« Image mystérieuse » 4, École Lucie et Raymond Aubrac

G Garcin et son double

Gilbert Garcin et son double, Mister G. Photogramme extrait du documentaire « Tout peut arriver » de Ralf Kämpfe

C’est un photographe du nom de Gilbert Garcin qui a imaginé, mis en scène et photographié ces trois images mystérieuses.  Né en 1929 à la Ciotat il a travaillé toute sa vie professionnelle dans une boutique qui vendait des luminaires. C’est à la retraite, à 65 ans, qu’il se met à photographier. Ce qui l’intéresse c’est de raconter des histoires. Comme il a besoin de personnages, il décide de se prendre lui même en photo. Il réussit aussi à convaincre de temps en temps sa femme, Monique, à jouer l’actrice à ses côtés.

Gilbert-Garcin-L-echange

« L’échange », Gilbert Garcin

Gilbert Garcin aime bricoler, travailler de ses mains. Tout se passe dans son atelier.               À l’aide d’un retardateur, il se photographie dans différentes positions, Il découpe ensuite minutieusement le contour de ses silhouettes qu’il monte sur un petit support. Il construit peu à peu une maquette. Il installe ses personnages dans des décors, très souvent sur du sable. Parfois il utilise quelques accessoires comme des morceaux de ficelle… Il peut aussi projeter des images pour compléter sa mise en scène, il a toute une collection de diapositives représentant des ciels. Une photo peut lui demander jusqu’à 30 heures de préparation.

atelier

Gilbert Garcin dans son atelier. Photogrammes extrait du documentaire « Tout peut arriver » de Ralf Kämpfe

Il compare son travail à celui d’un réalisateur de cinéma de fiction. Ce qui l’intéresse c’est de créer une illusion qui provoque l’imagination des spectateurs. Chacun est libre d’interpréter ses mises en scène comme il le souhaite ! C’est ce que vous avez réussi à faire merveilleusement bien. Je me suis bien amusée à lire vos histoires sur le padlet de vos maîtresses.

Voici une retranscription simplifiée du scénario d’Hassan, Jean-Claude et l’oursin.

vivre masqué

« Vivre masqué » de Gilbert Garcin

« Jean-Claude est un vieux monsieur qui ne voit pas la vie en rose mais en noir et blanc. Il a  trop d’émotions. Voilà pourquoi il porte des masques dans sa main.                                    Au début de cette histoire, le vieil homme décide, une nuit, de prendre l’air sur la plage pour évacuer son inquiétude. »

les précautions élémentaires

« Les précautions élémentaires » de Gilbert Garcin

« Au cours de sa promenade, il marche sur un oursin magique qui le pique. Il commence à rapetisser. Il devient tellement petit qu’il peut rentrer dans l’oursin. L’oursin se transforme en vaisseau. La boule piquante propose à Jean-Claude un voyage pour apprendre à gérer ses émotions. Au cours de ce voyage, Jean-Claude doit affronter plusieurs épreuves. Grâce à son guide, l’homme aux cheveux blancs découvre qu’il est endurant, il peut vivre tout petit et seul. Son inquiétude s’apaise peu à peu. »

embarquement immédiat

« Embarquement immédiat » de Gilbert Garin

« Les pouvoirs de l’oursin se dissipent, le voyage est terminé. Jean-Claude sort du vaisseau,    il retrouve sa taille normale. Le soleil brille. Jean-Claude, élégant, marche sur le sable.              Il découvre une pelle qui va lui servir à construire une nouvelle vie joyeuse. »

Et si vous aidiez Hassan à approfondir son idée ? Quelles pourraient être les épreuves affrontées par Jean-Claude ? Je vous propose de dessiner les différentes actions  qui composent chaque épreuve sous forme d’un storyboard.

storyboard_templateVoici Le « pique » de la réussite écrit et dessiné par Hassan. Son personnage doit affronter une épreuve difficile : passer un examen. Je vous laisse découvrir cette séquence. BRAVO à notre jeune artiste !

Hassan

« Une image mystérieuse » … Ecole Lucie et Raymond Aubrac

photo mystérieuseLaurence et Emilie, enseignantes à Gennevilliers proposent à leurs élèves de CE1 de suivre un parcours culturel sur La figure de l’artiste. J’y participe avec plaisir ! Après une première rencontre à l’école, nous sommes pour l’instant chacun dans nos « chez nous » mais nous avons très envie de maintenir un lien sur ce projet en attendant de nous revoir. C’est chose faite, vive les images mystérieuses…

En début de semaine, Laurence et Emilie ont envoyé cette image à leurs élèves. Voici leur retour…Vous n’êtes pas tous d’accord sur l’identité de l’ombre projetée. Est-ce un homme ou une femme ?                                                                                                               « Dans cette image, je vois la sculpture d’un homme faite avec des matériaux différents, recyclés. On comprend que la sculpture est un homme grâce à son ombre projetée sur un mur… »  Ziyad                                                                                                               « Cette image représente un monsieur qui est assis sur une chaise imaginaire… « Lucas   « Sur cette image, je vois un robot. Il y a un robot qui fait une ombre de dame… » Mohamed   « Dans cette image, je vois une jeune fille parce qu’elle a des talons aux pieds… » Hassan   « … Je pense que c’est la directrice de l’école Aubrac.» Lilia

Cette photo est un détail d’une oeuvre plus grande qui s’appelle « He / She ». Elle a été réalisée en 2004 par les artistes britanniques Tim Noble et Sue Webster. Notre image mystérieuse est l’autoportrait de Sue Webster, « She » veut dire « Elle » en anglais.

Noble & Webster

Les artistes Tim Noble et Sue Webster photographiés par David Bailey

He and She

L’oeuvre entière, « He/She », Tim Noble et Sue Webster, 2004

Vous avez tous remarqué cet étrange amas de morceaux de ferraille au premier plan : « métal » pour Suleymene, « matériaux différents, recyclés » pour Ziyad, « objets rassemblés » pour Stanislas, « déchets métalliques » pour Hassan, « bouts de métal peints et collés l’un à l’autre » pour Lilia, « machine » pour Rym, « pièces de métal » pour Côme et même « robot » pour Mohamed.

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Le tas de ferraille pour « She »

« Je pense que la machine fait la lumière de cette image. L’humain a l’air discret. Je pense qu’il jouait ou quelque chose comme ça ! Et quelqu’un l’a repéré et a allumé la lumière. Maintenant j’ai eu une autre théorie en regardant de plus près grâce à ma maman. C’est l’ombre de l’objet qu’on voit sur l’image et ce n’est pas une femme. » La maman de Rym a raison, il manque quelque chose pour bien comprendre le dispositif, l’origine de la lumière ! L’oeuvre de Tim Noble et de Sue Webster nous montre que les ombres créent aussi des illusions. Pour que l’illusion fonctionne le projecteur doit être placé à un endroit précis, à votre avis où était-il ?

Voici un autre double autoportrait des artistes :

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« Dirty White Trash ( With Gulls) », 1998

 Leur démarche est de partir de leurs déchets pour concevoir des sculptures à messages dénonçant la pollution et la sur-consommation.                                                 L’interprétation d’Hassan se rapproche beaucoup de leurs idées :  » Je crois que la jeune fille est triste car il y a beaucoup de pollution partout sur la terre. La fille me rappelle le penseur au musée Rodin. Je crois qu’elle cherche une solution pour qu’il y ait moins de pollution. »      Mais chacun voit l’oeuvre à sa façon !

Je vous invite maintenant à jouer avec les ombres. Envoyez-nous des photos de vos installations !

côme

Une superbe proposition de Côme, BRAVO !