« Une histoire d’hommes » de Zep

Campagne d'affichage dans le métro, 10/09/13

Campagne d’affichage dans le métro, 10/09/13

Ok, la sortie du dernier album de Zep est hyper médiatisée alors pourquoi en rajouter une couche ? Et bien, parce que, plan marketing ou pas, la lecture des premières planches d’ « Une histoire d’hommes » sur le site web de Télérama m’a tellement accrochée que je n’avais qu’une seule envie, courir vite dans ma librairie préférée pour en connaître la suite.

Je viens de lire « Une histoire d’hommes » trois fois. J’ai d’abord été happée par l’histoire de ces quatre copains qui formaient un groupe de rock au début des années 90, les Tricky Fingers. Une émission TV foireuse a fait exploser le groupe, il se retrouve 18 ans plus tard … L’histoire se déroule le temps d’un week-end dans un manoir anglais appartenant à l’ex-chanteur du groupe, seul à avoir réussi une carrière de rock star.       De nombreux flashbacks ouvrent le huis-clos un peu étouffant de ces retrouvailles. Les personnages ne sont pas des caricatures, ils ont une vraie enveloppe, on est très vite en empathie avec eux. L’un des héros, Yvan, se perçoit comme un « authentique loser ». Autour de lui, gravitent trois hommes et deux femmes. « Histoire d’hommes », oui, mais surtout histoire de coeur, la prescription existe-t-elle dans le domaine des sentiments ?

Après une première lecture un peu frénétique, je reprends tout depuis le début pour apprécier les dessins réalistes, le jeu avec les couleurs, les cases ouvertes … Il y a effectivement un changement dans le style de Zep par rapport à ces précédents albums mais aussi de la continuité …  Son goût pour le bleu et le mauve, sa volonté de sortir des cases, son plaisir de dessiner des rockeurs, son sens des dialogues …

Titeuf 9, la loi du préau, Glénat, 2002

Titeuf 9, « la loi du préau » de Zep, Glénat, 2002

"L'enfer des concerts" et "Une histoire d'hommes" de Zep, Dupuis-1999 et Rue de Sèvres-2013

« L’enfer des concerts » et « Une histoire d’hommes » de Zep, Dupuis-1999 et Rue de Sèvres-2013

Pour accompagner la sortie de l’album, la galerie Barbier & Mathon organise une exposition des planches originales ainsi que certains essais témoignant de la recherche graphique de Zep, son storyboard et les trois versions consécutives de l’histoire. Passionnant de voir les changements de style, les choix de cadrage successifs … Surprise aussi de voir que la couleur n’est pas présente sur les planches originales. Le métier de coloriste s’est aussi informatisé, son travail n’apparaît plus sur les cimaises des galeries mais fort heureusement il reste fondamental dans l’édition du livre.

A lire ! Zep commente 3 de ses planches, passionnant ! Il révèle notamment l’importance de la photographie et du cinéma dans la construction des images et du récit …

AYA de Yopougon, le film !

AyaL’adaptation cinématographique de la BD « Aya de Yopougon » est sortie pendant la trêve estivale. Fort heureusement, les organisateurs du festival Croq’anime ont eu l’excellente idée de proposer à Marguerite Abouet d’être la marraine de leur sixième édition. Coup de projecteur salutaire pour ceux qui comme moi auraient loupé la sortie du film !

Pendant la préparation du film, j’avais eu l’occasion, au Salon du livre, d’entendre Clément Oubrerie parler de son travail ( pour lire le billet, c’est ici !). Je suis d’autant plus curieuse de découvrir son coauteur, Marguerite Abouet. On devine, à voir la dame, que son implication, sa vitalité et son charisme sont pour beaucoup dans la réussite du film. Elle a écrit le scénario du film à partir des deux premiers tomes de la BD, son adaptation est très fidèle, elle a élagué quelques scènes et supprimé des intrigues qui se poursuivent dans le tome 3 (l’amour entre Albert et Inno, l’élection de Miss Yopougon). Elle s’est beaucoup impliquée dans la mise en mouvement et dans le « jeu » des personnages, elle prête aussi sa voix à Fanta, la mère d’Aya … Les quelques extraits et séquences du tournage projetés lors de la soirée d’ouverture de Croq’anime me donnent envie de me précipiter au cinéma dès le lendemain !

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Aya est à l’affiche dans deux cinémas parisiens. Amis lecteurs, ne laissez pas passer votre chance de découvrir ce petit bijou sur grand écran !

