« Ecole et cinéma » Le tableau de Jean-François Laguionie

19

Jean-François Laguionie joue le rôle du peintre et dialogue avec son personnage Lola, Le tableau, 2011

« Je termine toujours mes histoires avec des points de suspension, même si ce n’est pas très commercial, la suspension… Pourquoi finir une histoire ? La vie, elle, se poursuit. Ou alors il faudrait finir sur la mort du personnage, mais ce n’est pas très commercial non plus ! C’est pour ça que j’aime beaucoup le western, avec le dernier plan où le héros repart… Je ne sais plus qui disait qu’une peinture n’est jamais terminée : elle est abandonnée. Si on enlève le côté négatif de l’abandon, c’est juste que le peintre décide, à un moment donné, de s’arrêter. Il pense qu’une touche de plus pourrait gâcher le tableau. Il a mis l’essentiel. On a tout quand on a l’essentiel, non ? »                                                              Jean-François Laguionie dans Un sage en hiver de Guillemette Odicino, Télérama, n°3489

Avec la sortie tant attendue de Louise en Hiver, Jean-François Laguionie est sous les feux de l’actualité : rétrospective, exposition, parution d’un livre-dvd, édition de ses nouvelles, articles dans la presse… Son précédent long métrage, Le tableau, fait, quant à lui, son entrée dans le catalogue d’Ecole et Cinéma. Après l’écriture du cahier de notes, j’ai le plaisir d’accompagner des projections dans le cadre des formations Ecole et cinéma.

Les prochaines dates :                                                                                                      – Parthenay, mercredi 30 novembre 2016                                                                            – La Courneuve, jeudi 8 décembre 2016                                                                            – Poitiers, mercredi 11 janvier 2017

D’autres sorties du cadre…

empedocle

Empédocle, fresque de Signorelli, Duomo d’Orvieto, Ombrie, Italie

img_7078

Little Nemo in Slumberland, Winsor McCay, 1908

le-tableau

Le tableau de Marion Fayolle, Magnani, 2012

Avant il y avait la mer, Eléonore Douspis, Albin Michel Jeunesse, 2016

Avant il y avait la mer, Eléonore Douspis, Albin Michel Jeunesse, 2016

Mon cher tendre ami de Hadi Yaghinlou, 2004

Mon cher tendre ami de Hadi Yaghinlou, 2004

La carte de Stéfan Le Lay, 2009 (extrait), DVD Voyages de rêve aux Films du Paradoxe                                                                    

Koko le Clown de Max et Dave Fleischer

Modeling, 1921, Production Out of the Inkwell Films

Modeling (Modèles), 1921

Presque centenaire, Koko le Clown, revient faire le pitre sur les écrans de cinéma !

Héros d’encre et de papier, la naissance de ce personnage est intimement liée aux débuts du cinéma d’animation américain. Après avoir admiré Gertie le dinosaure de Winsor McCay, Max Fleischer n’a plus qu’une obsession, inventer une machine qui permette d’obtenir un mouvement dessiné fluide. En 1915, il met au point, avec l’aide de ses frères, le rotoscope. Cette machine permet de décalquer image par image le mouvement d’un acteur filmé en prise de vue réelle. Cette base permet ensuite d’animer un personnage dessiné.

Rotoscope, Max Fleischer, Brooklyn, NY, 6 décembre 1915

Rotoscope, Max Fleischer, Brooklyn, NY, 6 décembre 1915

Pour tester leur machine, les frères Fleischer ont besoin d’un petit film en prise de vue réelle. Dave, le plus jeune frère, joue alors devant la caméra le rôle d’un clown facétieux qui donnera naissance à Koko le Clown.

Model-sheet de Koko et Bimbo, Dick Huemer, chef-animateur des Fleischer

Model-sheet de Koko et Bimbo, Dick Huemer, chef-animateur des Fleischer

Koko le Clown est l’un des premiers personnages créés spécifiquement pour un dessin animé. Les scénarios des courts métrages, dont il est le héros, ont une structure identique. Max Fleischer, filmé en prise de vue réelle, dessine sous nos yeux Koko qui prend vie. S’ensuit une suite d’interactions entre le créateur et sa créature, chacun pénétrant tour à tour dans le monde de l’autre. Courses poursuites, métamorphoses et gags divers s’enchaînent pour notre plus grand plaisir ! Invariablement, le film se termine par le retour de Koko dans son encrier. Il est difficile de résumer les histoires des courts métrages qui composent la série Out of the inkwell (hors de l’encrier), elles ne sont souvent qu’un prétexte à repousser les limites du réel. L’une des devises de Max Fleischer était : « Si ça peut être fait dans la réalité, ce n’est pas de l’animation. » Se battre avec une mouche, voyager sur Mars, s’envoler dans une bulle de savon, narguer un géant… Tout est possible dans l’univers de Koko le Clown !

La mouche qui agace, 1919

Tantalizing fly (La mouche qui agace), 1919,

Voyage sur Mars, 1924

A trip to Mars (Voyage sur Mars), 1924

Il est temps de se coucher, 1923

Bed time(Il est temps de se coucher), 1923

Sept courts métrages du début des années 20 composent cette nouvelle diffusion sur les écrans de cinéma.                                                                                                           Même si le distributeur, Gebeka films, est spécialisé dans le cinéma jeune public, il serait dommage d’en priver les adultes, à voir sans limite d’âge !

Affiche "Koko le clown" , 2 octobre 2013

Affiche « Koko le clown » , 2 octobre 2013