« Du livre au film… »

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Les romans de Marie Desplechin, la BD de Agnès Maupré et le film de Emilie Deleuze

Formation : du livre au film                                                                                              Jeudi 31 mai 2018                                                                                                      Centre Inter-Médiathèques                                                                                        Campus Picpus, Paris 12e

Document accompagnant la conférence : Bibliographie-filmographie

Quelques citations illustrées…

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« Les raisins de la colère » de John Ford, 1940

La contribution du réalisateur est, à mon avis, celle dont on peut tirer le moins de fierté. Il ne contribue pas à l’écriture de l’intrigue, ne fournit pas un seul personnage, ne crée pas une seule ligne de dialogue, tous ces éléments étant ce que j’appellerai les parties prépondérantes […] La marge de manœuvre permettant à un réalisateur d’exercer ses capacités d’invention et de création me semblent trop étroite pour justifier le mérite qu’on lui accorde.   Nunnally Johnson (scénariste des Raisins de la Colère)                                     Je l’ai aimé, c’est tout. J’avais lu le livre – c’était une bonne histoire – et Darryl Zanuck en possédait un bon scénario. L’ensemble m’attirait – il s’agissait de gens simples – et l’histoire rassemblait à ce qui s’était passé en Irlande, lorsque l’on a chassé les gens de leurs terres et qu’on les a laissé errer sur les routes jusqu’à ce qu’ils meurent. J’aimais l’idée de cette famille partant et tentant de trouver son chemin dans le monde.   John Ford

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« Zazie dans le métro » de Louis Malle, 1960                                                  « Zazie dans le métro » de Raymond Queneau, 1959

En même temps que je reconnais Zazie dans le métro en tant que livre, je vois dans le film une œuvre originale dont l’auteur se nomme Louis Malle, une œuvre insolite et à la poésie à laquelle je suis moi-même pris .   Raymond Queneau                                                          Je trouvais que le pari qui consistait à adapter Zazie à l’écran me donnerait l’occasion d’explorer le langage cinématographique. C’était une œuvre brillante, un inventaire de toutes les techniques littéraires, avec aussi, bien sûr, de nombreux pastiches. C’était comme de jouer avec la littérature et je m’étais dit que ce serait intéressant d’essayer d’en faire autant avec le langage cinématographique.   Louis Malle

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« Le guépard » de Lucino Visconti, 1963                                                                        « Le guépard » de Giuseppe Tomesi di Lampedusa, 1956

Je ne vois pas beaucoup de différence entre un film dont l’histoire est inventée par le cinéaste et un film tiré d’une œuvre littéraire. Ce sont tous les deux des œuvres d’auteurs, en ceci que la liberté inventive du cinéaste s’y exprime quasiment au même degré. C’est la forme qui est diverse, pas la substance. Quand j’adapte un roman, en préparant le scénario, je laisse toujours beaucoup de choses non définies, je me réserve toujours une grande liberté d’invention.   Luchino Visconti

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« Madame Bovary » de Claude Chabrol, 1991                                                   « Madame Bovary » de Gustave Flaubert, 1857

Jamais, moi vivant, on ne m’illustrera, parce que : la plus belle description littéraire est dévorée par le plus piètre dessin. Du moment qu’un type est fixé sur le crayon, il perd ce caractère de généralité, cette concordance avec mille objets connus qui font dire au lecteur : “J’ai vu cela” ou : “Cela doit être”. Une femme dessinée ressemble à une femme, voilà tout. L’idée est dès lors fermée, complète, et toutes les phrases sont inutiles, tandis qu’une femme écrite fait rêver mille femmes. Donc, ceci étant une question d’esthétique, je refuse formellement toute espèce d’illustration.   Gustave Flaubert

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« Les malheurs de Sophie » de Christophe Honoré, 2005                                      « Les malheurs de Sophie » de la comtesse de Ségur et Horace Castelli, 1858

Quant à l’alternance des disciplines, je suis venu à Paris pour faire des films, mais j’ai commencé à publier un récit pour enfants, puis deux romans. A l’époque, il y avait encore ce dogme, dans le monde cinématographique, selon lequel un film devait se défendre seul, s’affranchir de toute filiation avec la littérature et le théâtre. Pourtant, je me suis aperçu, une fois réalisateur, que je continuais à écrire. Je suis un romancier qui fait des films. Un cinéaste qui fait des livres. Cette double identité constitue mon travail.   Christophe Honoré              La question de l’adaptation littéraire m’ennuie, c’est une question vaine, surtout dans le cinéma français où tous les bons cinéastes ont couché avec la littérature. Il n’y a pas d’adaptation, il y a des romans qui infusent les films et dont la mise en scène offre une lecture personnelle. Un roman au cinéma, ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est un cinéaste qui a lu. Et pour les cinéastes-écrivains, la possibilité d’une lecture même d’un film. Car les cinéastes-écrivains détiennent ce secret, que le cinéma c’est, possiblement et aussi, autre chose qu’une nouvelle écriture. Le cinéma est une lecture. Voilà une idée qui n’est pas exactement la même idée que les bons cinéastes sont des lecteurs. À quoi sert le cinéaste-écrivain ? À lire des films.   Christophe Honoré 

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