Nari Ward à Blandy-les-Tours

Château de Blandy-les- Tours  24/08/13

Château de Blandy-les-Tours 24/08/13

Petite escapade pour préserver, encore un peu, le rythme des vacances ! Le village de Blandy-les-Tours semble hors du temps, le passé invite le présent dans ses murs. Le château moyenâgeux très joliment rénové accueille comme un écrin l’oeuvre d’un artiste contemporain, Nari Ward. Cette exposition fruit d’une collaboration active avec la Galleria Continua est une belle réussite d’un projet artistique hors des sentiers battus. Conceptuel, ludique, participatif, engagé, le travail de Nari Ward est à même de toucher un public très varié, notamment celui qui n’a pas pour habitude de franchir la porte d’une galerie d’art contemporain.

"Stallers" de Nari Ward, Blandy-les tours, 2013

« Stallers » de Nari Ward, Blandy-les tours, 2013

Qu'il est bon de régresser ....

Qu’il est bon de régresser ….

"Carry on" de Nari Ward, 2013

« Carry on » de Nari Ward, 2013

"Radiant Scans 4" de Nari Ward, 2013

« Radiant Scans 4″ de Nari Ward, 2013

"CarouSoul" de Nari Ward, 2011

« CarouSoul » de Nari Ward, 2011

"Canned smiles" de Nari Ward, 2013

« Canned smiles » de Nari Ward, 2013

"Mission Accomplished" de Nari Ward 1 et 2, 2013

« Mission Accomplished » de Nari Ward 1 et 2, 2013

"Untold" de Nari Ward, 2013

« Untold » de Nari Ward, 2013

"Untold" de Nari Ward, 2013

« Untold » de Nari Ward, 2013

"Stroller Sprouts" de Nari Ward, 2013

« Stroller Sprouts » de Nari Ward, 2013

Le château de Vaux le Vicomte se situe à quelques kilomètres de Blandy. L’année Le Nôtre me donne envie de revoir le domaine de Fouquet. L’exposition consacrée au jardinier le plus célèbre de France et une belle promenade dans le parc révèlent des jeux de perspective et des illusions optiques incroyables. André Le Nôtre n’a pas usurpé l’appellation de « magicien de l’espace« .

Miroir d'eau du château de Vaux Le Vicomte, 24/08/13

Miroir d’eau carré du château de Vaux le Vicomte, 24/08/13

Plus de 400 mètres séparent le château de son reflet, fantastique !

Extrait d'un panneau explicatif du parc de Vaux le Vicomte

Extrait d’un panneau explicatif du parc de Vaux le Vicomte

Eté 2013 : d’une image à l’autre …

Dans une petite rue près de l'Arsenal de Venise, 19 juillet 2013

Dans une petite rue près de l’Arsenal de Venise, 19 juillet 2013

Sélection d’images fixes et animées qui m’ont fait vibrer cet été !

ANNECY

Pour une inconditionnelle du cinéma d’animation, commencer ses vacances par une étape à Annecy est hautement symbolique. Le festival est terminé depuis plusieurs semaines mais reste l’exposition permanente, un petit tour au musée-château et au conservatoire d’art et d’histoire s’impose avant d’aller se rafraichir dans le lac !

IMG_0006C’est l’oeuvre d’un couple, François et Chantal Loriot-Mélia, qui ouvre cette sélection estival. Elle est présentée dans la dernière salle du parcours art contemporain du musée-château, je suis fascinée par sa beauté et sa poésie. Des morceaux de verre sont collés sur une roue de bicyclette qui tourne doucement devant un faisceau lumineux, les ombres projetées de cette installation créent un paysage de montagne qui se déploie sous nos yeux comme un long rouleau de peinture chinoise.

Ready made in China, François et Chantal Loriot Mélia, 2000

Ready made in China, François et Chantal Loriot Mélia, 2000

La vue et la compréhension du dispositif très prosaïque amplifient l’émotion ressentie face aux images flottantes.

Et aussi …

Philippe Ramette et Bernard Moninot au musée-château, l’exposition permanente et l’exposition temporaire JPL Films au CITIA.

espace d'exposition CITIA

espace d’exposition CITIA

MILAN

Toutes les salles du Pavillon d’Art Contemporain (PAC) de Milan sont consacrées à l’exposition « Rise and Fall of Apartheid: Photography and the Bureaucracy of Everyday Life ». Cette impressionnante exposition explore 50 ans de guerre civile (1948-1994) à travers la vision de 70 photographes sud-africains.

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Je suis touchée par cette approche foisonnante, les photos de lutte contre le régime inique de l’apartheid côtoient les photos de la vie quotidienne marquée elle aussi par la ségrégation raciale.

Une salle est consacrée au cycle de films d’animation « Drawings for projection » de William Kentridge. J’avais découvert cet artiste lors de sa rétrospective au Jeu de Paume en 2010, j’avais été alors fascinée par sa technique d’animation au fusain, créant le mouvement par une succession de gommages et d’ajouts. La vision des films dans ce nouveau contexte d’exposition me fait percevoir pleinement leur dimension politique. Rien n’est figé, l’oeuvre et le regard porté sur elle sont en perpétuel mouvement.

