Depuis le premier choc ressenti dans la pièce-chambre noire de l’EMBA-Galerie Manet de Gennevilliers, j’ai le désir, dès que l’occasion se présente, de revivre cette expérience particulièrement intense. On m’avait conduite dans une petite pièce qui jouxte le laboratoire photo, j’étais restée seule dans le noir face à un mur blanc sans trop savoir ce qui allait se passer. Une image est apparue peu à peu sous mes yeux ébahis, la place Jean Grandel pénétrait à l’intérieur de la pièce, certes un peu chamboulée, les repères (haut-bas, droite-gauche) étaient inversés mais sinon tout y était : les formes, les couleurs et même le mouvement !
Un tout petit trou était la cause de cette projection et cette expérience que je venais de vivre était à l’origine de la passion ancestrale des hommes pour les images. Le désir de garder une trace physique de cette image fugitive m’a tout de suite animée. Partager ce désir avec d’illustres pionniers qui avaient permis l’émergence de la photographie est une grande joie !
Je me suis plongée avec délice dans le livre de David Hockney, « Savoirs secrets : les techniques perdues des maîtres anciens », j’ai acheté une réplique d’une chambre noire mais il me restait à me confronter à la fabrication de sténopés, une nouvelle aventure commençait !
Peu confiante en mes talents de bricoleuse, j’ai tout d’abord acheté un kit « Pinhole camera ».
La boîte noire est en papier canson, elle s’insère dans une boîte en bois démontable. Tout le matériel nécessaire est fourni : papier photographique, révélateur, fixateur, cuvettes, pince, filtre inactinique, gants…
Décidée à compléter ce premier sténopé par d’autres de ma fabrication, je vais rendre visite aux sympathiques vendeurs de photostock pour pouvoir transformer ma salle de bain en véritable laboratoire photographique : une ampoule rouge, des cuvettes colorées avec leurs pinces respectives, des éprouvettes, des bidons pour conserver les produits chimiques et du papier photographique.
Avant de me lancer dans la fabrication des sténopés, je lis avec intérêt les sites de Laurent Diaz, de Robert Colognoli et celui des animateurs de la Rotonde des enfants, un grand merci à eux pour leurs conseils éclairés ! Je vous recommande très vivement de les consulter.
Je décide de percer chaque boîte afin d’installer un sténopé en feuille d’aluminium.
Les étapes de la fabrication en photos :
Je dois maintenant installer dans chaque boîtier une feuille photographique sous lumière inactinique. Le plus difficile est de préparer le papier à la taille de chaque boîtier alors que la visibilité est très réduite. Je réalise auparavant des pochoirs en carton pour m’aider !
Par un beau dimanche très ensoleillé, nous allons réaliser nos premières prises de vue sur l’île Seguin. Il nous faut d’abord trouver un endroit stable pour poser les boîtiers puis choisir le temps de pose. Je décide de faire des essais avec 1min et 2 min.
Toute fébrile, je vais développer ces premiers essais et là grosse déception, un seul négatif est correct, les autres sont très noirs !
J’observe attentivement le sténopé du boîtier qui a fonctionné, son trou est très nettement plus petit que les autres. Pour les autres, les temps d’exposition étaient beaucoup trop longs par rapport au diamètre du trou. Dès demain, je recommence en réduisant le temps d’exposition. Si ça ne marche pas, je ferais de nouveaux sténopés plus petits. A suivre !
Bonjour,
C’est vraiment un article bien écrit, j’ai hâte de voir les nouvelles photos !
Vos ateliers ont aussi l’air très intéressants.
Bien cordialement.
Kévin
Et merci d’avoir pensé à citer le blog !