revient à la toile. Pour se libérer du carcan technique de l’animation. Pour se donner le temps d’hésiter, de traîner, de gâcher. Pour laisser surgir les idées qui feront le prochain film. Florence dit qu’elle trouve quand elle peint. Comme si la peinture était à l’origine. Comme si elle était la source dont il faudrait faire un fleuve. »Un portrait de Florence Miailhe, Marie Desplechin, Chroniques d’ici et d’ailleurs, Garde -Temps, Arte Éditions, 2006
Cinq jeunes se sont retrouvés à la médiathèque pour cette première séance de stage. Un luxe appréciable en ces temps de COVID-19. Après la projection des deux courts métrages chacun a noté sur des post-it colorés ses premières réactions afin de nourrir l’échange passionnant qui a suivi leur mise en commun.
Jeudi 22 avril 2021, atelier folioscope / flip-book
L’envol d’oiseaux vu par Sarah Moon (Circuss) et Florence Miailhe (Conte de quartier)
« On ne sait plus ce qui bouge et ce qui est immobile, le cinéma redevient ce qu’il est ; une succession d’images fixes qui dansent avec le temps, le temps qui fuit et qui revient, et le noir, et le blanc, qui se partagent la mise. » Comme si le cinéma s’inventait à nouveau, Philippe Rousselot dans le catalogue de l’exposition PasséPrésent, Sarah Moon, Paris Musée, 2020
Après avoir manipulé des jouets optiques, les enfants ont rendu une nouvelle vie à des livres mis au rebut en dessinant à leur tour l’envol d’un oiseau et une métamorphose impressionnante.
Une dernière découverte avant de se quitter, la vidéo Second hand reading de l’artiste sud africain William Kentridge qui transforme un dictionnaire en un flip-book.
Cyclopedia of drawing, William Kentridge, 2004
« Mes premières animations ont consisté à dessiner des balles qui rebondissent dans les marges des pages de mes livres de classe. Je pense que c’est mon père qui m’a appris à faire ça ; c’est une technique d’animation qui remonte aux années 1920. Je me demande si les élèves faisaient cela avant le cinéma d’animation ; dans les musées sur l’histoire du cinéma, je n’ai pas vu de livres du début du XIXème siècle contenant ce genre de dessin en marge. » Le dessinateur et son double, entretien « en stéréo » avec William Kentridge, Michael Auping, dans William Kentridge, cinq thèmes, exposition au Jeu de Paume, 2010
Médiathèque de l’hôpital Robert Debré Mardi 20 novembre 2018
J’écris des livres pour enfants, pour adultes, je mets en scène des films, du théâtre et j’y trouve mon compte. C’est une manière qui ne m’aide pas toujours à aboutir artistiquement mes projets, et en même temps c’est ma manière, je l’assume et elle me plaît assez. Christophe Honoré, Secrets d’auteurs, La revue des livres pour enfants, page 86
Dans tous mes livres jeunesse comme dans mes films, je lie des évènements personnels mais ça ne veut pas dire pour autant qu’ils soient autobiographiques, ce sont vraiment des fictions. Christophe Honoré, Le cinéma nous inachève, page 130, Le bord de l’eau, 2014
Dans le cadre de la carte blanche organisée par les 18 médiathèques des hôpitaux de Paris tout au long du mois de novembre, j’ai participé au club lecteur Liradebré en présentant une sélection de livres et de films de l’écrivain-cinéaste Christophe Honoré. Un grand merci à Malika et au personnel de l’hôpital pour leur accueil.
Littérature et cinéma : aller-retour, Transversales, 2014 Gilles Taurand parle de son travail de scénariste avec Christophe Honoré, 40’43
Christian Lacroix s’empare à son tour de La Princesse de Clèves !