Felix in Exile, William Kentridge, 1994

Felix in Exile, William Kentridge, 1994

Et aussi …

Deux superbes expositions : la collection de « mini-portraits » de Cesare Zavattini à la Pinacothèque de Brera et « Gianni Berengo Gardin, histoire d’un photographe » au Palais Reale.

"Cesare Zavattini, Luzzara" de Gianni Berengo Gardin, 1973

« Cesare Zavattini, Luzzara » de Gianni Berengo Gardin, 1973

VENISE

Aimer Venise est un cliché pour certains, mais moi j’aime passionnément cette ville, j’aime me perdre dans ses ruelles, j’aime la rencontre de l’eau et des vieilles pierres, j’aime partager ce plaisir avec pleins de touristes aux yeux qui brillent. Et puis, cette année, c’est la Biennale d’Art contemporain, je ne boude pas mon plaisir, j’arpente en long et en large les Guardini et l’Arsenal. Le pavillon flottant du Portugal m’offre même un petit tour en bateau, que du bonheur !

Trafaria Praia de Joana Vasconcelos, Pavillon du Portugal, Biennale de Venise, 2013

Trafaria Praia de Joana Vasconcelos, Pavillon du Portugal, Biennale de Venise, 2013

« Le palais encyclopédique » exposition internationale

Les images qui bougent m’attirent particulièrement, j’ai trouvé dans l’exposition  » Le palais encyclopédique » trois artistes qui explorent le collage et l’image en mouvement avec dextérité : l’hallucinant « Heaven and Earth Magic » d’Harry Smith, le vertigineux « Movie mural » de Stan Vanderbeek et l’inclassable « Grosse fatigue » de Camille Henrot.

Film n°12, Heaven and Earth Magic, Harry Smith, 1959-61

Photogramme du Film n°12, Heaven and Earth Magic, Harry Smith, 1959-61

Extrait de Movie Mural de Stan Vanderbeek, 1986-2013

Extrait de Movie Mural de Stan Vanderbeek, 1986-2013

Photogramme de Grosse fatigue, Camille Henrot, 2013

Photogramme de Grosse fatigue, Camille Henrot, 2013

C’est par leur vidéo « Le cours des choses » que j’avais découvert les deux artistes suisses, Peter Fischli et David Weiss. Ils sont présents à la Biennale avec un tout autre support, des sculptures en argile cru. Leur sens de l’humour et leur goût de l’accumulation me ravissent.

Suddenly, this overview, Peter Fischli et David Weiss,  1981-

Suddenly this overview, Peter Fischli et David Weiss, 1981-

Brunelleschiinvente la perspective, Fischli et Weiss, 1981-

Brunelleschi invente la perspective, Fischli et Weiss, 1981-

Opposition populaire : construction et déconstruction, Fischli et Weiss, 1981-

Opposition populaire : construction et déconstruction, Fischli et Weiss, 1981-

Les pavillons nationaux

Le pavillon libanais est consacré à la lumineuse vidéo « Letter To A Refusing Pilot » d’Akram Zaatari.

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram zaatari, 2013

Dans les années 80, une rumeur commence à circuler au Liban, un pilote de l’armée israélienne aurait refusé de lacher une bombe sur son objectif sachant que le bâtiment visé accueillait une école. Akram Zaatari est d’autant plus sensible à cette histoire que cette école se trouve dans sa ville natale, Saïda, et que son père en a été le directeur pendant une vingtaine d’années. Des années plus tard, lors d’un échange avec le réalisateur israélien Avi Mograbi, Zaatari découvre que le pilote fantasmé existe, il s’appelle Hagai Tamir.                                                                                                    Fiction et réalité, mémoire collective et individuelle s’entrelacent étroitement dans la vidéo qui utilise tout aussi bien des documents d’archive que des prises de vue actuelles.

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram Zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013

Photogramme "Letter to a refusing pilot", Akram Zaatari, 2013

Photogramme « Letter to a refusing pilot », Akram Zaatari, 2013

Grosse surprise en pénétrant dans la salle centrale du pavillon autrichien, un court dessin animé passe en boucle. C’est léger, reposant même, après certains pavillons hermétiques. On suit en chantonnant les aventures sylvestres d’un âne en costume de marin mais très vite on se demande pourquoi une Silly Symphony des studios Disney représente l’Autriche en 2013 … Erreur, j’ai été dupée, la lecture du cartel nous apprend que cette oeuvre est contemporaine et qu’elle n’est pas un Disney inédit mais la création d’un jeune artiste Mathias Poledna.

