New York et la découverte d’une ville à travers le regard des photographes et des cinéastes qui l’ont arpentée avant moi … Alfred Stieglitz, Edward Steichen, Berenice Abbott, Walker Evans, Paul Strand, Lewis Hine, Diane Arbus, Garry Winogrand, Lee Friedlander, William Klein, Paul Graham … Impossible de faire une liste exhaustive des photographes qui ont capturé l’image filante d’une ville fascinante par son architecture et ses habitants ! Mais plus encore que des photographies, ce sont des extraits de films qui sont imprimés dans ma mémoire. Petite sélection personnelle des lieux de New York qui ont une empreinte cinématographique …
Réminiscence d’images mais envie aussi d’en découvrir d’autres dans la rue et dans les musées. Ma première visite est pour l’ICP, l’International Center of Photography. Une exposition est consacrée aux photographies en couleur de Robert Capa. Une découverte totale ! Dès 1938, Capa explore les possibilités offertes par les films Kodachrome et très vite il se déplace avec deux appareils chargés respectivement d’une pellicule en noir et blanc et d’une pellicule couleur. Photo journaliste reconnu après ses reportages sur la guerre d’Espagne, il a beaucoup de mal à faire publier ses photographies couleurs. Pour de nombreux responsables de la presse, la couleur est associée à la publicité, le « noir et blanc » étant lui, lié aux sujets plus sérieux. Ce sont des revues comme Holiday ou Look qui publient les photographies effectuées lors de ses nombreux voyages en France , en Italie, en Norvège, en Hongrie, en Israël …
Une belle occasion aussi de découvrir ses talents de portraitiste que ce soit avec des mannequins posant pour des photos de mode ou avec ses amis artistes. Les photographies de l’exposition sont en ligne sur le site Magnum, à voir !
Si aucun autre musée n’est consacré exclusivement à la photographie, j’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir les expos permanentes ou temporaires du Whitney Museum of American Art, du Guggenheim Museum, du MoMA et du Met… Pour rester dans la photographie couleur, le face à face dans la même pièce des photographies de William Eggleston et des peintures d’Edward Hopper est une expérience riche en correspondance.
Un petit tour à la Biennale d’art contemporain du Whitney Museum s’impose. Etrange, ce sont les artistes photographes qui ont retenu le plus mon attention… Zoe Leonard et sa camera obscura ( j’adore ! ), Sarah Charlesworth, Dawoud Bey et Stephen Berens.
Je suis aussi fascinée par les illusions visuelles de Miljohn Ruperto. On peut voir tout d’abord une série de photographies de plantes intitulée « études botaniques Voynich ». Les photos sont magnifiques, le travail sur la lumière est extraordinaire mais lorsqu’on regarde un peu plus attentivement les fleurs représentées, un doute s’installe sur la réalité de ce que l’on voit …
Un coup d’oeil au cartel nous apprend que ces photographies sont à l’origine des illustrations d’un manuscrit du 16 ième siècle dont on n’a jamais percé le secret ! A partir de ces dessins de plantes inconnues, Miljohn Ruperto et son complice Ulrick Heltoft ont créé des plantes en 3D qui ont été ensuite photographiées en argentique … Je suis aussi très attirée par la vidéo « Janus » qui reprend la célèbre image ambiguë du « lapin-canard ».
Troublant de voir notre perception changée au rythme de la respiration de cet étrange hybride blessé … Pour le voir s’animer quelques secondes, cliquez ! Janus
Au MoMA, j’ai été particulièrement sensible à l’expression du mouvement dans de nombreuses oeuvres sélectionnées pour l’exposition Un monde à part: les pratiques photographiques dans le studio. Les photographies multiflash d’Harold Edgerton, les séquences photographiques d’Eadweard Muybridge à John Balessari et la vidéo de Peter Fischli et David Weiss…
Extrait de 3 min de la vidéo « The way things go » de Peter Fischli et David Weiss, 1987 (30 min)
Et encore… Carrie Mae Weems au Guggenheim museum, Marville et Kentridge au Met !
J’ai aussi beaucoup apprécié jouer au MoMA Art Lab et au musée du cinéma ! Réaliser des petites séances animées et des flipbook photographiques, jouer avec la bande son des films, je ne m’en lasse pas !
Cliquez ! ça bouge !
De retour en France, je me précipite pour voir « Les amants électriques » de Bill Plymton, le voyage se poursuit …