« J’ai fait un rêve. J’emmenais pour la première fois Jazz, mon petit fils au cinéma. Le 15 décembre 2025, pour ses cinq ans. (…/…) Comment te raconter ça (le cinéma), Jazz, ô Jazz. Imagine une salle, une salle comme, comme un supermarché, tu vois ? oui, comme le supermarché en bas de chez toi, voilà, oui, grand comme ça, très grand mais sans les étagères où il y a les céréales d’insectes, les saloperies sous plastiques, les lessives qui polluent et les bonbons qui pourrissent le ventre, tu vois, juste la salle du supermarché vide et au lieu que les gens soient debout, ils sont assis. Eh oui, assis dans des fauteuils et ce qui est marrant, c’est que tous les fauteuils sont tournés du même coté. Pas en face l’un de l’autre comme chez toi, non, tous tournés vers le grand mur au fond. Pourquoi ? Eh bien parce que au fond, sur ce grand mur blanc, c’est ça l’idée, là, tu vas voir le film. Comment ça, t’es déçu parce c’est juste un film comme sur ta tablette ? Ah mais non, Jazz, mais non, justement c’est pas JUSTE un film, c’est un film au CINEMA ! ( c’est dingue ce que je peux m’énerver dans un rêve, moi ) Et un film au cinéma c’est comment te dire, c’est pas un film, c’est un film au cinéma. Tout devient noir, les lumières s’éteignent, tu entends les gens qui font chttt, chttt et puis devant toi, devant tes yeux, ça commence. Tu vois la terre depuis les étoiles et la musique commence, des grosses lettres tournent autour de la terre, ça brille, et c’est écrit en très grosses lettres que ce que tu vas voir est universel, c’est à dire que tout le monde le comprend, c’est un langage sans mots, et comme c’est en très gros, c’est très visible. Et puis un immense visage mille fois plus grand que le tien, petit Jazz, se met à parler et peu importe, c’est incroyable, tu es subjugué par ces yeux, cette bouche, et tout ça bouge et derrière ce visage, ça bouge aussi, une ville, une forêt, un désert, d’autres gens et c’est comme si tu sautais dans ce que tu voyais, tellement c’est grand, tellement c’est le monde qu’il y’a devant tes yeux, voilà c’est ça le cinéma. Mais non, je pleure pas, nain, je pleure pas, j’ai marché sur un oignon oublié du supermarché. » Il était une fois au cinéma, La chronique d’Hippolyte Girardot, 11/12/20, France Inter
Projection et formation ligne Mardi 11 octobre 2022
Documents à télécharger : Dossier de présentation, Pour aller plus loin, Mordre, se faire mordre, Pleurs et consolations, Les émotions du chat, Du livre au film, Vems Mormor ?, Vems Mormor ? 2, Vems Mormor ? 3, Figures Nounourse
Projection-conférence : Studio des Ursulines Mardi 29 novembre 2022 Avec l’équipe d’Enfances au Cinéma
» Il me semble que le premier enfant qui eut l’idée de placer ses petites mains devant une source lumineuse en agitant les doigts pour voir leur ombre démesurément grandie danser sur les parois d’une grotte ou sur un mur inventa le cinématographe. Mais l’opinion la plus courante est que le cinéma est fils de la lanterne magique, de la photographie et de l’électricité. » La Fée-Cinéma, Autobiographie d’une pionnière, Alice Guy, Gallimard, 2022
Documents à télécharger : Pour aller plus loin, Une femme très occupée, Le secours aux trois fils, Une histoire au zoo, images séquentielles, Une histoire de points de vue, La rencontre, Un dialogue imagé, une rencontre mystérieuse, Un duo aérien, De drôles de personnages, La tour chancelle, Y a-t-il une pilote dans l’avion ?, Une héroïne de 4 ans, Images séquentiellesLe parc des Buttes Chaumont, L’écluse et le film nitrate
Documents à télécharger :Pour aller plus loin 2, Une leçon de cinéma, Le robot de Radi Bo, L’oiseau et l’avion télécommandé, Le doudou Yéti et aussi ici et là.