Imitation of life de Mathias Poledna, 2013

Imitation of life de Mathias Poledna, 2013

Mathias Poledna a travaillé à l’ancienne, réalisant plus de 5000 dessins avec des vétérans des studios californiens. Il a aussi réorchestré une chanson populaire des années 30 « I got a feeling, you’re foolin’with me « . Coup de projecteur sur une période sensible ? Hommage au cinéma d’animation traditionnel ? Mystification ?

Et aussi …

Les tags animés du pavillon vénézuélien, les expériences sensitives au pavillon coréen, Josef Koudelka au pavillon du Vatican, Zanele Muholi au pavillon sud-africain, les planches originales de « La Genèse » de Crumb …

Josef Koudelka au Pavillon du Vatican, Biennale de Venise, 2013

Josef Koudelka au Pavillon du Vatican, Biennale de Venise, 2013

MOULINS

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Depuis son ouverture je rêvais de visiter le Musée de l’Illustration Jeunesse. Ravie de le découvrir avec l’exposition temporaire consacrée à Georges Lemoine. Les dessins originaux exposés révèlent toute la finesse et la richesse de ce grand artiste. J’aime sa conception de l’illustration vue comme une interprétation musicale. De belles heures de lecture en perspective …


« Dans l’atelier du photographe »

Affiche de l'exposition "Dans l'atelier du photographe" au musée Bourdelle   3/02/13

Affiche de l’exposition « Dans l’atelier du photographe » au musée Bourdelle 3/02/13

Lors de mon séjour à Arles cet été, j’avais acheté le dernier ouvrage d’Anne Cartier-Bresson « Dans l’atelier du photographe », sans savoir que cette publication allait être accompagnée par une exposition au musée Bourdelle. J’étais intéressée par le point de vue choisi : présenter l’histoire de la photographie par la pratique et le développement des techniques.

"Dans l'atelier du photographe" d'Anne Cartier-Bresson, Ed.PARIS Musées, juin 2012

« Dans l’atelier du photographe » d’Anne Cartier-Bresson, Ed.PARIS Musées, juin 2012

J’étais très curieuse de découvrir la présentation de ce thème dans un espace muséal.

Bonne surprise, avant même l’entrée dans l’exposition, une oeuvre de Charles Matton nous accueille en bas des escaliers.

Le loft au grand escalier, Charles Matton, 1989

Le loft au grand escalier, Charles Matton, 1989

Une grande maquette représente le loft d’un photographe en miniature. L’espace ainsi reconstitué est extraordinaire. Je suis impressionnée par la qualité des matières, des objets et de la lumière. A ces côtés, un très beau tirage argentique est exposé.

"Le grand escalier" Charles Matton, 1989

« Le grand escalier » Charles Matton, 1989

Emerveillement d’y reconnaître le grand escalier de la maquette. Nos repères sont bousculés. Quel est le monde représenté ? La mise en scène proposée nous fait naviguer entre la réalité et la fiction.

La suite de l’exposition est plus convenue, il est bien sûr très agréable d’admirer les oeuvres originales, la vision stéréoscopique par exemple est impossible à reproduire dans un livre ! Toutefois la présentation de l’exposition m’a semblé plate, j’aurais aimé trouver à côté des photographies et des textes, des objets réels rendant compte de la matérialité d’un atelier.

Réussir à diminuer le temps de la prise de vue est présenté comme une des grandes conquêtes techniques. En 1845, de nombreuses minutes étaient nécessaires pour impressionner la plaque de cuivre du daguerréotype. Un siècle plus tard, le Leica permet un temps de pose réduit au 1/500 e de seconde. Ce qui me fascine, c’est de voir comment les artistes contemporains utilisent cette contrainte technique pour créer de nouvelles images.

"Catching Blanks", © 2001, ambrotype par Mark Osterman

« Catching Blanks », © 2001, ambrotype par Mark Osterman

L’artiste américain, Mark Osterman, utilise des procédés anciens comme le négatif sur verre au collodion. Dans « Catching Blanks » le temps de pose rend fantomatique les personnes saisies en mouvement, de nombreuses mains dépourvues de corps interprètent des gestes énigmatiques. Au premier plan, une table avec des flacons de verre pourrait laisser croire que l’on est dans un laboratoire de chimie si ce n’est la présence d’un pistolet suspendu à une corde… La matérialité de l’image rend mystérieuse la réalité représentée et laisse le spectateur avec des questions sans réponse. L’exposition comme le livre se termine par la présentation de l’oeuvre de Pietro Iori, « In front off ». A l’ère du numérique, il est encore possible de jouer avec l’animé et l’inanimé grâce au temps de pose.

"In front off",  Pietro Iori, 2008

« In front off », Pietro Iori, 2008

Une grande photo représente la gare de Berlin, en plein jour, étonnamment déserte. La prise de vue a nécessité plusieurs heures vidant ainsi la gare de tout mouvement, seule la structure fixe du bâtiment a été enregistrée. En bas de cette image, une main tenant un appareil photo est incrustée. Sur l’écran de l’appareil défilent des diapositives révélant les voyageurs qui sont passés devant l’appareil au cours de la prise de vue. La confrontation des deux images sur le même support valorise le choix de l’artiste. Que veut-il montrer de la réalité ?

