Pour quitter la fraîcheur du parc national du Grand Paradis et affronter une grande ville comme Turin, il fallait une solide motivation : visiter le musée national du cinéma. Ce lieu envoûtant créé en 1958 par la chercheuse Maria Adriana Prolo fait corps avec le bâtiment de la Mole Antonelliana, véritable phare dans la ville.
La collection d’objets de l’archéologie du cinéma est extraordinaire, plaisir de retrouver des valeurs sûres comme les marionnettes des théâtres d’ombres, les vues stéréoscopiques, les lanternes magiques… plaisir aussi de découvrir des procédés comme le paradoxe dioptrique qui joue avec une lentille prismatique.
L’interaction est une autre force du musée, les visiteurs explorent les dispositifs, joie de voir son image inversée dans une chambre noire géante, de regarder dans l’oeilleton du kinétoscope d’Edison, de jouer avec les effets spéciaux…
Les anciens spectacles sont aussi revisités avec une réinterprétation de la Fantasmagorie de Robertson et de la première projection des vues des frères Lumière. Dommage que la reconstitution du théâtre optique d’Emile Reynaud reste statique ! Le deuxième étage rend hommage aux professionnels qui font fonctionner La Machine du Cinéma à travers photos, affiches, dessins et multiples objets. L’envie de voir les films qui leur sont liés est démultipliée à l’infini… Le cinéma néo-réaliste est particulièrement mis à l’honneur.
La grande salle du temple (l’édifice devait accueillir à l’origine une synagogue) avec ses chaises longues rouges permet un repos bien venu avant de découvrir l’exposition temporaire consacrée à la musique. Le parcours qui s’élève sur la fameuse rampe hélicoïdale est passionnant !
J’espérais profiter de ce mini-séjour dans une grande ville italienne pour me procurer des albums de Emanuele Luzzati. Nous sommes allés dans 5 librairies et… je rentre bredouille ! Une charmante libraire jeunesse me dit, désolée, que Luzzati a plus de succès à l’étranger que dans son propre pays !