Ok, la sortie du dernier album de Zep est hyper médiatisée alors pourquoi en rajouter une couche ? Et bien, parce que, plan marketing ou pas, la lecture des premières planches d’ « Une histoire d’hommes » sur le site web de Télérama m’a tellement accrochée que je n’avais qu’une seule envie, courir vite dans ma librairie préférée pour en connaître la suite.
Je viens de lire « Une histoire d’hommes » trois fois. J’ai d’abord été happée par l’histoire de ces quatre copains qui formaient un groupe de rock au début des années 90, les Tricky Fingers. Une émission TV foireuse a fait exploser le groupe, il se retrouve 18 ans plus tard … L’histoire se déroule le temps d’un week-end dans un manoir anglais appartenant à l’ex-chanteur du groupe, seul à avoir réussi une carrière de rock star. De nombreux flashbacks ouvrent le huis-clos un peu étouffant de ces retrouvailles. Les personnages ne sont pas des caricatures, ils ont une vraie enveloppe, on est très vite en empathie avec eux. L’un des héros, Yvan, se perçoit comme un « authentique loser ». Autour de lui, gravitent trois hommes et deux femmes. « Histoire d’hommes », oui, mais surtout histoire de coeur, la prescription existe-t-elle dans le domaine des sentiments ?
Après une première lecture un peu frénétique, je reprends tout depuis le début pour apprécier les dessins réalistes, le jeu avec les couleurs, les cases ouvertes … Il y a effectivement un changement dans le style de Zep par rapport à ces précédents albums mais aussi de la continuité … Son goût pour le bleu et le mauve, sa volonté de sortir des cases, son plaisir de dessiner des rockeurs, son sens des dialogues …
Pour accompagner la sortie de l’album, la galerie Barbier & Mathon organise une exposition des planches originales ainsi que certains essais témoignant de la recherche graphique de Zep, son storyboard et les trois versions consécutives de l’histoire. Passionnant de voir les changements de style, les choix de cadrage successifs … Surprise aussi de voir que la couleur n’est pas présente sur les planches originales. Le métier de coloriste s’est aussi informatisé, son travail n’apparaît plus sur les cimaises des galeries mais fort heureusement il reste fondamental dans l’édition du livre.
A lire ! Zep commente 3 de ses planches, passionnant ! Il révèle notamment l’importance de la photographie et du cinéma dans la construction des images et du récit …