Si je suis restée sur ma faim quant à la présentation matérielle de l’évolution des techniques photographiques, le choix des oeuvres présentées notamment contemporaines justifie largement une petite visite au musée Bourdelle.

« Le voyage de Monsieur Crulic » de Anca Damian

Pendant des mois, enfermé dans la prison de Cracovie, Claudiu Crulic a dit et redit son innocence face à des autorités insensibles à sa détresse.                                                       En 2007, il est accusé d’avoir volé le portefeuille d’un magistrat polonais alors qu’il se trouvait en Italie lors des faits. Malgré ses dénégations il est mis en détention.  Pour forcer le mur d’indifférence qui l’entoure, il décide très vite de ne plus s’alimenter. Il en est mort. Jeune roumain de 33 ans, il était venu en Pologne pour travailler, il retournera dans son pays dans une voiture funéraire.

Son histoire aurait pu se terminer là mais avant de mourir il est transféré à l’hôpital civil de Cracovie et le médecin qui l’accueille est choqué par son état d’extrême faiblesse, il ne peut rien faire pour le sauver, c’est trop tard, mais il refuse de fermer les yeux et alerte la presse, un scandale énorme éclate en Pologne et en Roumanie. La cinéaste Anca Damian s’empare à son tour de cette histoire et transforme cet évènement tragique en un film d’animation puissant et lumineux.

La voix off qui ouvre le film est celle de Claudiu Crulic, il est revenu d’entre les morts pour être enfin écouté, c’est son point de vue qui structure le scénario. Au cours du film, un narrateur extérieur (Sandrine Bonnaire dans la version française) assurera un relais, Crulic n’est plus seul… Ces voix off sont très prégnantes et accompagnent une mosaïque d’images réalisées selon des techniques très variées du cinéma d’animation.


J’ai été particulièrement fascinée par l’utilisation des photographies qui sont un excellent contrepoint aux images peintes, la réalité et l’imagination s’entremêlent harmonieusement. Anca Damian joue avec brio sur les frontières entre les arts.

Anca Damian

Anca Damian était présente au cinéma le Saint André des Arts jeudi dernier. Après la projection de son film elle a échangé avec le public. Je trouve toujours passionnant d’entendre une artiste parler de son travail. Elle ne souhaite pas que son film soit perçu comme un film strictement politique, elle a voulu faire un film sur la mort, sur l’ambiance kafkaïenne de nos sociétés où la responsabilité des uns et des autres se délite. Elle a voulu que nous, spectateurs, soyons touchés au niveau émotionnel par son film. Dans le dossier de presse, elle affirme :

« Je crois aussi que le film est un spectacle : je veux que les hommes s’en réjouissent, qu’ils pleurent et qu’ils rient ensuite… Qu’ils soient meilleurs. Qu’ils en aient envie du moins. »

Je ne sais pas si je suis « meilleure » à la fin de la projection mais j’ai été tour à tour surprise, choquée, émerveillée, attentive, émue, impressionnée,  en un mot « impliquée » par les images et les sons qui nous ont accompagnés pendant les 73 minutes du film !

« Près du feu » d’ Alejandro Fernandez Almendras

 

© arizona distrib. www.arizonafilms.net

Dany a quitté la ville pour la campagne chilienne, il était chauffeur de taxi, il est maintenant ouvrier agricole. Ce changement de vie intervient lorsque sa compagne, Alejandra, doit faire face à une maladie grave. Le film fait un petit bout de chemin avec eux, il est construit sur une succession de tableaux. Chacun est annoncé par un écran noir où, une phrase du dialogue à venir, est mise en exergue, accompagnée d’un lieu, d’une date.

Le corps de Dany envahit l’écran, qu’il soit dans l’action ou l’attente, il est présent au monde. Sa vie tient par une succession de gestes ; gestes du travail, gestes du quotidien, gestes d’amour. Son apparence évolue tout au long du film ; cheveux longs, cheveux courts, barbu, glabre. Signes des changements intérieurs qu’il doit affronter et du temps qui passe inexorablement. La campagne chilienne se transforme aussi au fil des saisons, la lumière y est très présente, été comme hiver. Elle accueille, réchauffe les corps, mais face à sa permanence, rend notre statut de mortel encore plus vulnérable. Chaque tableau du film se termine par de magnifiques plans fixes, les personnages quittent peu à peu le cadre, seul le décor reste, immuable.

