Regards croisés sur le Brésil…

Barreirinhas , 25 juillet 2015

Barreirinhas , 25 juillet 2015

Un voyage longtemps rêvé qui s’est réalisé cet été… Quelques images de nos principales étapes…

Accueillis par la famille Monteiro, notre première escale nous permet de découvrir le fonctionnement d’une fazenda dédiée à la culture du café. Patricia, jeune photographe documentaire s’intéresse à la ferme familiale, un reportage instructif sur la cueillette est à voir sur son blog. Premier regard croisé entre nos photos de vacances et le travail de photographes sur les lieux visités…

Guaxupé, fruit du café à différents stades de maturation... 12 juillet 2015

Guaxupé, fruits du café à différents stades de maturation… 12 juillet 2015

Tests de dégustation réalisé à la coopérative de Cooxupé

Tests de dégustation réalisés à la coopérative de Cooxupé, 15 juillet 2015

Après le calme de la campagne du Minas Gerais, le choc ressenti à Sao Paulo en est que plus intense… Tout semble démesuré ! Le silence des musées s’oppose à la frénésie autour du marché municipal, les petits vendeurs à la sauvette côtoient les galeries marchandes modernes… Le titre du livre de Roger Bastide Brésil, terre de contrastes est toujours d’actualité ! Les embouteillages monstres nous donnent le temps d’admirer graffitis et pixaçao qui envahissent la moindre surface disponible.


Ayant découvert le travail du photographe d’origine allemande, Hans Gunter Flieg, à l’exposition de la fondation Galouste Gudbenkian de Paris, je suis ravie de visiter l’espace qui lui est consacré au musée d’art contemporain (MAC USP) et d’admirer notamment les photographies dédiées à l’expansion de Sao Paulo dans les années 50.

Ville de Sao Paulo vue de l'immeuble Altimo Arantes, Hans Gunter Flieg, 1950

Ville de Sao Paulo vue de l’immeuble Altimo Arantes, Hans Gunter Flieg, 1950

Vue de la pinacothèque de Sao Paulo, 17 juillet 2015

Vue de la pinacothèque de Sao Paulo, 17 juillet 2015

Après un premier vol intérieur, Salvador est notre premier contact avec le vaste littoral brésilien. Lors d’une marche sur le front de mer nous dégustons les délicieux beignets afro-brésiliens au nom exotique, l’acaraje. Le travail du photographe français, Pierre Verger, qui a vécu à Salvador et qui s’est passionné sur les liens entre le continent Africain et le Brésil, nous aide à appréhender cette culture typique de la région de Bahia. Au delà des influences culinaires, les photographies de Pierre Verger soulignent l’importance des pratiques spirituelles et religieuses importées par les esclaves du golfe de Guinée. Première porte d’entrée pour tenter de comprendre cet immense pays complexe et paradoxal dont l’histoire est en partie liée à la traite et à l’esclavage. Une conférence de l’historienne, Charlotte de Castelnau-L’Estoile est à ce titre très éclairante.

Fabrication d'acaraje dans Bahia de tous les poètes de  Pierre Verger, 1955

Fabrication d’acaraje dans « Bahia de tous les poètes » de Pierre Verger, 1955

Syncrétisme religieux, les bracelets de l'église de Bonfim, Salvador, 21 juillet 2015

Syncrétisme religieux, les bracelets de l’église de Bonfim, Salvador, 21 juillet 2015

Une très belle exposition vue au musée afro brésilien de Sao Paulo nous a donné un aperçu de notre étape dans le Nordeste. Elle présente des photos de plateau réalisées par le photographe brésilien Chico Albuquerque lors du tournage du film inachevé d’Orson Welles, Four men on a raft. Les paysages et les hommes du Ceara sont magnifiés dans des cadrages audacieux et par une lumière qui donne toute sa puissance au noir et blanc.

Photo de tournage "It's all true" de Chico Albuquerque, 1942

Photo de tournage « It’s all true » de Chico Albuquerque, 1942


Le musée de l’image et du son de Sao Paulo présente quant à lui une sélection de la série, Vivendo do mar,du photographe autodidacte Durvile Cavalcanti. Ses images maritimes semblent intemporelles.

Durvile Cavalcanti, Vivendo do mar, MIS Sao Paulo, 2015

Durvile Cavalcanti, Vivendo do mar, MIS Sao Paulo, 2015

pêche

Barreirinhas, 25 juillet 2015

Jangada dans la région de Ceara, 28 juillet 2015

Jangada dans la région de Ceara, 28 juillet 2015

Nous ne sommes pas les premiers français à tomber sous le charme de la baie de Rio de Janeiro. Le nouveau Musée d’Art de Rio (MAR) consacre une exposition sur les images de la ville réalisées par des photographes français, Rio, une passion française… Je sillonne la ville mais je range ma tablette !

Augusto Malte, Rio, non daté, musée Nicéphore Niépce

Augusto Malte, Rio, non daté, musée Nicéphore Niépce

Rio, Raymond Depardon, 2004

Rio, Raymond Depardon, 2004

Si ce voyage au Brésil est et restera exceptionnel, mon désir de mieux connaître ce pays est décuplé. En parallèle à la découverte des images, je me lance dans la lecture de romans brésiliens. Les Editions Métailié m’offrent un choix passionnant, des auteurs classiques (J.-M. Machado de Assis…) aux auteurs contemporains ( Luiz Ruffato …).

Je ne peux pas terminer cet article sans citer le livre de Patrice Montagu-Williams, Brésil Dans les pas du géant qui m’a accompagné tout au long de ce voyage. Ce n’est pas un guide mais un compagnon de voyage précieux. Il est tout petit mais on peut le lire avant, pendant et après le séjour…

« Journal de France » de Nougaret et Depardon

© Palmeraie et désert- France 2 cinéma

« Journal de France » est un patchwork d’images et de sons qui célèbre l’art du montage.

« Journal de France » nous entraîne dans l’histoire de deux artistes qui partagent plus d’une passion.

« Journal de France » c’est eux et nous, grands de ce monde et hommes sans nom.

« Journal de France » nous apprend que les yeux et la voix ne vieillissent pas.

« Journal de France » fait l’éloge de l’apprentissage, de la patience.

« Journal de France » mixe l’ici et l’ailleurs, le passé et le présent, la politique et le poétique.

« Journal de France » nous apprend à regarder le silence.

« Journal de France», un merveilleux film au titre impossible !

© Palmeraie et désert- France 2 cinéma