« Ernest et Célestine » Mon Premier cinéma 75

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« Ernest et Célestine », Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier, 2012

Deuxième temps de formation Mon Premier cinéma                                                          Projection conférence au Studio des Ursulines, Paris                                                          Mardi 28 janvier 2020

Documents à télécharger : Bibliographie-filmographieLe monde d’en basLe monde d’en hautLe regard dirigé vers le haut ou vers le basUne rencontre à petits pasDerrière le masqueL’évolution des dessins de CélestineLes chansons d’Ernest et Célestine

La scène du passage de l’hiver au printemps réalisée par Davy Durand.

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« Ernest et Célestine », le film !

Affiche du film dans le hall du cinéma Etoile-Lilas, 25/11/201

Sans avoir l’alibi d’un enfant à accompagner, je me suis glissée parmi les nombreuses familles venues assister ce dimanche matin à l’avant première du film « Ernest et Célestine ». Les 458 fauteuils de l’immense salle du tout nouveau cinéma de la Porte des Lilas se sont peu à peu remplis d’une foule joyeuse et bigarrée. La coordinatrice de l’association « l’enfance de l’art », organisatrice de l’évènement, nous accueille avec chaleur, entourée d’une partie de l’équipe du film, manifestement fière de nous présenter leur travail ! Mais le temps n’est plus aux discours, c’est le film que nous sommes venus voir et l’attente est à son comble lorsque la lumière de la salle s’éteint et que le grand écran blanc s’anime enfin…

L'entrée vertigineuse de la grande salle, cinéma Etoile-Lilas, 25//11/2012

Une mise en bouche nous est offerte par l’Agence du court-métrage ; joie très personnelle de retrouver sur grand écran le film de fin d’étude de Benjamin Renner « la queue de la souris ». J’avais évoqué ce film lors du tout premier article de ce blog qui était consacré à Gruffalo, un joli réseau d’histoires de souris se met en place…

"La queue de la souris" de Benjamin Renner, 2007

« Merveille, ravissement, enchantement, joyau » les critiques sont généreuses avec le film et elles ont raison ! J’ai été pendant un peu plus d’une heure sous le charme de cette histoire d’amitié au rythme incroyable, un véritable ballet d’images et de sons.

De son vivant Gabrielle Vincent avait refusé toute adaptation cinématographique de ses albums. Il me semble que le film respecte cette volonté, il n’est pas une adaptation mais un hommage à son oeuvre. Le scénario écrit par Daniel Pennac est subtil, habile, il se situe en amont des albums de Gabrielle Vincent. Il nous conte en effet la rencontre d’Ernest et Célestine et la naissance de leur amitié dans une situation de crise, de conflit, entre deux mondes que tout semble opposer, le monde d’en bas des souris et le monde d’en haut des ours. Le rejet des artistes ( Ernest est musicien de rue et Célestine dessine ) leur est toutefois commun ainsi d’ailleurs que l’importance des forces de maintien de l’ordre.

"Ernest et Célestine" Le tribunal du monde d'en haut, Unifrance Films

"Ernest et Célestine" Le tribunal du monde d'en bas, Unifrance Films

Ernest et Célestine sont des marginaux dans leur monde respectif. Célestine ne prend pas pour argent comptant les récits épouvantables que la Grise fait sur les ours et elle n’a nulle envie de devenir dentiste. Ses visites dans le monde d’en haut sont une source perpétuelle de découvertes. Ernest, quant à lui, joue à cache-cache depuis longtemps avec les règles de la société et ses représentants. Tout les sépare mais ils étaient faits pour se rencontrer !

"Ernest et Célestine" UniFrance Films

L’épilogue du film est savoureux, Célestine incarne Gabrielle Vincent et dessine sous nos yeux ébahis les premiers dessins de l’album « la naissance de Célestine », version quelque peu édulcorée de la réalité de leur rencontre telle qu’elle vient de nous être racontée à l’écran, une mise en abyme extraordinaire ! C’est aussi une jolie invitation faite aux spectateurs de se transformer en lecteur à l’issue de la projection.

La naissance de Célestine de Gabrielle Vincent, Duculot, 1987

Une autre grande réussite du film est son traitement graphique, l’utilisation de l’aquarelle donne de la matière et de la transparence aux images. L’adaptation et la création des personnages est un joli succès, ils s’intègrent parfaitement dans des décors fabuleux.

La Grise Turn around © les Armateurs, la parti, Mélusine production

Coup de chapeau aux artistes qui les ont réalisés, ils ont su créer des dessins originaux nourris par les images de Gabrielle Vincent.

Lambert Wilson, la voix d' Ernest UniFrance Films

Il est aussi difficile de passer sous silence la bande son ! La musique, les voix s’associent en harmonie avec les images pour donner au film un rythme qui nous entraîne et quel bonheur de terminer avec la voix si singulière de Thomas Fersen interprétant la chanson finale du générique. On aurait presque envie que les paroles défilent comme un karaoké pour manifester par le chant notre bonheur de spectateur !

 » … Qui aurait parié un bouton dessus / Qui aurait parié un bouton de son pardessus/ De culotte ou de bottine/ Sur Ernest et Célestine… »

Le pari du film est quant à lui totalement gagné. BRAVO !

Jusqu’à la sortie du film, le mercredi 12 décembre, Benjamin Renner tient un blog « making off » sur les différentes étapes de la création du film. On y apprend plein de choses et en plus c’est beau et drôle !