Les dialogues sont peu nombreux, l’un des plus marquants est celui qu’échangent Dany et Alejandra après avoir fait l’amour. Ils se racontent « leur première fois », Dany évoque son retour à la maison paternelle après sa première nuit à l’extérieur. Malgré sa fatigue, il va dans la cuisine, boit, allume la télé, discute avec son père. Il ne veut pas aller dormir car il ne veut pas que « ça » s’arrête. Le titre du film  » Sentados frete al fuego » est extrait d’un poème chilien de Jorge Teillier. D’autres vers ( Le lac de Lamartine) entrent en résonance avec le film pour souligner notre fragilité commune.

« … Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »

© arizona distrib. www.arizonafilms.net

Un été et la photographie : expositions, publications…


Théâtre de la photographie et de l'image à Nice, Juillet 2012

Journal de bord des rencontres avec la photographie au cours de mon périple d’été. Seule la première étape, Arles, était planifiée. Les autres découvertes ont été le fruit du hasard des lieux de vacances, de Nice à la Roche-sur-Yon, de Nantes au Domaine de Chamarande.

ARLES

Après le choc des photos sur les gitans de Koudelka exposées à l’église Sainte Anne, je me plonge dans l’essai de Jean-Pierre Montier : « L’épreuve totalitaire ». Ce livre, essentiel, me permet d’inscrire cette série dans l’ensemble de son oeuvre et de dépasser une vision superficielle liée au folklore de ce peuple.

"L'épreuve totalitaire, Josef Koudelka" Jean-Pierre Montier, Delpire, 2005

« Jamais il ne verra dans les Gitans un paradis perdu. Il ne les idéalise pas, ni ne se prend pour l’un des leurs. Il faut au contraire qu’il leur demeure étranger. Ils sont le gage de sa survie, sa pierre de touche du réel. »

La présentation, dans le choeur de l’église, des maquettes des différentes éditions de l’album « Gitans » est passionnante. L’implication de Koudelka dans ses photographies va bien au-delà de la prise de vue. 37 ans après la première publication réalisée avec la complicité de l’éditeur Robert Delpire, Koudelka assume seul la nouvelle version, il enrichit sa sélection d’une quarantaine de photos, propose de nouvelles relations entre elles. Cette édition fait évènement mais surtout elle montre que les photos de Koudelka résistent au temps, gage de leur qualité si l’on en croit les critères confiés par l’auteur lui-même lors d’un interview réalisé en 1985 par Hervé Guibert :

« Il y a des photos claires qui sont sorties immédiatement, et des photos plus secrètes qui ont besoin de temps pour émerger. La confirmation d’une bonne photo, c’est le temps… Les bonnes photos vieillissent très bien. Une bonne photo est celle que je peux regarder longtemps sur un mur. »

"Gitans - La fin du voyage" Koudelka, Delpire 1975

"Gitans" Koudelka, Delpire 2011

C’est dans un deuxième lieu de culte désaffecté, la chapelle Saint Martin du Méjan, que j’ai mon deuxième choc photographique, Sophie Calle y présente son projet « Pour la dernière et la première fois ». A l’étage, dans un espace et une lumière magnifiques, Sophie Calle expose la troisième partie de son travail sur les Aveugles commencé en 1986. En 2010, elle a rencontré à Istanbul des aveugles qui ont perdu la vue par accident, elle leur a demandé de décrire la dernière image qu’ils ont vue. Textes et photos s’entrecroisent et se répondent, ils rendent sensibles, au delà d’une expérience traumatisante, des liens qui existent entre la mémoire et le récit, le réel et les images mentales. En 1986, c’est à des aveugles de naissance que Sophie Calle avait demandé quelle était pour eux l’image de la beauté, la première réponse reçue évoquait la mer. C’est cette mer qui fait l’objet au rez de chaussée d’un autre travail réalisé avec Caroline Champetier. Sophie Calle a accompagné des hommes, des femmes et des enfants qui découvrent pour la première fois la mer. Filmés de dos, nous sommes invités à vivre avec eux cette expérience inédite, le temps est suspendu jusqu’à l’instant où ils se retournent et regardent dans notre direction sans nous voir.

Au fil des expositions j’ai découvert avec intérêt le travail de Pentti SammallahtiAurore Valade, Jonathan Torgovnik, Julien Dumas

None Ethnie, © Julien Dumas

Programmation éclectique qui m’a permis de partager ma passion des images avec trois adolescents curieux aux goûts affirmés. L’exposition thématique « Mannequin, le corps de la mode » a retenu particulièrement leur attention. A la fin de la visite, chacun a présenté aux autres la photo qui l’avait le plus intéressé, une belle occasion de revoir des images par le regard de l’autre.

Grâce à eux , je ne suis pas passée à côté de ce « trou » dans un mur de la Grande Halle, qu’est-ce donc ?

