« La complicité professionnelle entre Djibril et moi a débuté quand il a eu sa caméra en main. C’était en 1965. Il avait dix-huit ans : un âge précoce dans un pays où le cinéma n’existait pas. J’étais à l’école et je séchais les cours pour l’accompagner dans son aventure. Donc vous voyez à quel point nous étions déjà, très tôt, portés vers des questionnements de lumière, d’ombre, de mouvement, de son, etc. C’est ce qui fait que je suis devenu musicien, grâce à l’écoute de la société, de l’environnement, à l’observation, des quantités de choses, des personnages insolites qui cernaient notre existence. Il suffit d’être attentif, c’est comme cela que l’on porte les choses qui nous habitent. Toute cette absorption de choses essentielles, douloureuses, fait de nous des soi-disant artistes. Car chacun détient un témoignage, une expérience, une existence. À charge alors pour nous d’essayer de les manifester par la photo, la musique ou le cinéma. C’est ce qui fait de nous tous des artistes. Chacun est l’artiste de son existence propre. Chacun peut raconter sa vie et étonner les autres. » « Ce que je dois à Djibril… » Wasis Diop, Fatou Kiné Sène, 2008
Projection conférence : La Petite vendeuse de Soleil, Djibril Diop Mambéty, 1998 Cinéma Le Moulin du Roc à Niort Mercredi 23 octobre 2022
À télécharger : Pour aller plus loin, Le tailleur de pierre, Séquence d’ouverture, Sous le signe de l’astre solaire, Mendicité, Le plus jeune animal