Dessins du Studio Ghibli …

Vive le fond vert ! Art ludique     Le musée 4/10/14- 1/3/15

Vive le fond vert !  Art ludique Le musée  4/10/14- 1/3/15

J’aime quand le cinéma m’embarque… alors voyager aux côtés de Chihiro pour découvrir les secrets du layout, je dis OUI sans hésiter !  La scénographie de l’exposition est très simple, une pièce introductive avec de grands panneaux explicatifs sur le processus d’animation et sur les termes utilisés, puis une succession de salles avec plus de 1300 layouts reprenant la chronologie des films réalisés au Studio Ghibli : de Nausicaä de la vallée du vent à Souvenirs de Marnie.

Nausicaä de la vallée du vent, Hayao Miyazaki, 1984

Nausicaä de la vallée du vent, Hayao Miyazaki, 1984

Souvenirs de Marnie, Hiromasa Yonebayashi, 2014

Souvenirs de Marnie, Hiromasa Yonebayashi, 2014

Le layout est avant tout un dessin qui synthétise le plan d’un film. Sa richesse n’est pas dans les matériaux ou la technique utilisée mais dans sa conception et sa réalisation.

feuilles,  une barre à tenon, crayons graphiques, crayons de couleur, gomme, stylet de gaufrage

feuilles, une barre à tenon, crayons graphiques, crayons de couleur, gomme, stylet de gaufrage

Le dessin montre la composition du cadre : le point de vue, les éléments du décor, les personnages… Les annotations inscrites sur le dessin sont aussi essentielles, outre le numéro du plan et sa durée, elles indiquent les mouvements de caméra, le défilement éventuel du décor … Sur certains layouts, on peut lire aussi des messages des réalisateurs comme par exemple de regarder une émission sur le monde marin à la télévision ! Il est fascinant de voir comment le mouvement est représenté dans une image fixe. Très souvent notre imagination est mise à contribution, une simple flèche nous aide à visualiser un trajet, un personnage est dessiné à plusieurs reprises…

Mon voisin Totoro, Hayao Miyazaki, 1988

Mon voisin Totoro, Hayao Miyazaki, 1988

Le layout conçu comme un guide pratique pour l’ensemble de l’équipe assure l’unité visuelle du film, c’est un élément clé dans le processus de production. On peut se rendre compte de son importance en comparant certains layouts à des extraits du film terminé.

Pompoko, Isao Takahata, 1994

Pompoko, Isao Takahata, 1994

Au delà de son utilité, le layout est aussi source d’émerveillement. Chacun est une oeuvre en soi. On peut être sensible à la composition des paysages, à l’expression des émotions ou aux souvenirs qu’ils évoquent…

Le seul point noir de cette exposition est son prix excessif. Dommage car on aurait envie d’y retourner, difficile de porter son attention sur chacun des layouts exposés en une seule fois !


« Pixar 25 ans d’animation » au musée des Arts Ludiques

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Rémy dans Ratatouille de Brad Bird, 2007, Studios Pixar

Rémy est de retour sur les quais parisiens. Il n’est pas venu seul, tous ses amis des studios Pixar ont fait le voyage ; Wall-E, Les Indestructibles, Nemo, Cars, Rebelle, Woody le cow-boy… Chacun a apporté dans ses bagages son album de famille rempli d’images de sa naissance. Le tout nouveau musée des Arts Ludiques expose l’incroyable richesse des recherches graphiques des studios Pixar. Les créatures révèlent leurs créateurs… Les pastels de John Lasseter, les collages de Teddy Newton, les dessins de Carter Goodrich et les peintures numériques de Lou Romano, pour ne citer que quelques artistes, sont des petites merveilles visuelles.

John Lasseter

John Lasseter

Teddy Newton

Teddy Newton

Carter Goodrich

Carter Goodrich

Lou Romano

Lou Romano

Les images envahissent les murs des salles, chaque héros a son heure de gloire ! Une vidéo explique comment les infographistes prennent le relais, les dessins préparatoires permettent notamment la réalisation de sculptures qui serviront de modèle pour les images de synthèse. Ces sculptures en résine grise qui se déploient tout au long de l’exposition sont le contrepoint des dessins.

Carl dans "Là-haut" , 2009

Carl dans « Là-haut » de Pete Docter et Bob Petersen, 2009, Studios Pixar

Russel dans "Là-haut" de Pete Docter et Bob Petersen, 2009, Studios Pixar

Russel dans « Là-haut » de Pete Docter et Bob Petersen, 2009, Studios Pixar

L’exposition montre le travail des artistes, elle leur donne aussi la parole. Un ensemble de petites vidéos met en valeur la richesse humaine des studios Pixar, les artistes et les techniciens partagent leur passion et leur savoir… Un exemple ci-dessous avec l’explication de la genèse et du fonctionnement du zootrope dédié à Toy Story.


Lorsque je pénètre dans la salle qui est consacrée au zootrope, je suis dans un premier temps déçue ! On ne peut pas en faire le tour et il est protégé par de grosses vitres. Je m’approche. Comme un manège, le zootrope se met à tourner, il commence à prendre de la vitesse, les 18 figurines qui composent chacun des mouvements se superposent en un magma coloré. Pas top, le truc ! Et puis soudain, miracle, la lumière électrique est remplacée par la lumière stroboscopique. Pendant que les soldats en plastique envahissent le zootrope, Jessie joue avec son lasso, Buzz l’éclair caracole sur la balle de Luxo Jr, Woody galope avec Pile-Poil et Siffli le pingouin fait des acrobaties avec l’Alien extraterrestre ! Une belle illustration pour comprendre le rôle de l’obturateur au cinéma ! Tout simplement génial !