Grande Halle, Sténopé, Arles 2012

Derrière le mur, une pièce noire, c’est un sténopé géant ! Répartition rapide des rôles, pendant que les uns admirent les images produites, les autres réalisent leurs rêves les plus fous, comme marcher sur les mains sans se fatiguer !

Solène et Arthur, Arles 2012

Mais Arles, c’est aussi une épreuve physique, excellente préparation pour crapahuter sur les sentiers du Mercantour.

Pierre, Arthur, Clément, Solène, Arles 2012

NICE

Depuis 1999, Nice a un lieu consacré à la photographie, le théâtre de la photographie et de l’image. Jusqu’au 7 octobre 2012, c’est l’oeuvre de Stéphane Couturier qui est à l’honneur. J’avais rencontré le travail de cet artiste lors de la préparation d’un atelier au Jeu de Paume sur la ville et ses transformations, j’ai été ravie d’avoir une vision plus ample de son parcours. De ses photos graphiques, dépouillées, de lieux vides, à sa nouvelle série « Melting point » où le regard se perd dans des superpositions d’images, son travail se renouvelle tout en étant très cohérent.

Exposition Stéphane Couturier, TPI Nice, été 2012

Exposition Stéphane Couturier, TPI Nice, été 2012

Une exposition et un lieu qui m’ont enchantée ! Les affiches des expositions passées me font regretter d’habiter si loin de Nice ; Sarah Moon, August Sander, Plossu et Georges Rousse… Pour ce dernier, je me console en achetant, à la boutique, le catalogue de son exposition au prix de 4 €. Son travail à la station Lebon y est présenté ainsi qu’un interview fort intéressant :

TPI Nice, été 2012

« J’ai toujours aimé marcher dans l’arrière pays Niçois et j’aime toujours faire découvrir à mes amis ces paysages secs de la vallée des merveilles. Dans cette montagne, on trouve aussi des fortifications désertées, symbole de la frontière et des limites du territoire, mais ouvertes aux vents, qui étaient un terrain de jeux durant les vacances d’été et qui m’ont donné le goût des bâtiments abandonnés. »                                                                     Belle invitation pour la suite de notre voyage !

LA ROCHE-SUR-YON

D’Est en Ouest, de la montagne à la mer, notre route passe  par la préfecture de la Vendée. Dès notre arrivée sur la place Napoléon, nous sommes accueillis par de grandes reproductions accrochées aux façades, excellent moyen pour susciter la curiosité des passants que nous sommes.

Australie de Thibaut Cuisset, la Roche-sur-Yon, été 2012

Looking north, 545 eight avenue New York City, Vera Lutter, la Roche-sur-Yon, été 2012

Toutes les oeuvres originales appartiennent au musée ou à l’artothèque de la ville. Nous commençons par le musée qui présente jusqu’au 2 septembre la première partie d’un cycle intitulé  » Cosa mentale, Paysages(s) ».

Musée de la roche-sur-Yon, été 2012

C’est le Paysage-Document qui est mis à l’honneur dans les trois salles du musée, l’exposition très pédagogique, présente différentes écoles qui se sont emparées de cette thématique : la New Topography américaine, l’école allemande avec les incontournables Becher, les commandes liées à la mission photographique de la DATAR et l’approche canadienne avec notamment Jeff Wall.

"Silos à Charbon", Bernd et Hilla Becher, "Parking lots", Edward Ruscha, musée de la Roche-sur-Yon, été 2012

Je m’attarde particulièrement sur le travail de deux artistes qui présentent leur travail sous forme de diptyque, interrogeant ainsi le lien entre l’espace et le temps. Tout d’abord, la photographe italienne, Paola Di Pietri. Un couple marche sur un pont, leurs pas s’accordent, ils semblent être en pleine conversation, ils marchent vite, c’est l’hiver. Quelques instants plus tard, la photographe les a, à nouveau, saisi en décalant légèrement son point de vue, ils semblent avoir ralenti, l’espace entre eux s’est réduit, leurs regards se portent sur un point qui nous est inaccessible, le paysage derrière eux présente une autre rive…

Paola Di Pietri, musée de la Roche-sur-Yon, été 2012

Ce dyptique fait partie d’une série Dittici présentée sur le site de la Galerie « Les filles du calvaire », série énigmatique et poétique que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir.

La démarche de Joachim Koester, est tout autre. Il sélectionne des paysages mythiques de l’histoire de la photographie conceptuelle et les revisite quelques quarante ans plus tard. Nous voyons par exemple une photographie de Robert Smithson réalisée en 1967 pour son texte « Monuments of Passaic » accolée à une vue actuelle du même lieu.

