Le musée de la poste consacre trois espaces au film d’animation : exposition didactique et historique, elle privilégie la présentation et l’évolution des techniques liées à cet art. Dans le premier espace, une petite salle est consacrée aux jouets optiques précurseurs : thaumatrope, phénakitiscope, zootrope, praxinoscope, folioscope et … mutoscope n’auront plus de secret pour vous !
Le reste de l’espace retrace l’histoire du film d’animation, de Fantasmagorie d’ Emile Cohl à Toy Story de John Lasseter. Entreprise démesurée, la présentation est très inégale en fonction des thèmes évoqués. Deux petites merveilles ont retenu toutefois mon attention.
Tout d’abord la projection de « Félix saves the day » de Patt Sullivan. Court métrage muet réalisé en 1922, ce petit film est une vraie découverte pour moi. L’introduction des personnages dessinés dans des prises de vue réelle est réalisée avec brio, la course poursuite à flanc de building, le policier volant, l’appel du taxi sont autant de scènes mémorables.
Le dessin de l’arrivée des rames bondées au Yankee Stadium qui se métamorphosent au fur et à mesure que la foule se disperse associé aux plans réels des spectateurs est une très belle réussite. L’utilisation des signes graphiques est aussi très originale et renforce le dynamisme du film.
La vitrine consacrée à la Table tournante de Paul Grimault est mon deuxième coup de coeur. Les dessins crayonnés du court métrage l’Epouvantail sont magnifiques, le mouvement à venir y est déjà perceptible.
Les deux autres espaces sont dédiés chacun à un film d’animation, « Oggy et les cafards » explique la réalisation d’un dessin animé contemporain en 2D tandis que la réalisation d’un film d’animation en images de synthèse 3D est illustrée par le court métrage « Nicolas & Guillemette ». Cette deuxième partie est plus convaincante.
L’histoire de Virginie Taravel est une métaphore du travail de création. Elle fabrique des Pinocchios dont la vie tient à un fil … de scoubidou. Le vieil inventeur, Nicolas et l’enfant de fer partagent avec la réalisatrice ce pouvoir de donner la vie aux objets inanimés. La poésie de l’histoire s’accorde avec la matérialité des images réalisées en animation numérique, une très belle réussite.