Joakim Koester, Musée de la Roche-sur-Yon, été 2012

La juxtaposition « avant-après » est toujours fascinante, la fugacité s’inscrit ici dans le long terme. Joakim Koester participera à la prochaine exposition du Palais de Tokyo, les Dérives de l’imaginaire, l’occasion de continuer à découvrir son travail…

Mais mon véritable coup de coeur a lieu à la médiathèque Benjamin Rabier devant les oeuvres de Laura Henno.

Exposition Laura Henno, médiathèque/artothèque de la Roche-sur-Yon, été 2012

On est troublé face à ces corps tout juste sortis de l’enfance, leur présence pleine de mystère est d’une grande intensité, fiction ou réalité ? Est-on au cinéma devant la petite soeur de Mona jouée par Sandrine Bonnaire dans « Sans toit ni loi »? Est-on face au travail d’une photo-journaliste ? Laura Henno brouille à dessein nos repères en décalant les liens attendus entre le fond et la forme. L’utilisation de la lumière favorisant un effet « entre chien et loup » renforce notre incertitude. Cette exposition « Summer Crossing » réalise un tour de France depuis 3 ans, il s’achèvera à la fin de l’année dans 3 lieux différents, le CRP de Douchy-les-Mines, la Galerie Municipale du Rutebeuf à Clichy et la Galerie Les filles du calvaire. Le dossier de presse de l’évènement comporte un interview de l’artiste très éclairant mais je vous conseille de le lire après la découverte des images !                            L’exposition de Laura Henno est l’occasion d’explorer la médiathèque, le département « art-cinéma » consacré à l’image me laisse sans voix ! Heureux habitants de la Roche-sur-Yon, outre une bibliothèque d’art et une vidéothèque, ils ont accès à une artothèque qui leur permet d’emprunter des oeuvres originales ; estampes, oeuvres uniques sur papier et photographies… J’en rêve !

NANTES

Les vacances touchent à leur fin, invitée à Noirmoutier, je m’offre une petite prolongation très agréable, je foule avec plaisir les plages si chères à Agnès Varda et je ne résiste pas à l’invitation d' »Un voyage à Nantes« .

"La plage de Barbara", Noirmoutier, été 2012

L’installation d’Agnès Varda « Des chambres en ville et des téléviseurs » est en deux parties. La première, la « boutique des téléviseurs », évoque le décor de la boutique tenue par Michel Piccoli dans Une chambre en ville. La sélection des films qui passent en boucle sur des téléviseurs d’époques variées ne provoque pas grand chose en moi. Sympa mais sans plus ! J’ai juste à nouveau l’envie très forte de réouvrir mon coffret DVD Jacques Demy pour revoir le film.

"Boutique des téléviseurs" Agnès Varda, Le voyage à Nantes, été 2012

Il faut sortir du Passage Pommeraye pour accéder à la deuxième partie « La chambre occupée » ( paroles de squatteurs) et là, c’est tout autre chose ! Nous pénétrons par petits groupes dans un immeuble désaffecté au 14 rue Santeuil, nous grimpons jusqu’au deuxième étage pour pénétrer dans un appartement ouvert qui évoque un squat. Dans la pièce principale, un four à micro-ondes, un matelas et un poêle symbolisent trois besoins essentiels ; manger, dormir, avoir chaud. Trois vidéos sont insérées dans ces objets, Agnès Varda donne la parole à des squatters qui partagent avec nous leurs difficultés et leurs débrouillardises. Assis sur des grosses malles en fer, nous accueillons dans un silence attentif leurs voix.

"La chambre occupée", Agnès Varda, Le voyage à Nantes 2012

En sortant, des articles de presse et des documents accrochés au mur se superposent à la vision, vue de haut, du Passage Pommeraye, étrange confrontation de la misère et de la consommation.

Passage Pommeraye, été 2012

DOMAINE DE CHAMARANDE

Cet été aura associé étroitement les plaisirs liés à la nature et à la culture. Pour fêter mon retour, une petite visite au Domaine de Chamarande s’impose ; envie de marcher, de pique-niquer et de se laisser surprendre par des oeuvres qui introduisent justement la nature dans l’art. Il faut oser pousser la porte de l’Orangerie pour pénétrer dans une pièce sombre, deux immenses portraits se font face. Nous sommes invités par une guide fort sympathique à nous approcher de l’un d’entre eux pour découvrir que l’image est impressionnée sur un semis d’herbe. Les deux artistes anglais, Ackroyd et Harvey, ont réalisé leur travail in situ, mettant à l’honneur deux employés du domaine ; la commissaire de l’exposition et un agent du domaine, un autre face à face « culture-nature ».

"Face to face" Ackroyd et Harvey, Domaine de Chamarande, été 2012

"Face to face" Ackroyd et Harvey, Domaine de Chamarande, été 2012

L’oeuvre est éphémère, en perpétuelle transformation, le vert d’origine a séché, rendant la révélation des portraits encore plus émouvante. Comment seront-ils le 30 septembre ?